La première est celle de la formation des os démontrée à l’aide d’expériences très ingénieuses et très concluantes, et la seconde, c’est la localisation de l’intelligence dans le cerveau, dont il prouva physiologiquement l’unité. […] Contrairement à la théorie de Locke et de Condillac, mères de toutes les autres théories sensualistes, il prouva que penser est si peu sentir qu’on peut couper le cerveau par tranches, — et il le coupa, — sans produire aucune douleur, la sensibilité n’existant que dans les nerfs et dans la moelle épinière, et l’intelligence étant le cerveau, où n’est pas la sensibilité.
Guizot, qui a opposé l’ordre et la liberté dans une antithèse connue, digne de Victor Hugo, comme il oppose aujourd’hui saint Louis à Calvin, dans une autre antithèse, n’entend sous aucun prétexte être un révolté, si protestant qu’il puisse être, et il tripote dans l’histoire pour nous prouver que cela fait deux. […] Faure, qu’il prouve péremptoirement, dans une excellente page, malgré Bossuet, Daunou et Guizot, son protecteur, que la Pragmatique sanction, dans laquelle les philosophes et les gallicans avaient vu avec tant, de joie une opposition au Saint-Siège, n’est qu’un cancan et un préjugé historique, il est vrai que Guizot n’est point de cet avis ; il résiste à l’opinion justifiée de son lauréat.
Seulement, ce que je veux exclusivement vous faire entendre pour vous prouver que nous avons ici affaire à un poète, ce n’est pas l’expression réussie de la haine qui se croit victorieuse, mais c’est l’accent éternellement cruel et doux de la vie passée, qui, finie, crée immédiatement l’infini du souvenir dans nos cœurs. […] Saut qui prouve la race et la venge !
A mille lieues du ton simple, désintéressé, impersonnel des synoptiques, l’évangile de Jean montre sans cesse les préoccupations de l’apologiste, les arrière-pensées du sectaire, l’intention de prouver une thèse et de convaincre des adversaires 47. […] Une circonstance, d’ailleurs, qui prouve bien que les discours rapportés par le quatrième évangile ne sont pas des pièces historiques, mais des compositions destinées à couvrir de l’autorité de Jésus certaines doctrines chères au rédacteur, c’est leur parfaite harmonie avec l’état intellectuel de l’Asie-Mineure au moment où elles furent écrites. […] Certains passages de Luc, où il y a comme un écho des traditions johanniques 59, prouvent du reste que ces traditions n’étaient pas pour le reste de la famille chrétienne quelque chose de tout à fait inconnu. […] Beaucoup d’anecdotes étaient conçues pour prouver qu’en lui les prophéties envisagées comme messianiques avaient eu leur accomplissement. […] La lecture des évangiles suffirait pour prouver que leurs rédacteurs, quoique ayant dans l’esprit un plan très juste de la vie de Jésus, n’ont pas été guidés par des données chronologiques bien rigoureuses ; Papias, d’ailleurs, nous l’apprend expressément 82.
Cela est aussi triste à dire que facile à prouver. […] N’en déplaise à ceux qui regrettent l’antiquité pour prouver qu’ils ont appris le grec au collège. […] J’ai vu la Troade ; elle prouve à la fois deux incontestables vérités : 1º que la poésie seule donne aux faits et aux lieux une vie éternelle ; 2º que l’inattaquable temps efface, brise, éteint tout, excepté les œuvres de l’esprit. […] La quantité d’écoles qui nous divisent pacifiquement suffirait à le prouver. […] J’ignore quels sont ceux qui ont pu accepter ses largesses, mais je sais qu’ils sont blâmables et qu’ils ont prouvé peu de souci de leur gloire et de l’honneur de la littérature.
Mais tout ce que je dis là aurait besoin d’être prouvé, et je ne puis le mieux prouver qu’en essayant de donner une idée de Nietzsche et de sa doctrine. […] Le mot de cette énigme était Œdipe lui-même : l’argumentation de Quincey le prouve péremptoirement. […] Elles prouvent combien, sous son apparence de cosmopolite, le caractère slave était resté fort et tenace en lui. […] Maeterlinck ne prouve-t-il pas, au surplus, combien il est aisé de produire au théâtre des effets de terreur ? […] Ojetti n’aurait servi qu’à nous le prouver, nous devrions lui savoir bon gré de l’avoir entreprise.
Nous n’avons garde de le penser, comme on peut le voir dans l’article Louis Racine, où nous tâchons de prouver le contraire.
Il a été encore utile aux Lettres, par son courage à défendre les bons Modeles contre la dépravation du goût ; & son respect pour les chef-d’œuvres de l’antiquité, prouve que, s’il n’étoit pas capable de donner dans ses propres Ouvrages de grands exemples, il étoit très en état de sentir & de faire valoir les beautés des anciens Auteurs.
Cependant quelques morceaux excellents, échappés à ces grands maîtres, prouvent que si toutes les parties du tableau avaient été retouchées avec le même soin, nous posséderions des enfers aussi poétiques que ceux d’Homère et de Virgile.