Les lettres patentes par lesquelles Louis XIII institua l’Académie française consacrent sa principale fonction, « qui est, disent-elles, d’établir des règles certaines pour le langage français, et de le rendre capable de traiter tous les arts et toutes les sciences. » Ces lettres, données en 1635, ne furent enregistrées au parlement qu’en 1637, sur les injonctions du cardinal. […] En Italie, la fameuse académie della Crusca faisait des commentaires et des critiques des principaux auteurs italiens. […] Arnauld est-il l’auteur de la Grammaire générale, ou seulement le principal, comme le déclare l’un de ses plus savants collaborateurs, Claude Lancelot ? Nicole y aurait-il contribué, ou serait-il lui-même le principal auteur de la Logique ?
Si l’énergie et le talent personnels de l’homme de lettres demeurent les facteurs principaux, il y en a d’autres dont le total a peut-être autant d’importance. […] Leurs directeurs et leurs rédacteurs principaux étaient de puissants personnages. […] C’est dire de quel prestige ils jouissaient dans la jeunesse et l’extraordinaire situation de leurs principaux rédacteurs. […] Et cela tient, il faut en convenir, à ce que dès nos premiers essais, dès nos premières démarches dans la vie, nous constations les terribles lacunes de l’éducation que nous venions de recevoir, et dont la principale était le retard que l’enseignement avait alors sur les mœurs, ce qui fait que nous ne connaissions rien de la société ; que nous ignorions les conditions de la lutte que nous allions soutenir ; et qu’en regardant les armes qu’on nous avait mises entre les mains, nous sentions qu’elles étaient puériles et que le combat était par trop inégal.
Si l’on ne trouve aucune difficulté insurmontable à admettre que dans le cours prolongé du temps les individus de la même espèce, de même que les espèces alliées, aient procédé de la même source ; alors, tous les principaux faits concernant la distribution géographique peuvent s’expliquer par la théorie des migrations, appliquée principalement aux formes organiques dominantes, et combinée avec les modifications et la multiplication des formes nouvelles. […] L’affinité étrange constatée entre la végétation du sud-ouest de l’Australie et du cap de Bonne-Espérance s’expliquerait de la même manière par l’immigration facile des formes tempérées et tropicales sur ces deux continents, rattachés à la zone turride, l’un par des terres continues et l’autre par de nombreuses chaînes d’îles, et peut-être mis en communication réciproque par quelque terre émergée à une époque où le renflement équatorial, formant un angle considérable avec sa direction actuelle, devait porter la masse principale des eaux depuis la Chine, par le centre de l’Afrique, jusqu’à l’Amérique du Sud. […] Les organismes fixés au sol durent se diviser en zoophytes et en phytozoaires, les uns destinés à devenir plus tard de vraies plantes et les autres de vrais animaux ; tandis que d’autre côté les formes libres ou flottantes revêtirent successivement, et peut-être dans une période relativement courte pour de si grands changements, les quatre types principaux du règne animal, c’est-à-dire les rayonnés mous et gélatineux ou pierreux et testacés, ensuite les mollusques, puis les articulés qui donnèrent en se divisant les crustacés, les arachnides et les insectes, et, enfin, les types vertébrés qui, au lieu de se former une carapace, un test, ou une coquille, se sécrétèrent peu à peu un squelette intérieur. […] En résultante générale, on pourra peut-être admettre, au moins comme probable, que si, en effet, actuellement et durant les périodes géologiques dont il nous reste des documents fossiles, les organismes inférieurs paraissent, en moyenne, avoir varié moins vite que les organismes supérieurs, cette invariabilité ne leur est pas essentielle, mais dépend de l’accumulation de la force d’atavisme ; de sorte qu’à mesure que le niveau supérieur de l’organisation s’élève et s’élève de plus en plus rapidement au moyen d’espèces progressives, formant comme les bourgeons terminaux de la cime et des principales branches de l’arbre de vie, la faculté générale de variabilité n’en suit pas moins dans tout le monde organique une sorte de mouvement uniformément retardé, et d’autant plus retardé que les types sont plus anciens, et sont restés invariables durant de plus longues périodes.
Nous l’avons vérifiée dans ses principales conséquences. […] Surtout, l’idée ne viendra guère à un poète tragique de grouper autour de son personnage principal des personnages secondaires qui en soient, pour ainsi dire, des copies simplifiées. […] Il en énumère et il en décrit les principales variétés. […] On y verrait le rire accomplir régulièrement une de ses fonctions principales, qui est de rappeler à la pleine conscience d’eux-mêmes les amours-propres distraits et d’obtenir ainsi la plus grande sociabilité possible des caractères.
Sa santé est affaiblie, et il est obligé à beaucoup de soins ; toutefois il travaille et travaillera jusqu’à la fin ; il entreprend des réfutations, il conseille et presse des condamnations de doctrines ; il pousse et stimule par son zèle les prélats les plus influents, se chargeant du principal en toute chose et souffrant que, si les honneurs en sont aux autres, la charge roule en effet sur lui. […] Chacun le dit, mais lui ne vise qu’au principal, au triomphe de la doctrine ; il conseille et inspire M. de Noailles comme il avait fait pour Le Tellier : « Il va droit au bien en tout et partout, sans écouter les dégoûts qu’il peut avoir, ni se laisser arrêter par les difficultés qui se présentent. » Il a besoin d’agir directement auprès de Mme de Maintenon pour obtenir d’elle et de son influence sur le roi que le père de La Chaise ne soit point écouté ; car il s’agit de condamner des doctrines chères aux amis et confrères du père de La Chaise.
Sachons donc gré à l’auteur des présents mémoires d’avoir rempli son dessein, même au prix de tant de détails qui sont de pure étiquette, de nous avoir tenus au courant de tous les pas et démarches du roi, de la reine, du principal ministre, de livrer ces faits tout secs et nus à notre critique, à nos réflexions : à voir le soin et le scrupule de ponctualité qu’apporte dans les moindres circonstances de son narré le noble chroniqueur, je suis tenté de l’appeler (toute proportion gardée) le Tillemont de la Cour. […] Toutes les phrases du monde nous en diraient moins là-dessus que le bulletin de chaque jour et le va-et-vient des principaux personnages.
Polybe est ici notre guide principal. […] On entendait dans le bois de Tanit le tambourin des courtisanes sacrées ; et, à la pointe des Mappales, les fourneaux pour cuire les cercueils d’argile commençaient à fumer. » J’admire la conscience et le pinceau du paysagiste : mais de même que Salammbô m’a rappelé Velléda, je me rappelle inévitablement ici tant de belles descriptions de l’Itinéraire, et particulièrement Athènes contemplée du haut de la citadelle au lever du soleil : « J’ai vu du haut de l’Acropolis le soleil se lever entre les deux cimes du mont Hymette… » Le panorama de Carthage vue de la terrasse d’Hamilcar est un paysage historique de la même école, et qui accuse le même procédé ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pris également sur nature, du moins en ce qui est des lignes principales.
Cervantes y devint l’un des principaux commis du chef des approvisionnements ou du munitionnaire général pour les armées et flottes des Indes, et, cet emploi cessant, il fut ensuite une espèce d’homme d’affaires qui se chargeait d’administrer des biens, de faire des recouvrements pour des municipalités ou pour des particuliers. […] Durant dix ans au moins (1588-1598) Séville fut sa principale résidence ; il y éprouva sur la fin une désagréable affaire quand il se vit emprisonné par ordre du gouvernement pour quelque irrégularité dans l’exercice de son emploi et dans le versement de la recette.
Vous ne retrouverez dans ces Mémoires que les principaux événements de notre vie commune : vous y verrez des erreurs que vous m’avez pardonnées, des mécomptes que vous avez prévus, et si votre nom ne s’y rencontre que rarement, vous savez qu’en écrivant les lignes qui suivent, votre pensée n’a pu me quitter un seul instant. » J’avoue que dans les Mémoires qui nous sont donnés, je ne vois pas trace d’erreurs dans le sens où on le pourrait supposer, dans le sens malin et français ; je n’y vois que des mécomptes. […] Appelé à Bayonne à la fin d’avril 1808 et invité à y rester pendant tout le séjour qu’y fit Napoléon, M. de Senfft assiste au drame espagnol qui s’y joue ; il fait des portraits plus ou moins ressemblants des principaux personnages qu’il a sous les yeux.