Dans Rome et sous le regne de Tibere, celui de tous ses princes qui sçut le mieux se faire obéïr, il y eut des principaux officiers de la garde de l’empereur tuez ou blessez dans le théatre en voulant y empêcher le désordre, et pour toute punition le sénat donna permission aux préteurs de releguer les auteurs de pareils tumultes.
Ce prince qui, au milieu d’une vie agitée, et occupé sans cesse de législation et de conquêtes, trouvait encore du temps pour aimer les arts, fit rassembler tous ces ouvrages, et les fit traduire en vers dans la langue des anciens Romains.
Dans les monarchies, les sujets sont obligés de s’occuper exclusivement de leurs intérêts particuliers, en laissant au prince le soin de l’intérêt public.
Tout ce pays où je suis est entièrement dédié à la foi catholique, et à cause de cela et de mon droit que j’ai, à moi, sur ce royaume, il faudrait peu de chose pour apprendre à cette reine d’Angleterre de se mêler d’aider les sujets rebelles contre leurs princes ! […] Il ne nia point le crime, et mourut en homme qui s’attendait à l’ingratitude du prince. […] Nul ne doutait de la conspiration permanente de la reine d’Écosse avec les princes catholiques étrangers et avec le parti catholique en Écosse et en Angleterre ; cette conspiration, qui était le droit d’une reine captive, ne pouvait paraître un crime qu’aux yeux de ses geôliers et de ses persécuteurs.
Mais que de justesse dans cette remarque, que nous ne sommes touchés des malheurs des princes « qu’autant que nous sommes susceptibles des passions qui les ont fait tomber dans le précipice ! […] Mais, par suite d’un échange de prince à prince entre les deux confréries, les Enfants sans souci purent jouer les moralités, et les Clercs de la basoche les soties.
Les sourires du prince coûtèrent au banquier quelques millions qui passèrent de ses coffres dans ceux de l’État. […] Ses funérailles sont quasi royales et la foule y est si considérable que des princes et un cardinal ne parviennent pas à la fendre pour assister à la cérémonie. […] Aussi lorsque rois, princes et principicules tiennent à honneur de s’entourer d’une petite cour de lettrés qu’ils dispensent du souci de gagner leur pain, il est bien naturel que les adulations montent comme une fumée d’encens vers ces demi-dieux et leurs compagnes.
Son adversaire lui passe de n’avoir jamais eu que des vues aussi petites ; mais il ne veut pas qu’on juge également de tous les écrivains, dont plusieurs peuvent avoir un objet important comme celui d’éclairer les hommes & de les rendre meilleurs, de servir le prince & la patrie. […] Mais, si du moment qu’on joue la comédie on doit être réputé infâme, tant de rois, tant de princes, tant de magistrats, tant de prêtres, tant de religieux qui l’ont jouée, ou qui la jouent le seront aussi. […] Mais ici les gens en place se taisent, ou approuvent & autorisent, par leur exemple, la comédie ; princes, magistrats, évêques.
On y met même de la passion, et je sais quantité de jeunes auteurs qui assistent indifférents à l’élection d’un prince des poètes et du successeur de Mallarmé, et qui ne manqueraient pas de se quereller si on venait les consulter par hasard sur le choix d’un professeur d’énergie. […] Au reste, était-il nécessaire de conférer le titre princier à Léon Dierx, que la nature avait fait prince dès sa naissance, à ce Poète-Roi en exil, prince du rythme et prince du verbe ? […] Mais il ne s’agit pas ici du prince des poètes. […] Il est certain que José-Maria de Herediag, Émile Verhaeren, Pierre Quillard, Saint-Georges de Bouhélier, Catulle Mendès, Armand Silvestre, Eugène Montfort, René Ghil, Francis Vielé-Griffin, Georges Rodenbach, Saint-Pol-Roux, Henri Degron, il est certain que tous ces écrivains choisis parmi les trois générations parnassiennes, symbolistes et naturistes, qui se sont prononcées pour Léon Dierx, n’ont eu guère le souci de se choisir un prince.
Lui qui devait si bien s’acclimater à Rome, en épouser les habitudes, en ressentir et en rehausser encore la noble hospitalité, il fut sévère d’abord jusqu’à l’injustice pour ses collègues les princes de l’Église, et pour le peuple romain en général. […] Celui d’aujourd’hui, prince de l’Église, prince romain, cardinal enfin, soutient ses dignités avec splendeur.