Pour que ce passage ait lieu de l’automatique au volontaire, il faut que les mouvements s’associent non-seulement entre eux, mais avec une sensation ou une idée.
Ils font agir de tous côtés pour que le livre soit supprimé, & le privilége révoqué.
Trop peu d’années s’étaient écoulées depuis l’apparition de l’Assommoir, depuis les fortes polémiques qui avaient consolidé les assises du Naturalisme, pour que la génération montante songeât à la révolte.
Désormais, je veux être un père pour Eyolf, m’occuper beaucoup de lui, faire tous mes efforts pour qu’il sente le moins possible son infirmité, et pour qu’il devienne un homme distingué, et pour qu’il soit bon, et pour qu’il soit heureux. […] Je m’intéresse beaucoup à un enfant, qui est encore trop jeune pour que je l’emmène avec moi. […] L’amour, tel que je le comprends, n’est qu’un nœud fait à l’amitié pour qu’elle soit plus solide. […] Pour qu’il réussisse, nous devons d’abord nous refaire une façade. […] Pour qu’il puisse placer ses mauvais bateaux, il faut à toute force que la guerre recommence.
Le style est limpide et pur, assez savant et assez familier pour que tout le monde puisse en faire son profit. […] — Sur ce, dit Julie, prions pour que le plaidoyer de M. Alexandre Bonneau ait le retentissement qu’il mérite, et pour que la civilisation l’emporte de nos jours sur la barbarie. […] Nous lui clouerons les mains et les pieds pour qu’il ne se relève pas, et qu’il ne reparaisse plus même comme spectre. […] Mais je crois bon de lutter pour qu’elle ne nous tue pas tous avant que nous n’ayons salué les horizons de l’avenir.
De toute évidence, la condition indispensable pour que s’accomplisse un acte liberticide, c’est que la liberté existe. […] Pour que le coup d’État de Bonaparte réussît, il était indispensable qu’il eût été d’abord tenté et manqué par d’autres. […] Encore faut-il, pour que l’écrivain nous donne l’impression de la vie, qu’il l’ait lui-même ressentie. […] Dumas a connu d’assez grands succès de popularité pour qu’il n’ait que faire de récolter en outre notre estime. […] C’est la question même du droit de punir qui se trouve ainsi mise en jeu : elle est trop grave pour que nous songions ici à l’aborder.
Dans chaque ordre de phénomènes, il en existe, sans doute, quelques-uns assez simples et assez familiers pour que leur observation spontanée ait toujours suggéré le sentiment confus et incohérent d’une certaine régularité secondaire ; en sorte que le point de vue purement théologique n’a jamais pu être rigoureusement universel. […] L’ordre naturel résulté, en chaque cas pratique, de l’ensemble des lois des phénomènes correspondants, doit évidemment nous être d’abord bien connu pour que nous puissions ou le modifier à notre avantage, ou du moins y adapter notre conduite, si toute intervention humaine y est impossible, comme envers les événements célestes. […] Tant que ceux qui devaient participer à cette dissimulation systématique sont restés peu nombreux, la pratique en a été possible, quoique fort précaire : mais elle est devenue encore plus ridicule qu’odieuse, quand l’émancipation s’est assez étendue pour que cette sorte de pieux complot dût embrasser, comme il le faudrait aujourd’hui, la plupart des esprits actifs. […] L’imparfaite conservation d’une grossière harmonie politique sans cesse compromise au milieu de notre désordre mental et moral, absorbe trop justement leur sollicitude journalière, et les tient même placés à un point de vue trop inférieur, pour qu’ils puissent dignement comprendre la nature et les conditions d’un tel travail, dont il faut seulement leur demander d’entrevoir l’importance. […] Il y a d’autant moins d’inconvénients actuels à caractériser ainsi le couple initial par la seule astronomie, que les connaissances mathématiques vraiment indispensables à sa judicieuse vulgarisation sont déjà assez répandues ou assez faciles à acquérir pour qu’on puisse aujourd’hui se borner à les supposer résultées d’une préparation spontanée.
Mon père et ma mère m’ont trop souvent raconté depuis ce singulier hasard de mon enfance pour qu’il ne se soit pas gravé dans ma mémoire et pour que je ne le compte pas au nombre des bonnes fortunes de ma vie. […] Nous résolûmes d’aller y passer autant de jours qu’il serait nécessaire pour qu’un heureux hasard nous fournît enfin l’occasion d’entrevoir cette grande figure vivante de notre siècle, soit quand il sortirait de son ermitage pour venir à Paris, soit quand il y rentrerait à la fin du jour, soit enfin par-dessus le mur de son parc, quand il se promènerait dans ses allées avec son ombre et ses pensées tristes et sombres comme son nom. […] Est-ce un tribun de paix soulevé par la houle, Offrant, le cœur gonflé, sa poitrine à la foule, Pour que la liberté remontât pure aux cieux ? […] XXXIV C’est dans le cours de ces dernières années de la restauration et de ces premières années du règne illettré de 1830 que je fus ébloui ou attiré tour à tour par cette foule de noms éclatants où s’égarent les souvenirs, tant l’esprit, le talent, le génie, y font foule : Casimir Delavigne ; Augustin Thierry ; Michelet, le Shakespeare du récit, qui introduit la comédie dans l’histoire ; Rémusat ; Mignet ; Alexandre Soumet ; Aimé-Martin, qui aurait mérité la gloire par sa passion des lettres ; Henri Martin, qui change les chroniques en histoire ; les deux Deschamps ; Ozanam, qui traduisait la métaphysique du Dante ; Boulay-Paty, qui traduisait l’amour et le platonisme de Pétrarque ; Musset, le Corrège du coloris sur les dessins trop voluptueux de l’Albane ; Alphonse Karr, le Sterne du bon sens et du bon cœur ; Méry et Barthélemy, deux improvisateurs en bronze qui ont fait faire à la langue des miracles de prosodie ; Laprade, qui donne à la poésie religieuse et philosophique la sérénité splendide des marbres de Phidias ; Autran, qui chante la mer comme un Phocéen et la campagne comme Hésiode ; Lacretelle l’historien, qui devint poète avec les années sous les arbres de son jardin voisin du mien, comme le bois de l’instrument à corde qui devient plus sonore et plus harmonieux en vieillissant ; Ségur, le poète épique de la campagne de Russie ; Dargaud, le second Ronsard de Marie Stuart ; Barbier, dont l’ïambe vengeur, en 1830, dépasse en virilité l’ïambe d’André Chénier à l’échafaud ; Saint-Marc Girardin, un de ces esprits délicats qui se trempent au feu des révolutions et qui passent de plain-pied d’une chaire à une tribune, transportant l’homme de lettres dans l’homme politique et l’homme politique dans l’homme de lettres en les grandissant tous les deux ; une foule d’autres, dont je n’ai pas le droit de parler parce que je ne les ai connus que par leurs noms, ou que j’ai trop aimés pour que j’en parle sans partialité !
Assez de gens se plaignent continuellement de la sécheresse de notre époque, pour que nous puissions, de temps à autre, leur rappeler qu’il existe chez nous des trésors à peu près méconnus de poésie délicate et rafraîchissante. […] Il est temps de tenir pour mort ce fantôme obsédant, et de ne plus nous en occuper au moins dans la spéculation intellectuelle, pour que nous puissions aborder vraiment à fond les problèmes qui n’ont été jusqu’ici que dégrossis par ceux-là mêmes à qui nous devons le plus de reconnaissance. […] Ces diverses phases du développement de l’œuvre sont trop connues et ont été trop bien étudiées, pour que nous pensions qu’il soit utile de nous attarder sur ce point. […] Mais la loi du Nombre est si véritablement la Loi, que ces âmes rudimentaires n’ont qu’à progresser pour que, par degrés et à mesure qu’elles s’élèvent, le Poème et son rythme essentiel s’imposent à elles, comme à toutes celles dont les énergies intérieures sont concordantes. Ce qui peut s’énoncer encore par cette formule : pour que les âmes se comprennent, il faut que leur rythme concorde, et l’harmonie est précisément cette concordance spontanée des rythmes dans un dynamisme libre et perpétuel.