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439. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Gabriel de Chénier, nous ont permis de rechercher et de transcrire ce qui nous a paru convenable dans le précieux résidu de manuscrits qu’il possède ; c’est à lui donc que nous devons d’avoir pénétré à fond dans le cabinet de travail d’André, d’être entré dans cet atelier du fondeur dont il nous parle, d’avoir exploré les ébauches du peintre, et d’en pouvoir sauver quelques pages de plus, moins inachevées qu’il n’avait semblé jusqu’ici ; heureux d’apporter à notre tour aujourd’hui un nouveau petit affluent à cette pure gloire ! […] En tête donc se verrait, pour la première fois, le portrait d’André d’après le précieux tableau que possède M. de Cailleux, et qu’il vient, dit-on, de faire graver, pour en assurer l’image unique aux amis du poëte. […] Je trouve, en effet, sans sortir du résidu que nous possédons, les diverses manières des trois prétendus portefeuilles : par exemple, l’idylle intitulée la Liberté s’y trouve d’abord dans un simple canevas de prose, puis en vers, avec la date précise du jour et de l’heure où elle fut commencée et achevée.

440. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

L’un d’eux, le Parlement, simple rejeton sorti du grand chêne, a cru parfois posséder une racine propre ; mais sa sève était trop visiblement empruntée pour qu’il pût se tenir debout par lui-même et fournir au peuple un abri indépendant. […] Un seul détail pour montrer l’étendue des grâces : j’ai compté quatre-vingt-trois abbayes d’hommes possédées par des aumôniers, chapelains, précepteurs ou lecteurs du roi, de la reine, des princes et princesses ; l’un d’eux, l’abbé de Vermond, a 80 000 livres de rente en bénéfices. […] M. de Rohan tirait de ses abbayes, non pas 60 000 livres, mais 400 000, et M. de Brienne, le plus opulent de tous après M. de Rohan, le 24 août 1788, au moment de quitter le ministère108, envoyait prendre au « Trésor les 20 000 livres de son mois qui n’était pas encore échu, exactitude d’autant plus remarquable, que, sans compter les appointements de sa place et les 6 000 livres de pension attachées à son cordon bleu, il possédait en bénéfices 678 000 livres de rente, et que, tout récemment encore, une coupe de bois dans une de ses abbayes lui avait valu un million ».

441. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Sauf les vingtièmes, tous les impôts précédents atteignent non seulement celui qui possède, mais encore celui qui ne possède pas. […] Boivin-Champeaux, Doléances de la paroisse de Tilleul-Lambert (Eure). « Une quantité de sortes de privilégiés, MM. des élections, MM. les maîtres de poste, MM. les présidents et autres attachés au grenier au sel, tous particuliers qui possèdent de grands biens, ne payent que le tiers ou la moitié des impôts qu’ils devraient payer. » 715.

442. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

Nous tous qui remplissons l’espace compris entre le Phase et les colonnes d’Hercule, nous ne possédons qu’une petite partie de la terre, groupés autour de la mer Méditerranée comme des fourmis ou des grenouilles autour d’un marais. » De là sont parties cependant toutes les expéditions navales qui ont agrandi l’idée du monde. […] X Quant à moi, — si j’avais, non pas le génie des découvertes que M. de Humboldt n’avait évidemment pas reçu du ciel, mais l’aptitude patiente et infatigable aux études physiques que cet homme, remarquable par sa volonté, a manifestée pendant quatre-vingt-douze ans d’existence ; Et si je possédais, comme lui, la notion exacte et complète de tous les phénomènes dont l’univers est composé, de manière à me faire à moi-même et à reproduire pour les autres le tableau de l’universelle création, je commencerais par une humble invocation à genoux à l’auteur caché de ce Cosmos à travers lequel il me permet, sinon de l’entrevoir, du moins de le conclure ; et une belle nuit d’été, soit sur les vagues illuminées de l’Océan qui me porte aux extrémités de l’univers, soit sur un sommet neigeux du Chimboraço, soit sur un rocher culminant des Alpes, je tomberais à ses pieds ; je laisserais sa grandeur, sa puissance, sa bonté, me pénétrer, m’échauffer, m’embraser, comme le charbon de feu qui ouvrit les lèvres du prophète, et je lui dirais en face de ses soleils, de ses étoiles, de ses nébuleuses et de ses comètes : « Toi qui es ! […] Un genre de carnivores plantigrades voisins de l’ours (les cercoleptes), qu’on ne rencontre que dans les forêts de l’Amazone, habite exclusivement les arbres et possède une queue longue et flexible comme celle des singes du nouveau monde.

443. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Gilles possédait une vigne à Clignancourt, derrière Montmartre, en bas de la colline. […] Et puis nous avons depuis Rousseau et Chateaubriand des besoins d’imagination et de sensibilité que nos pères ignoraient : moins suspendus que nous aux formes fugitives de l’être, moins frémissants de sympathie avec la vie universelle, méprisant dans la nature la matière, et ne faisant des sens que les instruments de l’utilité pratique et des plaisirs inférieurs, ils ne sentaient pas comme nous la sécheresse des pures conceptions intellectuelles : ils se satisfaisaient de posséder la vérité abstraite sans aspirer à toucher la réalité concrète. […] S’il s’était à peu près retiré du inonde, il ne menait pas triste vie dans sa maison d’Auteuil, qu’il avait achetée en 1685 et qu’il posséda vingt ans.

444. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Juvénal serait-il le bienvenu à diffamer Messaline, s’il avait possédé une seule de ses nuits ? […] Cette ambition de mariage qui la possède ne peut-elle être l’élan d’une créature naufragée cherchant à regagner la terre ferme ? […] M. de Jalin a un complice dans sa lutte contre la baronne, celui-là tout à fait odieux : c’est le marquis de Thonnerins ; c’est ce vieillard libertin qui l’a possédée, qui l’a peut-être initiée au vice, et qui vient, à son tour, mettre le veto à son mariage, avec une morgue empesée, et qui la menace de tout dire, si elle ne renonce pas à l’homme qu elle veut épouser.

445. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Et si cette troupe n’est pas sans analogie avec une bande de sauvages, il ne faut pas oublier que ces pauvres sauvages possèdent en germe le principe des développements et des transformations qui en feront une société politique avec le temps et sous l’influence de milieux différents, tandis que jamais aucune espèce animale n’est parvenue à un véritable état politique, malgré les changements de conditions géographiques ou domestiques. […] Parce qu’il possède la raison et l’imagination, la raison qui lui fait concevoir l’invisible et l’intelligible au-delà des choses visibles et sensibles, l’imagination qui confond les deux objets de sa pensée dans une représentation symbolique. […] Nous voyons, nous touchons, nous possédons la vérité sur nos facultés et nos capacités, sur la spontanéité réelle de notre volonté, sur le secret mécanisme de notre vie morale, sur la nature même de notre être.

446. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Bing en possède aussi une intéressante suite. […] Bing possède un certain nombre de feuilles détachées, dont je donne les feuilles principales. […] Gonse, posséderait deux feuilles d’albums provenant de la collection Gierke. […] Ce dessin, monté en kakémono, est possédé par M.  […] Bing possède, ainsi que Hayashi, quelques albums de croquis, très révélateurs des procédés du Maître.

447. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

En toutes choses vous possédez au plus haut degré le génie de la promptitude. […] Il possède la foi et avec elle l’intolérance qui la suit de près. […] Et comment leur échapper, puisqu’elles habitent en nous et nous possèdent ? […] Sandeau avait un goût et une mesure que l’autre ne posséda jamais. […] Nous possédons un portrait littéraire de Sophie à dix-neuf ans.

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