De la Grèce à l’Asie Mineure les îles sont posées comme des pierres sur un gué ; par un temps clair, un navire qui fait ce trajet a toujours la côte en vue. […] Nous n’en construisons pas une aujourd’hui qui ne s’appuie sur les fondements qu’ils ont posés ; souvent nous leur devons un premier étage, parfois une aile tout entière14 ; une série d’inventeurs se déroule pour les mathématiques, de Pythagore à Archimède ; pour l’astronomie, depuis Thalès et Pythagore jusqu’à Hipparque et Ptolémée ; pour les sciences naturelles, depuis Hippocrate jusqu’à Aristote et les anatomistes d’Alexandrie ; pour l’histoire, depuis Hérodote jusqu’à Thucydide et Polybe ; pour la logique, la politique, la morale, l’esthétique, depuis Platon, Xénophon, Aristote, jusqu’aux stoïciens et aux néoplatoniciens. — Des hommes si fort épris des idées ne pouvaient manquer d’aimer les plus belles de toutes, les idées d’ensemble. […] C’est la Troade, l’île d’Ithaque, les côtes de la Grèce ; encore aujourd’hui on le suit à la trace, on reconnaît les formes des montagnes, la couleur de la mer, les sources jaillissantes, les cyprès, les aulnes où nichent les oiseaux de mer ; il a copié la nature stable et subsistante ; partout chez lui on pose le pied sur le sol solide de la vérité. […] Mais ce que l’on voyait dans les façons, le geste et la pose du Grec, ce n’était pas l’homme de cour, c’était l’homme de la palestre. […] Le goût de la parure qui distingue le palicare et qui se montre avec tant d’innocence dans la jeune Grecque, n’est pas la pompeuse vanité du barbare, la sotte prétention de la bourgeoise, bouffie de son ridicule orgueil de parvenue ; c’est le sentiment pur et fin de naïfs jouvenceaux, se sentant fils légitimes de vrais inventeurs de la beauté. » (Saint-Paul, par Ernest Renan, p. 202.) — Un de mes amis, qui a longtemps voyagé en Grèce, me raconte que souvent les conducteurs de chevaux et les guides cueillent une belle plante, la portent délicatement à la main toute la journée, la posent à l’abri le soir au moment de la couchée et la reprennent le lendemain pour s’en délecter encore.
La question est curieuse et instructive à poser à propos de Stendhal, lui-même objet de disputes qui me paraissent avoir pris récemment un tour puéril. […] Pour la plupart, cette question ne se pose pas. […] L’esprit dans lequel j’ai peint ce grand maître, étudié les problèmes généraux que pose son œuvre, ne paraît pas lui avoir déplu. […] Pour caractériser une inspiration poétique qui traverse les âges et se pose fraîche et brillante encore comme au premier jour dans l’âme vierge d’un lointain descendant, la comparaison convient à ravir. […] Je lui donne gain de cause put la question posée dans ces limites.
Ensuite, la Puritaine et l’Amour 23 pose un problème auquel M. de Traz ne cessera point de s’intéresser, celui de la personnalité ; l’héroïne du roman incarne un idéal ; on l’a chargée, en effet, d’une fonction qui consiste à être aux yeux de tous l’exemple de la vertu ; mais elle se découvre, et se sait bientôt différente, et M. […] » Henry Bernstein posait, sans trop insister, la question de la personnalité. Il la pose cette fois avec plus d’autorité dans la Galerie des Glaces. […] Voilà le problème posé. […] Et lorsqu’il pose la première pierre de la nouvelle bibliothèque de Louvain, il relève, sans haine mais avec quel éclat profondément humain, le tort le plus injurieux fait à l’intelligence.
J’étais assis sur un banc de ce jardin du Luxembourg, en train de rêver rythmes et rimes, et j’avais posé auprès de moi mes livres d’étudiant. […] Ils ne le font guère qu’occasionnellement et toujours il m’a semblé, avec l’arrière-pensée qu’ils sortent un peu de leur véritable rôle, qui est de poser le petit problème que je signale et non, après tout, de le résoudre. […] Quand le Lion de Saint-Marc vous a une fois posé sur l’épaule sa griffe puissante et despotique, on en porte la marque durable. […] Je voulais gravir de nouveau les pentes intérieures qui mènent à la plate-forme aérienne d’où toute la Ville marine apparaît aux yeux émerveillés, posée et comme flottante sur la vaste étendue d’eau de sa lagune. […] Sur ce capuchon ou « bauta » on posait le tricorne qui retenait le masque de carton traditionnel.
La Vallée-aux-Loups Une tendre lumière poudroie ; et voici déjà l’automne qui se pose sur les vergers et sur les bois. […] Lorsque j’ai connu Verlaine, à son retour d’Angleterre, il y a environ vingt-sept ans, il me parlait souvent de Mme Desbordes-Valmore ; et il lui arrivait, au cabaret, de poser sur la table, d’un geste brusque, son verre d’alcool, pour me réciter quelques strophes de la poétesse. […] Il saurait, peut-être, poser devant nos yeux l’auteur de Gargantua tel que le voyaient ses émules et ses contemporains. […] Près d’une fenêtre qui donnait sur les jardins, Grimm posait devant un peintre ; et s’appuyant sur le dos de la chaise de celui-ci, Mme d’Épinay regardait, attentive. […] La question de la sensibilité de l’acteur fut posée, il y a quelques années, à Coquelin aîné et à Mounet-Sully.
La cérémonie comportera simplement la pose d’un médaillon sur leur tombe, dans le petit village où ils passèrent leur enfance. […] Elle écarte les doigts et les pose avec précaution, sans bruit. […] Telle est la question qui se pose, qui séduit et qui irrite. […] Soyez reconnaissant à la coquette : c’est pour vous que fut posée cette mouche. […] Je l’ai posé sur des banquettes de café et sur des tables d’hôtel.
Ces deux idées contradictoires en présence lui posaient une sorte d’énigme oppressante et douloureuse : sa raison approuvait et se révoltait à la fois dans une même cause. […] Mme Guizot, qui, en toutes choses, était une nature opposée au vague et au tour d’esprit rêveur, l’ennemie de ce qui n’aboutit pas et de tout fantôme, eut un souci dès qu’elle fut mère, et elle alla droit à la difficulté qui se posait.
Nicole avait plus d’usage ; on dit pourtant qu’un jour, par distraction, il posa en entrant son chapeau, ses gants, sa canne et son manchon sur le lit de la princesse ! […] Voici ma démonstration, lui dis-je : Je pose en fait que la tête la mieux garnie de cheveux n’en possède pas 200,000, et que la tête le moins garnie, c’est celle qui n’a qu’un cheveu.
Le père s’irrite à ces paroles contre la gaucherie et l’obstination de son fils ; Herman, humilié et contristé de ce reproche, se lève, pose doucement le doigt sur le loquet de la porte et sort. […] » Herman avoue son amour. — « Laisse-moi faire, lui dit sa mère attendrie ; les hommes se posent en face l’un de l’autre comme des rochers ; ton père est prompt, mais il est bon et tendre.