La question est mal posée, d’abord ; et, il faut mettre en doute le sens critique de M.  […] Otez en effet le milieu ; plus de roman historique ; mais posez le milieu : vous créez le roman historique. […] C’est évidemment la première question que se posent les auteurs du Mariage de Rosette et de la Dame du lac. […] Je pose une seule question. […] Cependant, d’autre part, la question du réalisme se posait dans le roman comme dans la peinture.

Quant à son amour principal et complet, celui qu’il eut pour Louise Colet, s’il n’en a pas fait d’exploitation romanesque, la lecture de la correspondance nous montre que Louise a posé pour certains traits de Mme Bovary, à peu près dans la mesure où Flaubert lui-même a pu poser pour Frédéric Moreau. […] Et, ce bout de la chaîne posé, posons l’autre bout. […] Certes, la pose de la pointe ne va pas toute seule. […] Du Camp nous dit que Frédéric, c’est Flaubert ; est-il bien sûr de ne pas avoir posé lui-même pour certains aspects du portrait ? […] Taine, peu artiste et qui cherche le solide et l’instructif, qui se pose devant toute œuvre d’art cette question : Qu’est-ce que cela m’apprend ?

Tranquillement, il posa, sur la grande table qui tenait le milieu de la chambre et son livre et le couteau espagnol dont il venait de se servir. […] … » J’étendis le bras, je saisis le poignard qu’il venait de poser sur la table. […] Miserey chercha son lit à tâtons, posa au petit bonheur son shako sur la planche, déborda la couverture, accrocha son sabre bruyamment. […] Il flairait, comme un chien, le sable, avant d’y poser ses pieds. […] Ceux qui ont vu Baudelaire dans l’intimité reconnaissent qu’il a commencé par « poser ».

Mais Bernhardi réclame, pour son Allemagne, le droit de choisir et de poser en principes ses préférences. […] Bernhardi pose ainsi le problème. […] Au surplus, voyons le squelette, sur lequel se posent les muscles et qu’ils meuvent. […] Ou bien François marchait en avant ; et Marie faisait de grandes enjambées afin de poser ses pieds dans les pas de son ami. […] … » Oui, sur beaucoup de points, il avait apporté une lumière d’évidence, écarté des nuées épaisses de mensonge, posé de claires vérités… « N’est-ce pas ?

Il prenait avec intelligence le mouvement indiqué et savait tenir la pose, qualité rare ! […] Nous l’avons vu, pour arriver à rendre le grain d’une vieille muraille poser un morceau de tulle sur son papier et tamponner du bistre à travers les mailles. […] Jamais l’amour de l’or, qui inspire aujourd’hui tant de fièvres malsaines, ne troubla cette âme pure qui voltigea toujours comme un oiseau sur les réalités de la vie sans s’y poser jamais. […] Alfred de Vigny, nous le savons, ne pose pas Chatterton comme une généralité, mais comme une douloureuse exception. […] Pour se convaincre du contraire, il suffit de regarder, dans les jardins publics, ces grands caniches sculptés, posés sur des piédestaux aux angles des terrasses et des rampes.

Semblablement, les seigneurs de Vaudémont posèrent leur couronne au front de la Vierge. […] L’un vaut l’autre. » Voilà, nettement posé, l’impératif catégorique de l’histoire. L’auteur des Études napoléoniennes, l’ayant posé, ne l’oublie pas. […] Frédéric Masson pose, on l’a vu, les règles de la divination. […] L’on s’y réfugie ; ou, de même qu’une plante frêle se pose contre une muraille, l’on s’y appuie.

La religion, fluide aux premiers siècles, se fige en un cristal roide, et le contact grossier des barbares vient poser par-dessus une couche d’idolâtrie : on voit paraître la théocratie et l’inquisition, le monopole du clergé et l’interdiction des Écritures, le culte des reliques et l’achat des indulgences. […] Il n’y a guère d’esprit qui ose tout d’abord être tout à fait lui-même ; quand paraît un art nouveau, le premier artiste écoute non son cœur, mais ses maîtres, et se demande à chaque pas s’il pose bien le pied sur le sol solide et s’il ne bronche point. […] Les hêtres au corps blanchâtre, les chênes « dans tout l’orgueil de l’été », y enfoncent leurs piliers et épanouissent leurs dômes ; des clartés tremblent sur l’écorce, et vont se poser sur le sol, sur les fougères qui rougissent, sur les bas buissons qui, tout d’un coup frappés par la traînée lumineuse, luisent et chatoient. […] Au plus profond de la terre, il repose, enveloppé dans les molles vapeurs dont Téthys baigne son lit humide ; Diane répand les perles de la rosée sur sa tête éternellement penchée : et la Nuit mélancolique a posé sur lui sa robe obscure. […] Cette Acrasie couchée a la pose d’une déesse et d’une courtisane de Titien.

Chez lui les paradoxes sont posés en principe ; le bon sens prend la forme de l’absurde : on est comme transporté dans un monde inconnu dont les habitants marchent la tête en bas, les pieds en l’air, en habits d’arlequins, de grands seigneurs et de maniaques, avec des contorsions, des soubresauts et des cris ; on est étourdi douloureusement de ces sons excessifs et discordants ; on a envie de se boucher les oreilles, on a mal à la tête, on est obligé de déchiffrer une nouvelle langue. […] Selon mes propres conjectures, cette secte n’est qu’une modification appropriée à notre temps de la superstition primitive, appelée culte de soi-même1406. » Cela posé, il tire les conséquences […] Avec lui nous restreignons et nous poussons tout à la fois nos conjectures, et nous sentons à chaque pas, à travers nos affirmations et nos réserves, que nous posons solidement le pied sur la vérité. […] Vous touchez le foyer central de nos maux, de notre horrible nosologie de maux, quand vous posez votre main là. […] Notre constitution pose en principe que, pour découvrir le vrai et le bien, il n’y a qu’à faire voter deux millions d’imbéciles.

José-Maria de Heredia a fait signe à un fiacre. « Venez, je vous ramène, et vous aussi, Lemaître », dit-il en s’adressant à un petit monsieur sur l’épaule de qui il a posé une main amicale et qui prend place avec nous dans la voiture. […] Au moment où, par ce chaud matin d’été, le convoi se mettait en route vers le cimetière, un beau papillon aux ailes palpitantes voleta et se posa sur les fleurs d’une des couronnes funéraires, adieu ailé au bon entomologiste qu’avait été Maurice Maindron, haut écrivain français. […] Posons la main sur son antique rampe et montons jusqu’au premier palier. […] Il endosse sa robe de moine, pose une calotte ronde au sommet de sa tête. […] Je le regardais se poser, palpiter, s’envoler avec mille gentillesses ailées et il me semblait voir en lui l’âme aérienne d’un candidat académique s’exerçant de fleur en fleur à l’« art des visites ».