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447. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

[Profils et portraits (1891).] […] Richepin a dû, ce jour-là, prendre le mot théâtre dans une de ses vieilles acceptions, — théâtre de l’Europe…, théâtre des curiosités de… Cette réserve faite (elle est sans importance), toutes ces saynètes, qui se jouent elles-mêmes dans un cerveau de littérateur, cette indignation contre le bourgeois non artiste qui soulevait déjà le poète de la Chanson des gueux … C’est cette haine qui inspire les saynètes où Polichinelle triomphe de Pierrot, dans cette gamme de la concurrence vitale qui s’appelle la peinture des portraits, en démontrant la supériorité du miroir où l’on se voit, de ses yeux prévenus, sur la tenace recherche technique et le souci de pittoresque et de caractère qu’un peintre peut posséder.

448. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Mais ce qui donnera le caractère à ce livre, qui est une galerie, ce sont les portraits. […] Tous ces portraits, les uns éclatants, les autres profonds, dans le détail desquels nous entrerons peut-être un jour, classeront désormais fort à part et fort haut parmi les portraitistes historiques le continuateur de Sismondi.

449. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Comme de certains portraits dont on dit : « Pas un trait vrai, et cependant cela ressemble », les portraits en pied de Pelletan semblent ressemblants sans avoir l’exactitude de la vérité, et, selon moi, ils sont par là pires que des mensonges.

450. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

I C’est au moment où l’on publia les Mémoires de Philarète Chasles, auquel je reprochais d’avoir écourté le portrait de Balzac, qui, pour être ressemblant, aurait dû être colossal, que parut la Correspondance de ce grand homme de lettres, comme une immense réplique à Philarète Chasles et à tous ceux qui se sont permis de parler, avec plus ou moins de renseignements ou de fatuité étourdie, de l’auteur de la Comédie humaine. La Correspondance de Balzac est même infiniment mieux qu’un portrait, fût-il fait par un Michel-Ange ou un Raphaël de la plume.

451. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Soulary est bien capable de nous donner son prochain ouvrage sur le parchemin d’un manuscrit enluminé), à la tête de ce recueil il y a un portrait du poète qui dit bien tout ce qu’il est, lui et sa poésie, à ceux-là qui savent lire l’hiéroglyphe de la physionomie humaine. Sous une chevelure qui pousse, en l’air, droite, dure et indomptable au fer, qui en la coupant souvent l’a épaissie, un front vaste et carré comme un parallélogramme, d’un lisse de marbre, mais auquel l’Effort a mis son pli rudement marqué entre les deux sourcils, yeux rentrés où le noir du crayon s’allume, joue rigide, regard attentif, la bouche presque amère, tel est l’homme de ce portrait, et c’est le poète aussi, le poète laborieux, violemment laborieux, l’ardent Puritain du Sonnet, cette pauvreté opulente, la pensée cruelle à elle-même comme la femme, la coquette martyre, dont le pied saigne dans le brodequin, dont la hanche bleuit sous la baleine, mais qui se console avec l’adage : il faut souffrir pour être belle !

452. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Au travers de la controverse, l’histoire ressuscite le passé ; les hommes apparaissent : Calvin, Luther, Bucer vivent dans des portraits où l’on reconnaît la main d’un ennemi, mais d’un ennemi singulièrement clairvoyant ; il y a surtout un admirable livre où les angoisses, les incertitudes de Mélanchthon sont exposées, et qui est d’un bout à l’aulte une des plus belles études d’âmes qu’on ait faites. […] Fénelon nous a tracé dans ses Dialogues sur l’éloquence un portrait de Bourdaloue prêchant, qui manque de bienveillance, mais non de vérité. […] Il débite des choses sensées en termes propres ; ses sermons sont tout unis, sans variété, sans émotion : les déductions sont exactes, les portraits fidèles ; les divisions, les subdivisions rigoureuses et multiples. […] Dans l’analyse abstraite des vices, des passions, des multiples infirmités de notre nature, Bourdaloue est incomparable : plus pénétrant et plus original que La Bruyère, ses analyses substantielles et condensées ont abouti aux portraits ; cette forme de la littérature à la mode s’est trouvée tout naturellement adaptée au sermon de Bourdaloue. Ces portraits ne sont point abstraits précisément, mais purement moraux et psychiques, absolument dépourvus de couleur et d’éléments sensibles.

453. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Mais quoi de moins ressemblant que ce portrait au bon et indifférent Froissart, changeant ses récits pour être agréable à ses hôtes, et donnant le prix du tournoi à ceux qui l’avaient le mieux traité ? […] Quelques années auparavant, Olivier de la Marche traçait ce portrait de Philippe le Bon Philippe le Bon, duc de Bourgogne, « avoit une identité de son dedans à son dehors ; n’y avoit qui desmentît l’ung l’autre, ne visaige coraige, ne coraige semblant (physionomie). […] Son panégyriste l’y montre « tenant le salut de la France en sa clef, et la tranquillité de l’Occident en sa main. » Il en fait un portrait physique, dont l’exactitude pittoresque peut paraître d’ailleurs minutieuse. […] Je ne me plains donc pas de la triste fin qu’ont eue George Chastelain, l’auteur de ce beau portrait, et Christine de Pisan, la première qui eut l’honneur de s’aider de l’antiquité, et la première oubliée. […] Tracer d’une main impartiale les portraits des grands personnages, faire des réflexions sur les événements et les caractères des peuples, comparer leurs institutions, distinguer une bonne politique et une mauvaise, indiquer des progrès à faire, des réformes à réaliser, enfin regarder l’histoire comme un enseignement, voilà ce qui donnait à Comines le droit de prendre le titre d’historien, que Froissart s’attribue si naïvement.

454. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 256-257

On n’y trouve point de ces tirades parasites, de ces portraits encadrés avec effort, & tout exprès pour exercer les mains du Parterre, qui n’applaudit jamais tant que dans le moment où son jugement est le plus offusqué.

455. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 517-518

Le seul morceau bien frappé est le portrait qu’il fait de son Héros.

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