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614. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Le but, pour le poète-musicien, n’est pas la poésie et n’est pas la musique. […] Poésie et musique ne sont que des moyens. […] Si vous cherchez la poésie allemande, lisez Goethe. […] L’antique poésie populaire est dans son cœur : elle frémit dans sa tête ; elle enflamme son désir. […] À l’air de sa sérénade grotesque, il associe, l’effronté, la poésie de Walter.

615. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Involontairement nous songeons à une autre œuvre du même auteur, qui se rapporte au même cycle de légendes, mais conçue dans la force de la jeunesse, comme un rêve de poésie et comme une véritable inspiration. […] » Il faut donc se rappeler que l’esthétique de Wagner tend à poser les lois du drame musical qu’elle conçoit comme l’œuvre d’art suprême, et nullement à édicter des règles générales sur la musique et la poésie. […] Dans celui-ci la poésie et l’orchestrique étaient associées à la musique ; mais cette union commandée par la tradition ne pouvait encore être profitable, l’harmonie bornée à l’unisson n’ajoutant aux paroles qu’une mélopée monotone ; si bien que la poésie était alors à l’égard de la musique dans un rapport égal mais inverse à celui qui existe aujourd’hui entre les livrets de Scribe et la musique par exemple de Meyerbeer. […] Le fond de l’ouvrage est demeuré le même : le premier volume traite de « la musique et la poésie, dans leur développement historique » ; le second est spécial à l’œuvre de Richard Wagner. […] Il s’efforce de jeter un pont entre ces deux mondes aujourd’hui trop séparés : la poésie et la musique, — non pour les confondre mais pour les éclairer l’un par l’autre.

616. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

Laprade, dont la Revue indépendante a publié plusieurs pièces recueillies dans le volume que nous indiquons, a de l’élévation surtout, de l’harmonie, une langue en général pure, une forme large, brillante et sonore ; sa poésie respire un sentiment vrai et profond de la nature : il y mêle peut-être un peu trop de sacerdotal et d’hiérophante. On peut y désirer aussi une inspiration individuelle plus marquée, plus de passion ; mais les beautés sont nombreuses, incontestables ; la poésie spiritualiste a retrouvé dans Laprade un noble organe. […] Mais chez Laprade le symbole moral perce à demi transparent et donne à cette poésie gracieuse un sens intime et toute une âme.

617. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. […] Une preuve incontestable de ce fait, c’est que la poésie que nous appelons descriptive a été inconnue de l’antiquité56 ; les poètes mêmes qui ont chanté la nature, comme Hésiode, Théocrite et Virgile, n’en ont point fait de description, dans le sens que nous attachons à ce mot. […] Stace et Silius Italicus n’ont pas été plus loin qu’Homère et Virgile en poésie descriptive ; Lucain seul avait fait quelque progrès dans cette carrière, et l’on trouve dans la Pharsale la peinture d’une forêt et d’un désert qui rappelle les couleurs modernes57.

618. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Nous ne connaissons pas de meilleure réponse que Méry à cette affirmation des jugeurs qui mettait en furie Chateaubriand, le vieux enfant colère, quand ils lui disaient qu’un poète n’est jamais capable de rien que de poésie ; car, en dehors de ses poésies écrites et de la poésie de sa nature, il n’y eut jamais, du moins dans notre époque, d’homme capable intellectuellement de plus de choses que Méry.

619. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Origine de la poésie, de l’idolâtrie, de la divination et des sacrifices. […] Ces figures du langage, ces créations de la poésie, ne sont point, comme on l’a cru, l’ingénieuse invention des écrivains, mais des formes nécessaires dont toutes les nations se sont servies à leur premier âge, pour exprimer leurs pensées. […] La poésie a précédé la prose.

620. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Il n’avait traversé la poésie qu’en courant, dans ses voyages, par aventure de jeunesse, et comme on traverse certains pays et certaines passions. […] La solitude, la poésie, l’amitié, un peu d’amour sans doute, y remplirent ses loisirs. […] et qu’on laisse là pour passer à autre chose. » Sans donc renoncer, dès le début, à cette chère et consolante poésie, il ne s’empressa aucunement de s’y livrer tout entier. […] Dans les arts et la poésie, il recherchait le beau, le passionné, le sincère, et faisait la plus grande part à ce qui venait de l’âme et à ce qui allait à l’âme. […] Il adorait La France, la Poésie et la Philosophie.

621. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Ainsi, il y a soixante à soixante-dix ans, la poésie romantique est venue de ses branches fleuries balayer le classicisme mort. […] La tristesse de sa vie à Paris le fit trouver le nouveau monde de la poésie nationale, du mythe allemand. […] Enfin, en Espagne la merveilleuse poésie dramatique nationale, ne se basant que sur le moyen âge, s’affaiblit ce plus en plus. […] Quelle intensité de poésie et quel noble réalisme à la fois, dans l’action pittoresque, étincelante de verve, exubérante d’humanité, qui transfigurait la scène et les interprètes ! […] Algernon Charles Swinburne (1837-1909) est une des figures importantes de la poésie anglaise de la seconde moitié du xixe  siècle et du symbolisme.

622. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marmier, Xavier (1808-1892) »

. — Poésies d’un voyageur (1834-1878). […] Marmier a publié deux volumes de vers : Esquisses poétiques (1831) et Poésies d’un voyageur (1834-1878).

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