MADAME TASTU (Poésies nouvelles.) 1835 Le talent de poésie tel qu’on aime à se le figurer, de poésie lyrique principalement, semble n’être départi à quelques êtres privilégiés que pour rendre avec harmonie les sentiments dont leur âme est émue, l’expression ne faisant que suivre en modération ou en énergie le soupir intérieur, comme la gaze suit les battements du sein, comme la voile se prête au vent. […] Au sortir du succès brillant de son premier recueil, Mme Tastu tenta d’agrandir le domaine de son inspiration, et d’entrer dans la poésie d’action, épique et dramatique. […] Il y a des moments aussi où l’on sent sous l’emblème la personne même de l’auteur, et la plainte naturelle de cette muse forcée trop souvent de quitter la robe d’azur de la poésie pour le rude vêtement de la prose. […] Mme Émile de Girardin, exprimant ce même passage pénible de la poésie à la prose, a dit : Et la Muse brisa sa [ILLISIBLE] par raison.
Or, dans les trois quarts de ses poésies, M. […] C’est de la poésie d’oiseau-mouche ou de libellule. […] Ces amusettes sont presque toute la poésie de M. […] Soulary a fait en poésie. […] — Poèmes et poésies.
« Aussi bien chez les sauvages que dans les divers pays d’Europe, la poésie primitive a été essentiellement une chose dite en chœur. […] Gunmere s’appuie sur deux formes de poésie qui ont dominé primitivement en Europe : la ballade et le vocero ou chant de lamentation. […] Gunmere rejette absolument de la poésie primitive l’influence de l’inspiration individuelle. […] La poésie se dissocie bientôt de la danse et de la musique auxquelles elle était d’abord unie. […] L’histoire de la poésie et du roman au xixe siècle atteste une évolution vers un subjectivisme de plus en plus marqué.
Ce ne fut, je crois, qu’en 1832 qu’Albertus fut rejoint à ces poésies. […] La poésie lyrique s’élance, mais toujours d’un mouvement élastique et ondulé. […] Quiconque aime la poésie les sait par cœur. […] Vous infirmez ainsi le sens universel du mot poésie. […] La poésie se suffit à elle-même.
Le fantaisiste Gérard de Nerval, ce poète du temps de la poésie échevelée, ce romantique de la meilleure époque, est, avant tout, dans ce livre : le meilleur de ses livres, un esprit calme, impartial, exact, voyant les faits et les exprimant dans un style élégant, précis, d’un coloris tempéré et certainement plus classique que romantique, mais d’un classique teinté d’une couleur sobrement éclatante que Fontanes aurait admirée ! […] Il n’y avait pas à dire, comme Jules Janin, que Gérard de Nerval était non pas seulement un poète, mais la poésie elle-même, — la pure essence de la poésie. […] Ce n’est point là de la critique, c’est de la poésie dans les mots. […] Que Gérard de Nerval ait été un aimable garçon ; qu’il ait offert à ses contemporains le phénomène que nous offre Monselet en ce moment de n’avoir pas eu un ennemi, — ce qui put lui être agréable pendant sa vie, et ce qui lui est, comme vous le voyez, utile encore après sa mort ; qu’il ait été bambin avec des célèbres et qu’il ait joué aux petits jeux de l’amour et de la poésie avec des gens qui ont fait là-dessus leurs Poésies de jeunesse et qui vont faire maintenant là-dessus leurs Poésies de vieillesse, — car les choses sont plus belles quand on se retourne, et les lointains, à mesure qu’ils s’éloignent, se veloutent d’un si joli bleu !
— Vita tristis, poésies (1865). — Melancholia (1868). — Le Livre du Néant (1872). — Étude sur Henri Regnault, sa vie et son œuvre (1872). — L’Illusion (1875) […] Reuss, publié sous le nom de Jean Lahor (1885). — L’Illusion, poésies complètes sous le nom de Jean Lahor (1888). — Les Grands Poèmes religieux et philosophiques (1888). — Les Quatrains d’Al-Ghazali (1896). — La Gloire du Néant (1896). — Poésies (1897). — William Morris, étude (1897). […] Un goût souverain de l’art, un amour à la fois religieux et mélancolique de la beauté, une sorte de mysticisme nihiliste, de désenchantement enthousiaste et comme un vertige de mystère, donnent à sa poésie un charme composite, inquiétant et pénétrant comme celui des tableaux de Burne-Jones et de la musique tzigane, des romans de Tolstoï et des lieds de Heine.
Fabié, François (1846-1928) [Bibliographie] La Poésie des bêtes (1881). — Le Clocher (1887). — Amende honorable à la Terre (1888). — La Bonne Terre (1889). — Œuvres (1888-1892). — Les Voix rustiques (1894). […] [Préface à la Poésie des bêtes (1886).] […] Il nous a donné deux recueils à peu d’intervalle (La Poésie des Bêtes ; le Clocher). […] Pas de poésie plus sincèrement et franchement rustique que la sienne.
. — Poésies complètes (1881). — Monsieur de Cupidon (1882) […] — Mon dernier né (1883). — L’Argent maudit (1884). — Petits mémoires littéraires (1885). — Oubliés et dédaignés (1886). — Les Amours du temps passé (1887). — De A à Z (1888). — Poésies (1889). […] Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.
Une parodie de la poésie philosophique : les Blasphèmes. […] La poésie philosophique et scientifique, pour avoir l’influence morale et sociale qui lui appartient de droit, et qu’un Victor Hugo eût pu lui donner, doit être aussi vivante, aussi voyante et sentante que la poésie religieuse. […] Il a voulu transporter l’art statuaire dans la poésie. […] La poésie, à notre époque, cherche sa voie, et, d’instinct, elle la cherche dans la direction des idées philosophiques, scientifiques, sociales. […] Richepin a choisi substitue pour spécialité, en poésie, le blasphème ; mais il y substitue presque toujours l’injure.