Mme de La Vallière est un de ces sujets et de ces noms qui ont toujours jeunesse et fraîcheur en France : elle représente l’idéal de l’amante avec toutes les qualités de désintéressement, de fidélité, de tendresse unique et délicate, qu’on se plaît à y rassembler ; elle ne représente pas moins en perfection la pénitence touchante et sincère. […] je suis si faible et si changeante, que mes meilleurs désirs ressemblent à cette fleur des champs dont parle votre prophète-roi, qui fleurit le matin et qui sèche le soir. » Pour se préserver de ses rechutes, de ses faiblesses, « du doux poison de plaire à ce monde et de l’aimer », elle invoque un de ces coups de miséricorde qui affligent, humilient, et à la fois retournent vers Dieu une âme. […] voilà mon supplice. » La vue de sa fille, Mlle de Blois, l’attendrit, mais sans l’ébranler : Je vous avoue que j’ai eu de la joie de la voir jolie comme elle était ; je m’en faisais en même temps un scrupule ; je l’aime, mais elle ne me retiendra pas un seul moment ; je la vois avec plaisir, et je la quitterai sans peine : accordez cela comme il vous plaira ; mais je le sens comme je vous le dis.
Ce signalement que nous donne Choisy de l’abbé de Cosnac au physique, répond bien à ce qu’il se montre dans le courant de ses Mémoires : n’y cherchez pas d’élévation, aucune idée morale, distincte de l’intérêt et du désir d’arriver ; entré domestique, comme on disait alors (et sans idée de défaveur), auprès du prince de Conti, il ne songe qu’à plaire à son maître, à lui devenir agréable, utile, puis nécessaire, et à s’y procurer ses propres avantages. […] Sitôt qu’il était seul avec ses confidents, j’affectais de sortir par respect, et, quand je me trouvais obligé d’y rentrer, c’était toujours avec tant de circonspection que ma manière d’agir plaisait fort à mon maître, et ne donnait aucun ombrage à nos deux favoris (Sarasin et un M. de Chemerault). […] Le cardinal lui avait dit en lui remettant son brevet : « Cela s’appelle faire un maréchal de France sur la brèche. » Ce brevet reçu, Cosnac, qui n’était abbé que le moins possible, va trouver l’archevêque de Paris : « Le roi, lui dit-il, monseigneur, m’a fait évêque ; mais il s’agit de me faire prêtre. » — « Quand il vous plaira !
Telle page des Reisebilder peut être comparée exactement à une page des nouvelles de Musset (car la prose allemande reste, malgré tous les maniements, poétique et un peu chantante) ; tel des Fragments anglais rappelle de près la passage délicieux où Théophile Gautier commente le Comme il vous plaira de Shakespeare. […] Plût au Ciel qu’il me tuât ! […] Le poète raconte la joie des premières adorations, un cœur débordant prenant à témoin de sa félicité le printemps et le monde ; des doutes arrêtent cet essor passionné ; la bien-aimée est plus belle que bonne ; ses perfidies détruisent une à une toutes les promesses de ses yeux ; l’amant, abîmé de douleur, ne pouvant être aussi oublieux que sa maîtresse, se plaît à aigrir sa souffrance par ces éternelles plaintes qu’échangent les amants déçus.
Plus on le regarde, plus on se plaît à le regarder. […] Non pas, s’il vous plaît. […] Qu’il règne dans cette composition un calme qui plaît ; que cette main droite est bien dessinée, bien de chair, du ton de couleur le plus vrai et sort du tableau ; et que sans cette chappe qui est lourde ; sans ce linge qui n’imite pas le linge, sous lequel le vent s’enfourneroit inutilement pour le séparer du corps, qui n’a aucuns tons transparents, qui n’est pas souflé, comme il devroit l’être et qu’on prendroit facilement pour une étoffe blanche épaisse ; sans ce vêtement qui sent un peu le manequin, celui qui s’en tient au technique et qui ne s’interroge pas sur le reste, peut être content… belle tête, belle pâte, beau dessein… bureau soutenu par un chérubin de bronze bien imité et de bon goût.
C’est elle qui fait dire à Quinault : au temps heureux où l’on sait plaire, … etc. […] Je ne vous parlerai point de l’ Arcadie de celui-ci, ni de son inscription sublime : je vivais aussi dans la délicieuse Arcadie ; mais voici ce qu’il a montré dans un autre paysage plus sublime peut-être, et moins connu ; c’est celui-ci qui sait aussi, quand il lui plaît, vous jetter du milieu d’une scène champêtre l’épouvante et l’effroi ! […] Plus vous la regarderez de près, plus le faire vous en plaira, il est touché comme un ange.
De la stérilité d’esprit et de ses causes Oui, j’écris rarement, et me plais de le faire, Non pas que la paresse en moi soit ordinaire, Mais, sitôt que je prens la plume à ce dessein, Je crois prendre en galère une rame à la main.
— et pourtant ses argumentations me plaisent toujours, surtout quand elles servent une assertion qui m’irrite.
Frères de la poésie, les beaux-arts vont être maintenant l’objet de nos études : attachés aux pas de la religion chrétienne, ils la reconnurent pour leur mère aussitôt qu’elle parut au monde ; ils lui prêtèrent leurs charmes terrestres, elle leur donna sa divinité ; la musique nota ses chants, la peinture la représenta dans ses douloureux triomphes, la sculpture se plut à rêver avec elle sur les tombeaux, et l’architecture lui bâtit des temples sublimes et mystérieux comme sa pensée.
… Non… Ni moi non plus, et voilà pourquoi je m’essaie comme il me plaît, dans une chose qui n’a point de modèle en nature… Monsieur Boucher, vous n’êtes pas bon philosophe, si vous ignorez qu’en quelque lieu du monde que vous alliez, et qu’on vous parle de Dieu, ce soit autre chose que l’homme.