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348. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

II C’est un disciple, en effet, de ces deux célèbres philosophes, quoique depuis vingt-cinq ans, et après les malheurs et les ébrèchements arrivés à leurs philosophies, il soit moins disposé à se vanter de ses auteurs que quand il était jeune et n’était pas superbe. […] Henri Martin a, dit-on, fort pesé, pour les faire disparaître, sur les marques des philosophies d’où il est sorti : mais, s’il a gratté et regratté, il ne les a pas effacées. […] Voilà à peu près les idées générales, qu’il ose déboutonner, de sa philosophie, mais ses idées générales en histoire, empruntées à des maîtres qui les ont eux-mêmes empruntées, ont-elles plus d’originalité ? […] Et vraiment peut-on dire à tort, quand on a lu cette histoire de France et ces claires paroles dans l’avertissement de l’édition de 1854 : « la philosophie de l’histoire est en mesure aujourd’hui de restituer au druidisme la part très considérable qui lui revient dans le développement de l’humanité, et au génie celtique une part plus grande dans le développement moral du moyen âge et de l’âge moderne » ?

349. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

A une époque où le génie français s’épanchait avec une magnifique intempérance, au temps de la poésie romantique, au temps des romans débordés, Mérimée, comme Stendhal (mais avec plus de souci de l’art), restait sobre et mesuré, gardait tout le meilleur de la forme classique  en y enfermant tout le plus neuf de l’âme et de la philosophie de notre siècle. […] La philosophie la plus affranchie d’illusions, la plus libre et la plus âcre sagesse. […] Sa philosophie toute négative s’est tournée en dandysme moral.

350. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

La philosophie qu’on en pouvait dégager à la rigueur était furieusement négative. […] Sa philosophie simpliste  à laquelle il est bien possible que les raffinés des derniers âges reviennent par le plus long  était celle d’un jeune « Huron » de génie. […] Pour que la philosophie du Cas de Mme Luneau ou même de Marroca fût le vrai, il faudrait que la douleur fût absente du monde, et qu’on pût ne jamais songer à la mort.

351. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

Qui pourroit n’être pas révolté de le voir recueillir soigneusement les éloges qu’il a reçus de M. de Voltaire dans des Lettres particulieres ; de lui entendre répéter, au sujet de son Eloge de Fénélon, que c’est-là le style des Grands Maîtres , que c’est le Génie du grand Siecle passé, fondu dans la Philosophie du Siecle présent  ; &, au sujet de sa Mélanie, que l’Europe attendoit cette Piece avec impatience ? […] Qu’il jouisse, au contraire, de ses triomphes dans la petite planete où il s’est réfugié ; qu’il y exerce infatigablement ses fonctions thuribulaires au pied des Autels de la Philosophie, & se morfonde à nous crier que MM. […] Et, pour passer à des raisons plus graves, que deviendroit la Philosophie, si le Mercure cessoit d’être un entrepôt de louanges destinées à consoler ses partisans, un arsenal d’où il puisse partir une artillerie capable d’effrayer les Rebelles, un bureau d’adresse pour les Lettres, les Réponses, les Répliques, & toutes les honnêtes industries qu’elle sait si habilement employer ; un magasin de gentillesses, d’ironies, d’épigrammes ?

352. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »

Il ne croyait pas que la philosophie consistât à afficher l’incrédulité, à insulter aux autels de vingt-quatre millions d’hommes. […] Rousseau, s’attachant au fond, et rejetant les formes du culte, montre dans ses écrits la tendresse de la religion avec le mauvais ton du sophiste ; Buffon, par la raison contraire, a la sécheresse de la philosophie, avec les bienséances de la religion. […] Au lieu de cette tendre religion, de cet instrument harmonieux dont les auteurs du siècle de Louis XIV se servaient pour trouver le ton de leur éloquence, les écrivains modernes font usage d’une étroite philosophie qui va divisant toute chose, mesurant les sentiments au compas, soumettant l’âme au calcul et réduisant l’univers, Dieu compris, à une soustraction passagère du néant.

353. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Or cette double interprétation varie d’après l’idée que chacun se fait de la vie et le monde change de nuance suivant la projection lumineuse de notre philosophie propre. […] Seul le mythe est assez vaste pour s’offrir comme l’expression d’une philosophie universelle ; seul le mythe est assez clair pour susciter toutes les adhésions. […] Philosophie de l’art, t.  […] Leçons de philosophie, p. 57. […] Essai de Philosophie générale, p. 167.

354. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine (1772-1827) »

La philosophie élégante et presque voluptueuse d’ […] Hippolyte Babou Tonin Désaugiers n’est qu’un Boufflers d’arrière-boutique, un épicurien de comptoir ou de bureau, qui, de ses voyages en Amérique, n’a pas rapporté de plus belle découverte que la suivante : J’ai, par terre et sur l’onde, Visité l’étranger, Dans tous les coins du monde Où j’ai pu voyager J’ai vu boire et manger, qui, de son contact avec les événements et les hommes, n’a retiré, pour règle de sa vie, que cette maxime de philosophie et de morale : Aimons bien, buvons bien, mangeons bien.

355. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Ménard, Louis (1822-1901) »

. — Religion et philosophie de l’Égypte (1899). […] Boutroux a mise à l’Histoire de la philosophie allemande, de Zeller ou les pages de Jules Soury sur la Délia de

356. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre IV. Suite des Philosophes chrétiens. — Publicistes. »

La philosophie des uns s’appuyait sur la religion ; la philosophie des autres, sur l’athéisme.

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