Il y a des familles, et pas de peuples ; des pères, et pas de rois. […] Elles débordent les unes sur les autres ; de là les migrations de peuples, les voyages. […] Elle chante les siècles, les peuples, les empires. […] De là, il se répand dans l’imagination des peuples nouveaux qui refont l’Europe. […] C’est ainsi que le roi du peuple, nettoyé par M.
Il n’a point d’idée préconçue ; il ne se croit pas obligé de se cantonner dans un coin de la terre de Chanaan et de prendre pour belvédère la terrasse et la plate-forme étroite d’un petit peuple : il regarde droit en face et remonte d’abord au berceau manifeste de notre civilisation, à la source commune des races et des religions, à ce point central de l’Asie d’où elles découlent. […] Zeller, le tableau du caractère et de la destinée d’un peuple commence par la description précise du bassin géographique où il s’encadre, du climat sous lequel il habite et se développe. […] C’est l’œuvre, aujourd’hui, d’une civilisation savante et créatrice de renouveler et de rajeunir, s’il se peut, les fonctions de chaque pays, de chaque peuple, de les répartir et de les approprier de nouveau. […] Notre fondateur Romulus, bien plus sage, a vu la plupart des peuples voisins, en un seul jour ennemis de Rome et ses « concitoyens. » Le programme de Romulus (si Romulus il y a) fut celui de toute la République et de tout l’Empire ; il fut appliqué et pratiqué, bon gré, mal gré, à chaque période, et dans des proportions de plus en plus larges, jusqu’au jour où parut enfin ce décret impérial dont on fait honneur à Caracalla, et en vertu duquel tous les hommes libres, sans distinction, répandus sur toute la surface de l’Empire, se trouvèrent avoir acquis officiellement le droit de cité romaine. […] Plaute, le comique, improvise pour le peuple auquel il s’adresse.
Du milieu de cette immense langueur, de cette espèce d’atonie à nombreuses nuances, il séparait, en se l’exagérant, la faction philosophique issue du xviiie siècle, la Révolution antagoniste, selon lui, du Christianisme, et endoctrinant contre Dieu le peuple. […] Tous les deux, hommes d’avenir, prêtres selon l’esprit, sentant à leur face le souffle nouveau du catholicisme, ils ont, conformément à l’ordre de leur venue et à la tournure particulière de leur génie, exprimé diversement les mêmes vœux, les mêmes remontrances touchant la conduite temporelle des peuples. […] Dans le moyen âge, il n’en allait pas ainsi : la puissance spirituelle régnait ; les princes, fils de l’Église, tuteurs au temporel, administraient les peuples robustes, encore en enfance ; s’ils faisaient sentir trop pesamment le sceptre, au cri que poussaient les peuples le Saint-Siège s’émouvait et portait sentence. Mais au moment où commença de se prononcer l’émancipation des peuples, le Saint-Siège devint inhabile, les princes et les sujets se montrèrent récalcitrants ; ces derniers s’entendirent pour ne plus recourir à l’autre, sauf à vider bientôt leurs différends réciproques sans arbitre et dans un duel irréconciliable. […] La difficulté pour lui était grande : il comprit assez vite, dans son essor progressif, qu’après une révolution comme la nôtre l’émancipation des peuples était signifiée hautement, et que la paternité tutélaire des Boniface VIII et des Grégoire VII ne pouvait se rétablir, même en supposant acquise la docilité des rois.
C’est commettre une grande erreur historique et politique que de croire à l’existence de traits intellectuels stables et universels, dans les peuples, qui, de tout temps ont été composites et changeants. […] Ce milieu restreint touchait à un milieu plus vaste et plus vague au peuple romain ; celui-ci à un autre plus vaste et plus vague encore, le monde romain. […] Le monde romain était sans influence bien marquée jusque-là sur le peuple encore bien latin de la capitale ; ce peuple ne pouvait empêcher l’élite de favoriser les lettres grecques : cette élite devenue ainsi indépendante, exerça une influence marquée, dit-on sur les artistes dépendant de son suffrage. […] Ainsi, ce n’est point une assertion inexacte de prétendre déterminer un peuple par sa littérature ; seulement il faut le faire non en liant les génies aux nations, mais en subordonnant celles-ci à ceux-là, en considérant les peuples parleurs artistes, le public par ses idoles, la masse par ses chefs. […] XLVI) : « J’entreprends ici d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple ».
Je ne sache pas de peuple qui ait été plus que le peuple russe bouleversé dans ses destinées. […] Un peuple, surtout un peuple qui souffre et attend, ne se nourrit pas longtemps de rhétorique ; il laisse ce luxe aux salons et aux lettrés. […] Les toits des maisons sont noirs de peuple. […] La Russie se lève de ce livre comme le peuple d’une composition de Callot. […] Ils « vont dans le peuple », avec leurs affiliés de province.
L’alarme était déjà dans Perpignan, quand arrivèrent quatre représentants du peuple, qui prirent sur-le-champ les mesures les plus vigoureuses. […] De Flers eut le courage et la constance d’y maintenir son armée immobile, malgré les motions téméraires des clubs de Perpignan, malgré les projets des nouveaux représentants du peuple récemment arrivés, qui croyaient que l’enthousiasme suffit à tout, malgré les murmures de son propre État-major et les soupçons de trahison qui circulaient alors si aisément. […] Cependant il dut avoir, même dans cette guerre à part et indépendante, son représentant du peuple à ses côtés. […] Dagobert a son genre ; il est un admirable général de guerre distincte et circonscrite, il n’est pas également un général en chef ; il ne sautait l’être surtout dans les conditions d’alors, avec des généraux de division indisciplinés et des représentants du peuple absolus et despotiques. […] L’un des représentants du peuple, Cassanyes, avait eu sa belle journée de Peyrestortes, due, en effet, à son initiative ; un autre représentant du peuple, Fabre, homme énergique, même violent, coupable de bien des fautes, mais qui devait les expier toutes en finissant glorieusement les armes à la main, Fabre voulait aussi avoir à tout prix sa victoire, comme il disait, et, pour y atteindre, il proposait des plans militaires chimériques et insensés.
Ces basses écoles sont pour le peuple en général, parce que, depuis le premier ministre jusqu’au dernier paysan, il est bon que chacun sache lire, écrire et compter. […] L’assujettissement à l’opération de lire, d’écrire, de calculer, donne une première façon à l’esprit grossier des peuples ; dont les suites, pour la police et la stabilité des gouvernements, ne sont pas, peut-être, calculables. […] Il serait à désirer qu’on eût aussi des catéchismes de morale et de politique, c’est-à-dire des livrets où les premières notions des lois du pays, des devoirs des citoyens, fussent consignées pour l’instruction et l’usage du peuple ; et une espèce de catéchisme usuel, qui donnât une idée courte et claire des choses les plus communes de la vie civile, comme des poids et mesures, des différents états et professions, des usages que le dernier d’entre le peuple a intérêt de connaître, etc. […] A mesure que les peuples se civiliseront, le nombre des langues essentielles augmentera ; car ce qu’il y a de moins douteux, c’est que les arts, les sciences et les lettres voyagent, et qu’il est impossible de les fixer. Cependant il faut posséder la langue d’un peuple pour ses anciennes richesses, tandis qu’il faut apprendre celle d’un autre pour ses richesses actuelles.
La plus antique parcelle conservée d’un hymne romain se rapportera toute à la simplicité rustique, au travail des champs de ce peuple guerrier. […] Et toutefois ce peuple, par son climat, par son origine, avait, on ne peut en douter, plus d’une affinité naturelle avec la Grèce. Mais son premier gouvernement, dont il lui resta toujours quelque chose de rapide et d’impérieux, son patriciat sacerdotal et militaire, ses habitudes d’épargne et d’avidité, en faisaient un peuple politique, et nullement artiste comme les Grecs. […] À ces jeux présidera le préteur qui sera chargé de rendre la justice à tout le peuple et aux plébéiens. […] Cette différence ne tenait pas à une infériorité native, à l’inégalité de l’Italie devant la Grèce, mais surtout à l’âge de civilisation différent des deux peuples.
On l’a vu quelquefois personnifié dans un héros puissant sur l’imagination des peuples. […] Il vit dans Auguste le maître habile et modéré d’un peuple trop corrompu pour être libre ; et il servit de ses louanges ce maître, dont il recevait les bienfaits. […] Jaillissant d’une telle source, le mal s’est répandu sur le pays et sur le peuple. […] « Celui qui naguère, à l’exemple d’Hercule, ô peuple, allait, dit-on, chercher la gloire au prix de la mort, César, de la rive espagnole, revient vainqueur dans ses foyers. […] Drusus, celui que l’espérance trompée du peuple romain avait regardé comme un libérateur futur, venait d’écraser quelques peuplades demi-sauvages des Alpes germaniques, aux portes de l’Italie.