Enfin soit, il est permis, n’est-ce pas, à tout auteur amoureux de son art, d’espérer que ses pièces seront jouées après sa mort, telles qu’elles ont été écrites, telles qu’elles ont été imprimées. […] Il cherchait une carrière qui lui permît de gagner quelque argent, en faisant deux heures de peinture par jour ; et il la trouvait cette carrière, à la suite d’une audition au théâtre, où on lui trouvait une belle voix et un sentiment musical, qui le faisaient engager. […] Et dans ce pays des cailles à trois sous pièce, du vin à un sou la bouteille, des corbeilles de figues pour rien, les soixante francs que lui rapportent les deux miss, permettent à Raffaëlli et à sa femme de passer tout l’hiver, et de vivre dans une aisance que le ménage n’avait jamais connue. […] Moi. — Allons, êtes-vous bête… Permettez-moi d’être cruel… Mettons les choses au pis… Est-ce que Henri Heine n’a pas conservé sa faculté de travail jusqu’au dernier moment ? […] Avant tout, pour la scène à faire, il faut de l’imagination, et permettez-moi de vous dire, que si vous avez une grosse tête, vous avez une cervelle comparativement petite à cette tête : cervelle dont nous connaissons les dimensions et la qualité des circonvolutions, par la lecture de vos œuvres d’imagination.
Ainsi, dans la tragédie d’Hamlet, les ambassadeurs d’Angleterre et le prince de Norwége Fortinbras ne permettent pas au spectateur d’oublier que les destinées du Danemark sont en jeu. […] …… Jusqu’ici, assis aux pieds du divin Hegel, mon maître, j’ai écouté docilement ses leçons, reproduisant sa pensée avec fidélité, sans me permettre d’intervenir moi-même dans cette modeste exposition, autrement que par la plus timide paraphrase. […] Le développement de la personnalité permet de représenter le côté particulier de l’existence, dans la multiplicité de ses incidents, à la fois quant aux détails particuliers de la vie intime et aux circonstances extérieures au milieu desquelles l’action se déroule. […] Le mode tout entier de cette civilisation n’a pas permis un véritable développement de la poésie dramatique. […] De même, des caractères parfaitement soutenus, comme L’Avare de Molière, par exemple, mais dont la naïveté absolument sérieuse, dans sa passion bornée, ne permet pas à l’âme de s’affranchir de ces limites, n’ont rien, à proprement parler, de comique.
Cousin, qui est de faire du bruit et de dominer en littérature comme en tout, il m’a donné du coude (comme on dit), et n’a pas observé envers moi les égards qu’il aurait eus sans doute pour tout autre avec qui il se fût permis moins de sans-gêne. […] « Cher Monsieur, « Permettez en commençant cette familiarité à un quasi-collègue. […] J’ai eu souvent à me louer d’articles très-bienveillants, et, autant que je pouvais me permettre d’en juger, fort bien faits, mais tous conçus à un point de vue purement littéraire et contenant des jugements plus que des faits. […] Je vais le faire avec plus d’étendue ici que ne me l’eût permis plus haut le cadre restreint d’une note. […] Mais il ne m’est pas permis, dans un livre de M.
C’est cette pureté inaltérable qui a permis à une femme d’écrire les Souvenirs de cette femme. […] Le vieux duc mourut en se taisant encore ; le jeune duc, fils présumé de la belle Élisabeth, avait une délicatesse de conscience et d’honneur qui ne lui permettait pas de se substituer sciemment aux droits des héritiers légitimes. […] Malgré mon extrême timidité, qui ne m’a jamais permis de me mettre en avant que dans les grandes circonstances publiques, je vivais dans son intimité la plus journalière. […] Il est permis à un vieillard d’être détrompé, mais jamais d’être comédien devant la mort. […] Decazes, esprit qui aurait sauvé et popularisé la Restauration si les ambitions acerbes de l’esprit d’émigration rentré l’avaient permis, cet esprit mixte comme la France régnait chez madame de Sainte-Aulaire.
Il aurait eu beaucoup d’esprit s’il se fût permis d’en avoir. […] Une bien autre faveur fut de me permettre d’aller suivre, au Collège de France, deux fois par semaine, le cours de M. […] Les doctrines catholiques les plus mitigées sur l’inspiration ne permettent d’admettre dans le texte sacré aucune erreur caractérisée, aucune contradiction ; même en des choses qui ne concernent ni la foi, ni les mœurs. […] » Mais, avec la notion précise et à la fois respectueuse que j’avais du catholicisme, je n’arrivais point à concevoir une honnête attitude d’âme qui me permit d’être prêtre catholique en gardant les opinions que j’avais. […] Qu’il me soit permis à ce sujet de faire une remarque.
Ce ne serait pas même rendre justice à la nature ; elle fond d’un seul jet l’âme et le corps, et elle ne permet pas qu’on les sépare, sans mutiler l’impression qu’elle veut produire en nous par les chefs-d’œuvre de sa création. […] VIII Et si l’on ajoute à ce spectacle de la cascade de Terni ce grand jour, cette sérénité d’un ciel d’Italie, ces teintes marbrées du rocher, cette atmosphère cristalline, cette douce tiédeur de l’air tournoyant, qui vous baigne voluptueusement de l’haleine des eaux, choses qui manquent toujours aux cascades des Alpes et même du Niagara ; si l’on considère qu’au lieu de se passer dans les gouffres ténébreux de précipices qui bornent la vue et qui l’attristent, la scène se passe en plein espace, en pleine lumière, en face d’un horizon sans bornes, d’un firmament limpide d’où le Créateur semble assister, derrière le cristal infini du ciel, à ce jeu des éléments en fureur, on n’aura plus seulement la sensation d’une catastrophe des eaux, mais celle d’une fête de la nature, à laquelle Dieu permet à l’homme d’assister en l’adorant. […] Toujours rieuse, jamais acerbe, elle ne permettait pas à son esprit de railler jusqu’au sang. […] Épilogue du IIe entretien Je prie ceux de mes honorables abonnés qui me permettent de voir en eux une famille d’amis, et qui m’adressent des lettres d’affection si nombreuses et si émues, de recevoir ici l’expression collective de ma reconnaissance. […] J’y répondrai individuellement, aussitôt qu’un peu de loisir me permettra de dérober à ces heures de labeur quelques heures de plaisir.
Leur parlant déjà comme à un peuple-roi, leur prouvant que, du moment qu’ils l’ont été une fois, ils ne peuvent reculer et sont condamnés à l’être toujours ou à ne plus être du tout, à n’espérer plus même, s’ils tombent, la condition ordinaire des cités sujettes, il professe, à leur usage, les plus fermes maximes publiques et politiques : « Être haï, être odieux dans le présent, ç’a été le lot de tous ceux qui ont aspiré à l’empire sur les autres ; mais quiconque encourt cet odieux pour de grandes choses, il prend le bon parti et il n’a pas à s’en repentir. » Et certes, si l’on entendait toujours le Périclès de Thucydide, ce Démosthènes non seulement en parole, mais en action, on ne permettrait plus aux Romains de se vanter, comme ils l’ont fait, d’avoir ajouté de la solidité au génie charmant des Grecs. […] Critique, qu’il me soit permis d’invoquer l’exemple du plus grand des critiques, Goethe, de celui de qui l’on peut dire qu’il n’est pas seulement la tradition, mais qu’il est toutes les traditions réunies : laquelle donc en lui, littérairement, domine ? […] que si un jour, dans notre belle patrie, dans notre cité principale de plus en plus magnifique, qui nous la représente si bien, nous nous sentions heureux, sincèrement heureux d’en être ; que si surtout les jeunes âmes touchées d’un bon souffle, atteintes de ce contentement louable et salutaire qui n’engendre pas un puéril orgueil, et qui ne fait qu’ajouter à la vie de l’émulation, se sentaient heureuses de vivre dans un temps, dans un régime social qui permet ou favorise tous les beaux mouvements de l’humanité75 ; — si elles ne se constituaient pas dès le début en révolte, en fronde, en taquinerie, en aigreur, en regrets ou en espérances d’en arrière ou d’au-delà, si elles consentaient à répandre et à diriger toutes leurs forces dans le large lit ouvert devant elles ; — oh ! […] [NdA] La vraie nuance de ma pensée eût été de dire ; « … qui permît ou favorisât » ; car, au milieu de ce qu’on a il reste bien des chose à souhaiter… ad.
Il s’agissait de s’attaquer à quelque portion de l’Antiquité qui fût neuve, et qui permît au débutant de montrer sa force. […] Boissonade ose plus et s’émoustille davantage que quand il écrit en français ; il use et abuse même des diminutifs ; il se permet toutes ses coquetteries et ses gentillesses (je tiens au mot). […] Il est permis de regretter, malgré tout ce qu’il a pu dire pour son excuse, qu’avec un peu plus d’audace il n’ait pas fait autrement. […] Boissonade, jeune, aimable, savant, se soit dirigé du côté d’Aristénète, vers ces thèmes d’amour qui permettaient et exigeaient tant de rapprochements piquants, agréables, chatouilleux.
J’v reviendrai, non pour prendre part aux affaires courantes, mais dans cette confiance présomptueuse, qu’il y aura peut-être telle circonstance, tel jour où il me serait permis de devancer les hommes de ce temps-ci et d’oser ce qu’ils n’oseraient pas. […] Royer-Collard, baissant un peu le ton dans l’une des lettres suivantes, était plus dans le vrai lorsqu’il insistait sur l’action utile et prolongée de l’écrivain, sur cette vocation qui n’avait pas été la sienne, à lui, et qui était de nature moins viagère ; on ne saurait définir d’une manière plus noble toute l’ambition permise à une littérature élevée, toute sa portée dans l’avenir, en même temps que ses difficultés, ses arrêts et ses limites : « … Vous, monsieur, il vous est donné de marquer autrement votre passage sur la terre et d’y tracer votre sillon ; vous l’avez commencé ; vous le suivrez sans l’achever jamais ; car aucun homme n’a jamais rien fini. […] Il ne m’appartenait pas assurément de vous donner un conseil ; mais, la chose étant faite, vous me permettrez de m’en réjouir. […] Villemain, qui a tout son talent en écrivant et tout son esprit en causant, a l’habitude de comparer ces tableaux de Tocqueville où il est tant question des mœurs et jamais des personnes, jamais des individus, où tout portrait est absent, à ces tableaux que les musulmans se permettent, dit-on, par un certain compromis avec la défense de leur loi : on y voit des choses représentées, des mousquets qui partent, des canons qui tirent, tout l’appareil d’un combat, et pas une figure.