Elle pensa que c’était un usage de Pétersbourg. […] — Je pense, répondit-il… je pense… » Puis, tout à coup, interrompant le cours de son idée, il lui demanda s’il y avait longtemps qu’elle connaissait Karentef. […] « Gabriel, dit la veuve, qu’en penses-tu ? […] Elle pense que le mariage t’amènera à une conduite plus régulière… M’entends-tu ? […] répliqua Gabriel… et en lui-même il pensait : Il faut l’avouer.
Bossuet ne pense jamais à lui, mais toujours à la chose dont il traite. […] Jusqu’au jour où il en fut tiré par la réputation qu’il avait pensé fuir, il garda l’âpreté du docteur, et, le dirai-je ? […] Il y avait pensé longtemps avant de l’écrire. […] Il n’y a, en effet, pour être philosophe, qu’à prendre garde à ce que nous pensons et voulons, et à la manière dont nous le pensons et le voulons. […] Dix ans plus tard, dans une lettre au père le Tellier, confesseur de Louis XIV, qui pensait à le remettre en grâce auprès du roi, Fénelon prouva combien Leibniz avait vu juste.
Comment voulez-vous que cette manière de penser naisse parmi nos habitudes bourgeoises ? […] Et que penses-tu, ô sot à la grande paye, que valait un talent d’or ? […] Les femmes leur rendent « fève pour pois et pain blanc pour fouace. » Les gestes crus ne leur coûtent guère ; pensez à celui qui effraya le diable de Papefiguières. […] Ils ne pensent pas d’ordinaire, ils souffrent simplement, et font effort d’un air morne. Mais, quand ils pensent, que peuvent-ils voir dans toute leur vie, sinon ce qu’a décrit La Fontaine ?
Il m’aidait à penser, je l’aidais à rêver. […] Encore aujourd’hui, si je viens à penser à l’expression qu’un grand peintre devrait donner au génie, cette tête sublime reparaît tout à coup devant moi. » Et dans une autre occasion : « J’eus un instant d’enthousiasme. […] Il y a pour les hommes d’État bien des manières d’être honnête ; la mienne n’est pas la vôtre, je le vois ; mais vous m’estimerez plus que vous ne pensez un jour. […] Elle se prolongea longtemps dans la nuit. « On a fait de moi un diseur de bons mots », me dit-il à la fin de la soirée ; « qu’en pensez-vous ? […] Penser n’était plus un loisir, c’était un travail ; la société en ébullition jetait toutes ses flammes dans le même foyer.
Mais, si cette visite m’a naturellement suggéré quelques réflexions, j’ai pensé qu’il pouvait être opportun, — ou actuel, comme l’on dit, — de les mettre par écrit. […] Vigné d’Octon, qui voyageait alors en Italie, s’avisa même de solliciter à son tour une audience du Pape, pour demander à Sa Sainteté ce qu’Elle pensait de la manière dont j’avais rendu ses idées. […] Assurément cela est « d’une personne étrangère à l’esprit philosophique. » J’aime d’ailleurs à penser que, dans les « questions scientifiques », M. […] Mais je pense que l’on entend aussi maintenant ce que j’ai voulu dire en écrivant cette autre phrase : « Comment s’occuperait-on des autres quand on est à ce point inquiet de soi-même ! […] Après avoir répondu de mon mieux à quelques-unes des objections que cet article a soulevées, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de reproduire ici, — sans en trahir les signataires, — trois ou quatre des lettres, qu’il m’a values.
Je voudrais qu’elle me fît moins penser à Andromaque à qui elle emprunte la fidélité de la veuve, à Clytemnestre dont elle imite l’orgueil. […] Une reine, une veuve de roi, une mère qui voit l’héritage de son fils convoité par un Polyphonte, a plus pensé, plus senti, et doit en savoir plus sur le cœur humain que Mérope. […] Il n’y a pas mis tout ce qu’il savait du cœur humain ; il ne pensait guère qu’à échanger avec ses contemporains du plaisir contre de la popularité. […] Mais ces vers nous font penser à ceux de Cinna, et le César de Voltaire au César de Shakspeare. […] Trompé par sa sévérité même, il pensait créer à nouveau ce qu’il ne faisait que rhabiller, et, en mettant sous le joug sa muse légère, il se flattait d’avoir trouvé le secret de joindre à l’éclat des ouvrages faciles la solidité des ouvrages travaillés.
Je suis sûr que Beauvilliers prenait un plaisir très délicat aux tragédies de Racine, peut-être même aux comédies de Molière ; et pourtant il est bien certain qu’en y assistant il ne pensait pas faire une œuvre religieuse, peut-être même croyait-il faire un péché. […] Sans doute ces grands hommes du XVIIIe siècle étaient plus religieux qu’ils ne pensaient ; ce qu’ils bannissaient sous le nom de religion, c’était le despotisme clérical, la superstition, la forme étroite. […] Je pense, comme les catholiques, que nos sociétés, fondées sur un pacte supposé, notre loi athée sont des anomalies provisoires et que, jusqu’à ce qu’on en vienne à dire : Notre sainte constitution, la stabilité ne sera pas conquise. […] Mais quand l’horizon se rapproche, quand le vieillard cherche à dissiper les froides terreurs qui l’assiègent, quand la maladie a épuisé la force généreuse qui fait penser hardiment, alors il n’est pas de si ferme rationaliste qui ne se tourne vers le Dieu des femmes et des enfants et ne demande au prêtre de le rassurer et de le délivrer des fantômes qui l’obsèdent sous ce pâle soleil. […] » J’étais bien jeune alors, et pourtant j’avais déjà beaucoup pensé.
Il n’y pensait pas cinq minutes d’avance ; il s’embrouillait parfois dans son improvisation d’une manière si comique qu’on s’étouffait pour ne pas rire. […] Ce qu’il y avait de singulier, en effet, c’est qu’il n’était pas très mystique. « Quel peut être, pensez-vous, le mobile de vie de M. […] Comme cela nous engage à regarder ce, qui passe comme n’étant pas et à supporter patiemment des peines de quelques jours, dont nous rirons dans quelques années et auxquelles nous ne penserons pas dans l’éternité ! […] que ne puis-je, comme un Herder, penser tout cela et rester ministre, prédicateur chrétien ! […] Ce fut un acte de grande honnêteté ; c’est maintenant ma joie et mon assurance d’y penser.
L’histoire de la Compagnie de Jésus, que l’histoire de Clément XIV ferme et achève, a eu pour tout ce qui pense réellement en Europe l’importance d’un événement. […] Il y a des points, diront-ils, — et s’ils ne le disent pas, ils le penseront, — qu’il est d’une prudence utile de tenir dans l’ombre et à l’écart. […] En cela, nous pensons qu’il a agi selon le mieux. […] nous ne le pensons pas. […] Ils pensaient avec prévoyance que si le principe catholique ne se frappait pas lui-même, il pourrait protester contre les assassins, et que la blessure qu’on lui ferait ne serait pas mortelle.