Il ne naît pas, tous les jours, pour écrire l’histoire d’une école de peinture, deux hommes ayant fait de sérieuses études de peinture, deux hommes qui, indépendamment de cette compétence, se trouvent être à la fois des érudits et des stylistes. […] Après la cérémonie, Pierre m’a entraîné à l’hôtel Talabot, un hôtel au plafond dont j’ai reconnu les peintures. […] Ce n’est plus qu’une laborieuse imitation terne et noire de la peinture. Dans les tapisseries modernes, exposées là, il ne se trouve plus rien de cet art particulier, de cette création conventionnelle, qui faisait des tableaux de laine et de soie, d’après des lois et une optique, qui ne sont ni les lois ni l’optique de la peinture à l’huile. […] Ce côté de l’atelier est le côté de la peinture, du dessin.
Il y a une philosophie lyonnaise, une école de poésie lyonnaise, une école de peinture lyonnaise, et enfin une école de peinture philosophique lyonnaise. […] Bientôt on causera musique, peinture peut-être, mais littérature infailliblement. […] Qui parle mieux de la peinture que notre grand Delacroix ? […] Il débuta par la peinture. […] Mais la peinture n’avait fait qu’une diversion.
S’ils se fussent contentez de dire que ses vers leur plaisoient infiniment et que les peintures dont ils sont remplis les attachoient, quoique les traits n’en fussent pas réguliers, nous n’aurions rien à leur reprocher. […] Nous les plaçons avec raison fort au-dessus de Ronsard, mais ceux qui le connoissent ne sont pas surpris que ses contemporains se soient plûs à lire ses ouvrages malgré le goût gothique de ses peintures.
Pendant ce temps, il est encore devenu l’ami intime du corps des pompiers, pour lesquels, à l’occasion du bal qu’ils donnent tous les ans, il a peint un resplendissant transparent, une peinture de onze pieds, qui — amère ironie — lui a été payée par quelques paroles bien senties du préfet de la Seine, le félicitant de son désintéressement envers un corps qui rend de si grands services. […] Nous causons photographie et de la façon demoiselle, dont se colorient les figures dans la chambre noire, du contraste complet avec la manière de sentir et de reproduire des peintures. Il nous dit qu’évidemment la peinture est une convention dont le triomphe est le style, c’est-à-dire « la tension de l’entendement vers l’idéalité » ! […] Une peinture de Fragonard, ça ne ressemble-t-il pas à une page de Diderot ? […] Et savez-vous ce que la peinture a trouvé dans cette retraite des Dix Mille… un curé qui monte la garde.
De cette loge, les personnages de la scène ressemblent à des peintures en grisaille. […] Lagier, elle, cherche à définir l’odeur sui generis du théâtre, cette odeur générale faite de l’odeur particulière du gaz mêlé à l’odeur de bois échauffé des portants, à l’odeur de poussière poivrée des coulisses, à l’odeur de la peinture à colle des décors, qui fait une atmosphère entêtante de toutes ces senteurs d’un monde factice, une atmosphère, qui, selon son expression, fait hennir, à pleins naseaux, l’actrice entrant en scène. […] * * * — Pour moi, le plus étonnant trompe-l’œil de la vie sur des figures, le plus merveilleux morceau de peinture, le plus beau tableau de la terre : c’est le tableau des Quatre Syndics de Rembrandt. […] Même peinture laiteuse, même touche aux petits damiers de couleur fondus dans la masse, même égrenure beurrée, même empâtement rugueux sur les accessoires, même picotement de bleus, de rouges francs dans les chairs, même gris de perle dans les fonds. […] Puis un homme plutôt d’un goût appris que d’un goût instinctif, de ce goût universel qui s’étend à tout, à une forme de meuble, à un détail de toilette, à la particularité élégante d’une plante, et n’ouvrant les yeux qu’à ce qui est étiqueté, peinture, sculpture, architecture, et en voyage complètement aveugle à la vie vivante, à la rue, aveugle aux passants, aveugle à la beauté artistique des êtres et des aspects, regardeur uniquement de tableaux et de statues.
Des images riches, agréables & toujours variées ; des peintures naturelles de la vie champêtre, font l’ornement de sa prose. […] On ne sauroit trop louer la belle ordonnance de ce Poëme, ce grand intérêt qui y va toujours croissant, cet art singulier d’amener les événemens, & de présenter successivement au lecteur les tableaux les plus terribles de la guerre, & les peintures les plus riantes de l’amour. […] Ses peintures sont si vives, qu’elles enlevent l’ame du lecteur. […] Ce n’est en effet qu’aux écarts d’une raison troublée que l’on peut attribuer la triste extravagance de plusieurs peintures du Paradis perdu. […] Il en a supprimé quelques-uns, par exemple, dans le Livre neuviéme où la pudeur n’est point assez ménagée lorsque le Poëte fait la peinture des plaisirs que les premieres atteintes de la concupiscence font chercher à Adam & Eve après leur chûte.
Celle-ci (Mélite) a fait son effet par l’humeur enjouée de gens, d’une condition au-dessus de ceux qu’on voit dans les comédies de Plaute et de Térence. » En effet, dans cette pièce, l’auteur ne se bornait pas à produire des personnages décents, au lieu des bouffons de fantaisie : il leur donna, dit-il, un style naïf qui faisait une peinture de la conversation des honnêtes gens . […] La poésie n’était pas seule naïve à Rome, la sculpture, la peinture ne l’étaient pas moins.
Tous deux polissent leurs ouvrages avec le même soin, tous deux sont pleins de goût, tous deux hardis, et pourtant naturels dans l’expression, tous deux sublimes dans la peinture de l’amour ; et, comme s’ils s’étaient suivis pas à pas, Racine fait entendre dans Esther je ne sais quelle suave mélodie, dont Virgile a pareillement rempli sa seconde églogue, mais toutefois avec la différence qui se trouve entre la voix de la jeune fille et celle de l’adolescent, entre les soupirs de l’innocence et ceux d’une passion criminelle. […] Cependant dans les peintures douces et tendres, Virgile retrouve son génie : Évandre, ce vieux roi d’Arcadie, qui vit sous le chaume, et que défendent deux chiens de berger, au même lieu où les Césars, entourés de prétoriens, habiteront un jour leurs palais ; le jeune Pallas, le beau Lausus, Nisus et Euryale, sont des personnages divins.
Son père et ses oncles, qui voulaient violenter sa vocation et qui regardaient la sculpture et la peinture comme des métiers ignobles et mercenaires, indignes de leur sang, gourmandaient et frappaient en vain l’enfant pour le contraindre aux études, selon eux, plus nobles du commerce. […] À la fin de sa peinture à la coupole de Santa Maria Novella, œuvre pendant laquelle Michel-Ange avait étonné et secondé son maître, « Cet enfant en ferait déjà plus que moi ! […] Le barbier du cardinal de Saint-Georges, qui se mêlait de peinture, employa le pinceau de Michel-Ange à corriger et à perfectionner ses misérables ébauches. […] Sans rival déjà parmi les sculpteurs du siècle, il rivalisait en se jouant les maîtres de la peinture, indifférent à l’instrument et à la matière, pourvu qu’il reproduisît la forme, l’attitude, le contour ou la couleur en toute chose créée ou pensée. […] Ils espéraient que son infériorité en peinture devant Raphaël et son école, ruinerait le crédit du grand sculpteur.