Aussi le peintre s’est-il étendu outre mesure dans les préambules ; il semble attendre, pour aborder son sujet, que ce sujet ait un dénouement, et ce dénouement recule sans cesse. […] En un mot, Rulhière conçoit et exécute son histoire bien plus en homme de lettres et en peintre qu’en homme d’État et en homme politique.
Les peintres, en sortant le soir, n’avaient pas songé à fermer les portes ; ceux qui ont soin de cet appartement avaient eu autant de négligence que les peintres : ainsi les ours, trouvant les portes ouvertes, entrèrent, et, toute la nuit, gâtèrent tout.
Il se plaint des amateurs qui travaillent à devenir les amis des peintres, pour payer moins cher, et à ce propos, il me cite la phrase de Diaz : « Oui, ils veulent connaître intimement la p…, dans l’espérance de devenir ses maquereaux ». […] * * * — Le vieux peintre Adolphe Leleux fume des cigarettes, qu’il allume encore avec des pierres à fusil, provenant d’un baril de ces pierres qu’il a reçu pour une prise d’armes, quand il faisait partie de la société des Droits de l’Homme.
Le peintre Hébert et le peintre Amaury-Duval étaient les témoins d’Augier.
Saint-Simon, le grand peintre d’histoire, avec la magie de son talent, pouvait, s’il n’avait écouté des passions mesquines, montrer au moins le prix de ces deux grandeurs incomprises de notre temps. […] Ce travail inouï est si grand, et il a tant d’attitude, qu’il fait croire non seulement, comme nous le disions, à la vérité de la peinture, mais à la plus haute moralité dans le peintre qui, au fond, ne fut point ce grand honnête homme qu’il se pique d’être et qu’il paraît.
Peintre à froid d’horreurs à froid, mais peintre très habile, qui, dans ses Fleurs du mal, se fait poétiquement un Héliogabale artificiel, comme, dans ses Paradis artificiels, il se fait le Satan qui tente et épouvante et qui se moque après avoir tenté et épouvanté, Baudelaire, qui est de son temps, a trouvé gentil et drolatique de nous raconter une Histoire extraordinaire, digne de Poe et oubliée par lui, et de nous la raconter de manière à nous donner envie de prendre de l’opium, tout en nous disant de n’en rien faire, sous peine de destruction de soi, de déshonneur moral et d’indignité.
Jean Richepin a sa nouveauté, quoiqu’il ait été parfois effleuré par les peintres, les conteurs et les poètes. […] Chez les peintres, nous avions Le Pouilleux de Murillo, dans sa pluie de soleil et d’or. — Callot seul, le bohémien Callot, avait fait, lui, œuvre d’ensemble.
Intelligence supérieure, il se rendait compte de tout ; peintre incomplet, il n’eût su tout rendre, mais plume habile, déliée et pénétrante, il trouvait moyen d’atteindre et de fixer les impressions intérieures les plus fugitives et les plus contradictoires.
Hors de là, vers les rives, aux endroits plus calmes et sur une surface assez immobile ou animée de contre-courants peu rapides, il y avait des raisonneurs qui expliquaient aux autres le spectacle, et pourquoi cela était ainsi de toute nécessité, et pourquoi cela devait être toujours ; il y avait, rangés derrière deux ou trois grands noms, sur les traces de Lamartine, harmonieusement ravi en ses tendresses sublimes, sur les pas de Victor Hugo, de plus en plus occupé à ses chauds horizons, et à portée de voix de quelques autres, il y avait des peintres de vieilles ruines, qui étudiaient les débris gothiques le long des bords, des psychologues qui se miraient au sein des eaux, des nacelles de rêveurs dont le front regardait perpétuellement le ciel, des essais de colonie littéraire et d’abri poétique autour d’agréables îles et dans les Délos nées d’hier.