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1402. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Ne demandez pas au peintre de Brutus les mêmes impressions, les mêmes effets qu’à celui du roi Lear ou de Roméo et Juliette ; Shakespeare pénètre au fond de tous les sujets, et sait tirer de chacun les impressions qui en découlent naturellement, et les effets distincts et originaux qu’il doit produire. […] Le peintre et le poète prostituent les plus beaux des arts à une servile adulation et à l’avance ; les nobles Athéniens sont tous des parasites ; mais il semble cependant que Shakspeare n’ait jamais voulu nous offrir un tableau complètement hideux d’hypocrisie.

1403. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Il aimoit & protégeoit les jésuites qui lui fournissoient des mathématiciens, des horlogers & des peintres, & qui lui fondoient du canon. […] Ce n’étoit plus cet écrivain agréable, cet interprête enjoué d’Anacréon & de Sapho, ce peintre de l’amour & des graces.

1404. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Autant valait-il dire aux Vinci, aux Raphaël, aux Poussin, aux Corrège : Brisez vos pinceaux, puisque vous n’avez plus à peindre les amours de Jupiter et de Sémélé, de Bacchus et d’Ariane, de Mars et de Vénus, objets des tableaux de Zeuxis et d’Apelle ; cependant l’art des peintres, comparable à celui des poètes, selon l’axiome d’Horace, a formé de gracieuses et pathétiques images de l’annonciation, de la nativité, du repos en Égypte, des douleurs de la croix, et du concert des vierges et des anges. Raphaël a coloré d’un pinceau, qu’on peut nommer épique, le chef des séraphins terrassant le prince des abîmes, et je ne crois pas que le Jupiter éclos du cerveau d’Homère soit plus auguste que notre Dieu éternel personnifié par ce grand peintre, qui nous le montre assis dans le ciel sur les esprits des quatre évangélistes figurés par l’ange, et le taureau, le lion, l’aigle, animaux symboliques, groupe ailé, qui dans son vol lance des yeux enflammés de zèle et d’amour. […] Le Dante, architecte et peintre d’un autre édifice idéal, ne pouvait choisir un meilleur guide que Virgile, pour lui tracer sa route dans les cercles brûlants de l’immense spirale où il place ses damnés ; mais les éclairs de l’Apocalypse et les rayons du Saint-Esprit lui ont merveilleusement illuminé l’étendue des autres cercles qui, par une seconde et troisième spirale, portent son génie jusqu’au-delà d’un septième ciel.

1405. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Shakespeare baptisant son génie un souffle d’air, cela est beau comme un Rubens s’intitulant un « ouvrier peintre » et mesurant les toises de toile qu’il doit couvrir des couleurs de sa palette. […] Elis Wyn est vraiment le visionnaire et le mystique de cette race d’hommes à l’intelligence étroite et au cœur moral et dur dont Hogarth est le peintre.

1406. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

C’est cet instinct, un antique instinct germanique, que ces grands peintres de l’instinct mettent tous ici en lumière : Penthéa, Dorothea, chez Ford et Greene ; Isabelle et la duchesse de Malfi, chez Webster ; Bianca, Ordella, Aréthusa, Juliane, Euphrasie, Amoret, d’autres encore, chez Beaumont et Fletcher ; il y en a vingt qui, parmi les plus dures épreuves et les plus fortes tentations, manifestent cette admirable puissance d’abandon et de dévouement85.

1407. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Carlyle parle avec une indifférence méprisante1448 du dilettantisme moderne, semble mépriser les peintres, n’admet pas la beauté sensible.

1408. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Non que le poète y trouve le secret des vers faits de génie, ni le statuaire et le peintre l’art de créer des figures qui vivent, ni le musicien ce don de la mélodie par lequel il remue au fond de nos cœurs nos sentiments et nos souvenirs ; mais tous se rappellent l’idéal commun, le vrai par la raison, et ils se tournent vers celui qui a proclamé le premier ce principe suprême, qui les règle sans les gêner ni les borner.

1409. (1925) Dissociations

Un peintre a autre chose à faire que de se demander si ce coin de peau qu’il reproduit est ou non dans les limites de la vertu.

1410. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Jamais peintre ne montra plus d’imagination que Buffon. […] Mais ce n’est point une raison pour dédaigner l’aspect sous lequel Buffon a envisagé la science, et pour le réduire à la gloire si grande encore d’écrivain éloquent et de peintre inimitable.

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