Que se passa-t-il dans ces conférences ? […] J’interrogeais tout le monde, et partout j’apprenais qu’elle y était passée environ deux mois auparavant. […] J’arrivai le 16 août chez mon amie, près de qui deux mois passèrent comme un éclair. […] Nous voulons passer, et par le ciel nous passerons.” […] Nous passâmes par Aix-la-Chapelle, Francfort, Augsbourg et Inspruck, et nous arrivâmes au pied des Alpes.
Que s’est-il passé là ? […] De l’oreillette droite, le sang passe dans le ventricule, qui l’envoie au poumon. […] Donc, le sucre, dans ce lapin, a passé dans les urines comme le prussiate. […] Donc, le prussiate seul a passé dans les urines de ce lapin. […] Le sucre n’a donc pas passé dans la salive.
En fait d’éléments réels et de matériaux positifs, je ne trouve donc, pour constituer mon être, que mes événements et mes états, futurs, présents, passés. […] D’où vient que nos souvenirs présents correspondent presque toujours à des sensations passées ; que presque toujours la place assignée à ces sensations soit celle qu’effectivement elles ont occupée ; que presque jamais la chaîne de nos événements n’aliène un de ses chaînons propres ou ne reçoive un chaînon étranger ; que presque toujours le groupe des événements passés, présents et possibles dont nous composons notre personne soit en effet le groupe des événements qui nous sont arrivés, qui se passent en nous et qui peuvent nous advenir ? […] Si loin que nous remontions dans notre passé, la première ne s’est jamais présentée sans être suivie de la seconde, ni la seconde sans être précédée de la première. En quelque point de notre passé que nous les considérions, nous les trouvons toujours soudées l’une à l’autre dans le même ordre. […] Non seulement il la subit dans le cas présent, mais il constate qu’elle vaut pour tous les cas présents, passés et futurs.
Le fait le plus remarquable en ce genre est ce qui se passe dans la littérature provençale et dans le Midi de la France. […] je voudrais bien que le temps Passât vite sur son printemps ; Oui, je voudrais qu’elle fût vieille ! […] Il se le disait à d’autres instants ; il savait que tout passe, que de nos jours tout poëte qui n’est pas souverain passe plus vite qu’autrefois, aussi vite que les plus fragiles beautés. […] Je crois que Jasmin passera et que Mireïo restera. » Évidemment, en jugeant ainsi, M. […] Il célébra ensuite la Bataille de Navarin, puis l’Héroïsme de Bisson (1828) ; il humait à pleine poitrine tous les sujets qui passaient dans l’air.
Son père avait passé sa vie dans les intendances, dans les ambassades, et il était, en dernier lieu, chancelier de Gaston, frère de Louis XIII. […] Il faut que je passe ma vie à la Cour avec mes amis, ou dans mon cabinet avec mes livres ». […] Du portugais, en un clin d’œil, il passe au siamois : il en est bientôt maître, et peut jargonner et caqueter dans les deux langues. […] Si nous n’arrivons pas à Siam, nous passerons l’hiver à Surate, à Bantam, dans de beaux pays ; nous nous aimons tant ! […] Tels étaient les écrivains qui passaient presque pour médiocres du temps de Louis XIV.
Madame de Staël, dès 1796, avait un sentiment profond et consolant de l’humanité libre, de la société régénérée ; elle était poussée vers l’avenir par une sorte d’aspiration vague et confuse, mais puissante ; elle gardait du passé un souvenir triste et intelligent ; mais elle se sentait la force de s’en détacher et de lui dire adieu pour se confier au courant des choses et au mouvement du progrès, sous l’œil de la Providence. […] M. de Chateaubriand, plus fort, plus grand homme, et sachant mieux à quoi se prendre, frappa bien davantage ; lorsqu’il commença pourtant, il était moins que madame de Staël en harmonie avec l’esprit progressif et les destinées futures de la société, mais il s’adressait à une disposition plus actuelle et plus saisissable ; il s’était fait l’organe éclatant de tout ce parti nombreux que la réaction de 1800 ramenait vivement aux souvenirs et aux regrets du passé, aux magnificences du culte, aux prestiges de la vieille monarchie. […] Ballanche, le jeune homme, qui, plein de nobles et de sincères affections, repousse d’abord le temps présent, comme incomplet et aride, qui résiste aux destinées sociales encore incertaines, et se réfugie de désespoir dans un passé chimérique ; ce jeune homme, type fidèle de bien des âmes tendres de notre âge, finit par se réconcilier avec cette société nouvelle mieux comprise, et par reconnaître, à la voix du vieillard initiateur, c’est-à-dire à la voix de la philosophie et de l’expérience, que nous sommes dans une ère de crise et de renouvellement, que ce présent qui le choque, c’est une démolition qui s’achève, une ruine qui devient plus ruine encore ; que le passé finit de mourir, et que cette harmonie qu’il regrette dans les idées et dans les choses ne peut se retrouver qu’en avançant. […] L’art se souvient du passé qu’il a aimé, qu’il a compris, et dont il s’est détaché avec larmes ; mais c’est vers l’avenir que tendent désormais ses vœux et ses efforts ; sûr de lui-même, intelligent du passé, il est armé et muni au complet pour son lointain pèlerinage. […] Notre pauvre article est demeuré une arche de pont sans suite, la tentative littéraire ayant été à fond compromise dans la médiocre issue du mouvement politique ; au lieu d’arriver d’une rive à l’autre avec essor, concert et déploiement, affermi, chaque poète, chaque auteur s’y est poussé comme il a pu, individuellement, et moyennant toutes sortes de mécomptes, de tâtonnements, de concession à la vogue et de démentis au passé.
Elle en soutient aussi à chaque époque de son existence avec les œuvres de son propre passé. […] Tel fait, qui s’est passé à Paris ou à Londres, se propage et se répercute au bout du monde avec une merveilleuse rapidité. […] Vers le même temps, le passé de l’humanité, comme son royaume planétaire, est fouillé dans ses recoins les plus obscurs. […] On ne saurait trop se défier de ces mirages du passé ou de l’éloignement : ils faussent à chaque instant l’opinion qu’une moitié de l’humanité se fait de l’autre moitié. […] Il semble que la France, dans une grande débauche historique, se soit complu à passer en revue ses traditions les plus différentes et à revivre toute son existence en quelques années.
Le diable s’en mêlant, cela ne l’empêche pas d’avoir l’œil aux jolis minois qui passent et d’en conter à Lisette, fille du jardinier. […] Un mystère dérobe son passé aux yeux de la comtesse. […] On aurait ainsi, à leur moment de délire et d’abandon, le signalement des générations si nombreuses que de loin l’on confond, et à qui l’on ne peut plus que dire avec le poète : Passez, passez, Ombres légères, Allez où sont allés vos pères Dormir auprès de vos aïeux… On saisirait en quelques traits leur physionomie distincte. […] » Le moment de la grande épreuve est passé. […] L’avenir de bonheur du comte Herman et de son Isabelle est désormais assuré, s’il sait être sage et s’il tient compte mieux que par le passé des conseils de Noirmont.
… Quoi de plus fini, de plus débordé, de plus dépassé que toutes ces théories qui, du temps de Lessing, régnaient sur la place ou l’encombraient, quand le Génie voulait passer ?… Le Génie ne passait pas beaucoup, il est vrai, à cette heure, nulle part. […] La moquerie de Lessing, légère comme l’extrémité d’un fouet qui cingle sans appuyer et qui passe, aurait démoralisé Voltaire. […] C’était trop de soin et de modestie ; ils pouvaient s’en passer. […] Mézières passe sa vie à maçonner des livres sur des livres… Race de parasites qui se choisissent un grand homme pour se nicher dedans et en vivre ; pucerons tapis dans le pli de pourpre de quelque célébrité !