/ 3030
292. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Ses Mémoires, dans toute la première partie, nous font assister au cours de sa longue et instructive expérience. […] L’histoire de Malouet, à cette époque et depuis, se compose presque tout entière des abus, des iniquités dont il est témoin, contre lesquelles il lutte, même quand il en est en partie l’instrument ; des bons conseils qu’il donne et qu’on ne suit pas ; des utiles réformes qu’il propose, qu’il consigne dans des rapports et qui restent la plupart sur le papier. […] Il serait aisé, d’ailleurs, de faire sourire en citant des parties ou des phrases détachées, et ce ne serait pas juste ; nous laissons passer tous les jours et nous louons des choses qui paraîtront pour le moins aussi singulières et aussi artificielles, quand la mode n’y sera plus. […] Au mois de septembre 1776, Malouet s’embarqua au Havre pour Cayenne et la Guyane ; il n’en revint que deux ans après, en septembre 1778 ; on était en pleine guerre d’Amérique : il fut pris dans la traversée par un corsaire et conduit en Angleterre, où il trouva tous les égards et tous les secours, mais il dut y laisser bonne partie de ses collections. […] Suard, en publiant en 1803 toute cette partie littéraire et morale du Voyage de Malouet, avait probablement la pensée de faire opposition, — une opposition de salon et très mitigée, — au succès d’Atala : mais que peut un dessin juste et fin en regard d’une éclatante et passionnée peinture ?

293. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

. — Il y a, d’abord, entre certains caractères de la littérature et certaines parties du milieu physique, des relations de coexistence intéressantes à constater. […] Lorsqu’on a noté ainsi la partie du territoire où s’est manifestée pour un temps la vertu créatrice, lorsqu’on a aussi délimité l’étendue des pays où se parle et s’écrit le français51, il est indispensable de rechercher quelle part revient au monde extérieur dans les préoccupations de la littérature. […] On doit se demander quelle partie de la nature a le don d’attirer l’attention ou la sympathie. […] Quelle que soit la partie du monde qui a ainsi l’honneur d’être le plus avant dans la faveur publique, cela se trahit dans la littérature par une multitude de traits ; ce sont des mots nouveaux désignant des choses exotiques, fleurs, arbres, animaux ; ce sont des comparaisons, des images, des sujets empruntés qui viennent enrichir le fonds national. […] Il n’apprécie la nature rude et sauvage que le jour où la nature civilisée lui permet d’arriver sans trop grand effort aux parties qui ont échappé à son action et de regarder sans crainte et sans arrière-pensée des forces imposantes contre lesquelles il se sent ou se croit abrité.

294. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

D’Urfé, célèbre depuis près de quinze ans par la publication des premières parties de L’Astrée, était alors l’auteur à la mode, et ce roman pastoral, dont la conclusion n’avait point paru encore, passionnait tous ceux qui, en France et en Europe, se piquaient de galanterie et de politesse. […] Vers la fin de sa vie, les esprits positifs jugeaient assez sévèrement de Patru en tant qu’avocat : La meilleure partie de la vie de cet orateur, dit Vigneul-Marville, s’est passée à cet exercice de revoir et de retoucher ses écrits. […] Au défaut du Dictionnaire de l’Académie, Patru aida de tout son pouvoir à la confection de celui de Richelet, ce qui explique en partie les qualités et les mérites de cet ouvrage. […] Tel fut Patru, dont toute une partie nous échappe et ne s’est point fixée dans ses écrits. […] Amédée de Bast, sur les dernières années et la mort de Patru (10 et 14 mai 1846) : le curieux auteur, que j’ai lu avec intérêt, entre dans beaucoup de détails dont plus d’un a de la nouveauté et serait à citer : je voudrais seulement que M. de Bast, s’il fait réimprimer ces articles, indiquât, dans le récit qu’il a voulu dramatiser, les parties tout à fait exactes et historiques.

295. (1763) Salon de 1763 « Sculptures et gravures — Mignot » p. 253

Le creux de ce plâtre leur rend les mêmes parties en relief, et ces parties, ils les emploient ensuite dans leurs compositions tout comme elles sont venues.

296. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Racine, sentant qu’il avait des ennemis, ne fit pas autrement que de grands auteurs ne l’ont fait de nos jours : il prit bonne partie de la salle pour la première représentation, faisant refuser des places aux suspects envers qui il osait se le permettre. […] Les ambassades du duc de Nivernais sont la partie principale de sa carrière publique ; obligé de renoncer au militaire, il se tourna de cet autre côté. […] Avoir le roi pour soi et même quelques-uns de ses ministres n’était qu’une partie du succès, si le public était contre. […] Pitt, qu’il faut toujours regarder comme l’idole du peuple et d’une partie du parlement. […] Le jour particulier que j’ai eu en vue (18 mai 1763), Mme de Boufflers, fatiguée d’une partie de campagne qu’elle avait faite la veille, ne put revenir pour cette nouvelle fête, et Mme d’Usson seule y était.

297. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Le maître lui-même soupira ses fausses amours en pointes fades ; mais ce qu’il y a de plus significatif, c’est que toutes les hautes parties de sa doctrine furent comme stérilisées jusqu’à Boileau, et qu’il ne fit pas école. […] Je n’en parlerai pas : ce sont les parties mortes et bien mortes de la littérature classique. […] Elle semble la parodie de la première, elle l’est parfois en effet, elle en raille l’excès et la fausseté : et c’est en général au même public qu’elle s’adresse ; la littérature comique, picaresque ou grotesque de ce temps-là fait presque ont entière partie de la littérature précieuse284. […] Éditions : L’Astrée, lre partie, 1610, in-8 (1re éd. connue) ; 2e partie, Paris, 1612, in-8 ; 3e partie, 1619 ; 4e et 5e parties (posthumes), publ. par Baro, secrétaire de l’auteur, 1627. Les cinq parties : Paris, 1633, 5 vol. in-8 ; Rouen, 1647, 5 vol. in-8. — A consulter : Patru, Plaidoyers et œuvres diverses, t. 

298. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Il lie partie avec eux, et désormais, comme l’enfant qui a obtenu d’un camarade qu’il lui prête sa poupée, il fait lui-même aller et venir sur la scène le fantoche dont il a pris en main les ficelles. […] On nous montre d’abord, faisant leur quotidienne partie de cartes ensemble, un vieux garçon et une vieille fille qui sont de vieilles connaissances. […] Une partie du Dépit amoureux est construite sur ce plan, ainsi qu’Amphitryon. […] C’est d’elle surtout que nous nous occuperons dans la dernière partie de notre étude. […] Pour bien lire, il suffit de posséder la partie intellectuelle de l’art du comédien ; mais pour bien jouer, il faut être comédien de toute son âme et dans toute sa personne.

299. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Tous avaient leur spécialité, et ce qui se rapportait à ce souci continu et perpétuel de l’opinion, à cette observation de la température morale, si je puis dire, et à l’action qu’il eût été possible d’y exercer en temps utile, cette partie vague et flottante de la politique, et si essentielle pourtant, ne rentrait dans la sphère ni dans le département de personne. […] vous n’avez pas tout le monde pour vous ; bien des fractions de l’opinion vous échappent ; la jeunesse des Écoles, par exemple, est demeurée récalcitrante et rebelle ; à trois cents pas du Louvre, vous ne régnez pas ; les hautes Écoles ne sont pas du tout pour vous : et c’est dans ces générations de 20 à 25 ans que se forme en grande partie l’avenir d’un pays, on répondait (combien de fois ne l’ai-je pas entendu :) : « Ah : les Écoles ont toujours été ainsi : ces mêmes jeunes gens dans quelques années penseront autrement ; et puis, ce n’est qu’une infiniment petite partie de la nation : nous avons pour nous la masse, les ouvriers des villes et des campagnes. — Les Écoles, le quartier Latin, qu’est-ce que cela nous fait ?   […] 69   » Et voilà comment (et je n’ai indiqué qu’une seule branche, — qu’aurait-ce été si je les avais suivies et examinées toutes une à une), voilà comment de dédain en dédain, de négligence en négligence, quand on avait le plus beau jeu qu’ait jamais tenu en main Pouvoir public, on a fini par perdre la partie au premier tour, car on est au second ; voilà comment du mépris de toutes ces fractions de l’opinion, d’abord isolées entre elles, et de leur addition ensuite, de leur union subite qui s’est trouvée faite un jour contre vous, voilà comment il est sorti un total inattendu ; voilà comment l’opinion s’est réveillée, comment, à travers toutes les difficultés et les obstacles d’élections si tiraillées, si travaillées administrativement, elle s’est fait jour jusqu’à pouvoir vous atteindre et s’imposer à vous. […] Puisqu’on se donnait le temps de discuter si au long et de remanier sur quelques points le sénatus-consulte, j’aurais aimé qu’on tînt plus compte de l’amendement de M. de Sartiges et de la première partie du plan proposé par M. le président Bonjean, qui, l’un et l’autre, tendaient à ménager et à résoudre les conflits possibles entre le Corps législatif et le Sénat. […] Par malheur je vois qu’elle a été, séance tenante, désavouée en partie par le gouvernement, et voilà pourquoi je maintiens mon mot de au sujet de l’application du sénatus-consulte.

300. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Enfin toutes ces causes d’erreur peuvent se mêler et concourir dans une fausse généralisation ; on obéit à des préjugés, à une tradition, à l’intérêt ou à la passion, et l’on accepte pour vrais des faits imaginaires ; on  jette un coup d’œil distrait sur la réalité ; on la voit de loin, indistinctement, confusément, ou l’on n’en prend qu’une partie ; on fait arbitrairement abstraction de ce qui gêne ou déplaît ; après quoi l’on se prononce avec autorité, et l’on établit des lois, universelles, éternelles. […] Poussant plus loin l’étude des faits, on remarque que, dans les arts du dessin et dans les lettres, l’imitation se porte sur les rapports et les dépendances mutuelles des parties. […] Les plus grandes écoles ont altéré volontairement les rapports des parties. […] Elle y arrive en employant un ensemble de parties liées, dont elle modifie systématiquement les rapports. […] Qui aurait soutenu naguère que les Grecs appliquaient des couleurs vives sur certaines parties de leurs statues et de leurs temples, on eût ri de son absurde croyance : on lui eût répondu qu’évidemment ce badigeonnage était indigne du sentiment esthétique de ce peuple d’artistes, qu’ils ne pouvaient pas gâter ainsi la pure blancheur du marbre, si simplement belle : cela était évident alors, et pourtant c’était faux ; et les faits sont venus depuis témoigner en faveur de la polychromie.

/ 3030