/ 2260
639. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Je contractai, à Ispahan, l’an 1666, une amitié particulière avec le chef du commerce des Hollandais, qui était un très-savant homme, nommé Herbert de Jager. […] C’était la première fois qu’un Européen particulier avait logé en maison à lui dans Ispahan: celle-ci était, comme je l’ai fait observer, un fort agréable séjour. […] Quand il s’agit du salut de l’État, celui des particuliers est peu de chose. […] Ce fleuve a cela de particulier, que, lorsque l’on l’arrête tout entier dans un endroit, il s’en échappe encore assez d’eau par la filtration pour former un grand fleuve. […] Kaempfer nomme ce pavillon khiloùét, chambre particulière, solitaire, et en donne la description, p. 185-187 de ses Amœnit.

640. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »

Amédée Pommier, un talent très distinct et très particulier entre tous, dans cette époque qui ne sait pas rire et où les plus grands poètes, Victor Hugo, de Vigny, Lamartine, Auguste Barbier, sont si tristes ou du moins si graves, qu’ils semblent avoir changé le génie français.

641. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 2-5

Rousseau, plusieurs bons Esprits, ont eu pour lui un goût particulier.

642. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIV. Des Livres sur le Commerce & sur ce qui y a rapport. » pp. 329-332

Les Banquiers ont besoin pour se diriger de quelques livres particuliers ; ils doivent donner la préférence aux plus nouveaux, à moins qu’ils ne fussent mal exécutés.

643. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ampère Le vrai savant, l’inventeur, dans les lois de l’univers et dans les choses naturelles, en venant au monde est doué d’une organisation particulière comme le poëte, le musicien. […] Ampère qu’il est permis de nommer tout à côté d’eux, tant pour la portée de toutes les idées que pour la grandeur particulière d’un résultat. […] Il donna des leçons particulières de mathématiques. […] Au milieu de ses travaux continus à Bourg, de ses leçons à l’École centrale, et des leçons particulières qu’il y ajoutait, on se figurerait difficilement à quel point allait la préoccupation morale, la sollicitude passionnée qui remplissait ses lettres de chaque jour. […] Je m’explique sans doute mal, mais vous savez ce que je veux dire… Il est sûr qu’outre ce cours du Salon des Arts, vous pourriez avoir, comme autrefois, des cours particuliers, ou travailler à quelque ouvrage.

644. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

En tout, Nodier a été un peu ainsi ; s’il étudie la botanique ou les insectes, — ces brillants coléoptères à qui sa plume déroba leurs couleurs, — dans le pli de science où il se joue, c’est à un point de vue particulier toujours et sans tant s’inquiéter des classifications générales et des grands systèmes naturels : Jean-Jacques de même en était à la botanique d’avant Jussieu. […] En relisant ces divers écrits, en tâchant, s’il se peut, pour les Essais d’un jeune Barde et pour les Tristes, de ressaisir l’édition originale (car dans les volumes des œuvres complètes la physionomie particulière de ces petits recueils s’est perdue et comme fondue), on surprend à merveille les affinités sentimentales et poétiques de Nodier dans leurs origines. […] … » Idylle et catastrophe, une vive et brillante promesse interceptée, son imagination avait pris de bonne heure ce tour dans le sentiment de sa propre destinée et dans l’expérience des malheurs particuliers, réels, auxquels il est temps de venir. […] Le poëte, chez Nodier, est déjà bien avancé, bien en train de mûrir : une circonstance particulière vint développer en lui le philologue, le lexicographe, et lui permit dès lors de pousser de front ce goût vif à côté de ses autres prédilections un peu contrastantes. […] Doué par la nature de l’organe le plus exquis des commentateurs, il l’avait encore armé d’une loupe grossissante qui ne se fixait plus décidément que sur les infiniment petits de la grammaire. « M. le chevalier Croft, écrivait de lui Nodier émancipé dans un article un peu railleur, peut se dire hautement l’Épicure de la syntaxe et le Leibnitz du rudiment ; il a trouvé l’atome, la monade grammaticale…. » Quand il s’appliquait à un classique, sous prétexte de l’éclaircir, il y piquait de tous points ses vrilles imperceptibles et petit à petit destructives, presque comme celles des insectes rongeurs particuliers aux bibliothèques.

645. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

La première règle est donc l’abondance des détails et la recherche des traits particuliers. […] Mais, puisqu’ils parlent eux-mêmes, il faudra que leurs discours soient remplis de traits particuliers : car chacun de nous sait en détail ses affaires, et voit une à une les actions qu’il a faites hier, ou qu’il veut faire demain. […] Le discours prend aussitôt un tour particulier ; il se distingue des autres, il est donc nouveau et intéressant. […] Pour rester nobles, ils fuyaient les détails particuliers ou ne les exprimaient qu’en termes généraux. […] Quand les juges ne seraient pas juges, quand ils décideraient sans autorité et en simples particuliers, quand leur arrêt ne serait qu’un plaidoyer, l’homme tomberait abattu sous les coups tout-puissants de leurs raisons.

646. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

« Il est facile de comprendre qu’à un semblable discours, prononcé avec cette grâce, cet air de majesté jointe à la plus pénétrante douceur, et cette amabilité qui étaient particulières à Pie VI, les expressions me manquèrent absolument pour lui répondre. […] « Les Cardinaux se rassemblèrent en congrégation générale : ils étaient assistés en premier lieu par tous les concurrents, et d’une façon particulière par celui qui étayait sa candidature sur ses propres mérites et sur les bons offices du cardinal qui le favorisait tant. […] Consalvi crut nécessaire de lui suggérer que, pour ne pas les augmenter et même pour les diminuer autant que possible, non-seulement il était indispensable de conserver le secret le plus absolu jusqu’à ce que la chose fût ébruitée par les adversaires, mais encore qu’à l’instant où ils la soumettraient aux intéressés, lui, cardinal Braschi, pour témoigner une grande modération et une parfaite indifférence, devait répondre que, ses relations particulières avec le cardinal Chiaramonti pouvant faire arguer qu’en le patronnant auprès de ceux de son parti il cherchait plutôt à satisfaire son amitié et ses goûts qu’à procurer le bien de tous, il entendait renoncer en une certaine façon à l’honneur de chef de parti. […] « Le cardinal Braschi répondit qu’il lui était impossible d’exprimer sa surprise et de comprendre comment Son Éminence (Antonelli) avait songé au cardinal Chiaramonti, à cause justement des difficultés extrinsèques qu’il avait indiquées sommairement ; que malgré leur nature, lui, Braschi, ne les croyait pas absolument invincibles près de ceux de son parti, tant à cause des mérites personnels du sujet qu’en vue des circonstances particulières dans lesquelles on se trouvait ; que la longueur excessive du conclave, l’inutilité des épreuves faites sur les candidats des deux partis que l’on ne pouvait parvenir à nommer, la lassitude des électeurs, aucune exception personnelle contre le sujet et une satisfaction naturelle de voir l’un d’entre eux succéder à saint Pierre, lèveraient beaucoup d’obstacles. […] Il est impossible d’exprimer avec quelle joie Albani apprit cette nouvelle, lui qui avait une particulière estime pour Chiaramonti, et avec quel bonheur il se joignit à son collègue, dans le but de recueillir les votes des cardinaux de son parti.

647. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Il écrivait dès lors beaucoup, comme il fit toute sa vie, sans projet aucun de publication, sans autre but que de fixer ses idées, et il se contentait de lire à ses amis particuliers ses essais d’ouvrages. […] Bref, après le 18 brumaire, Fauriel fut employé sous Fouché, alors ministre de la police, et il devint même son secrétaire particulier ; en cette qualité, il logeait avec son patron à l’hôtel du ministère. […]  » Et il part de là pour établir le mérite tout particulier à La Rochefoucauld comme écrivain, mérite original et qui ne consistait pas simplement à se servir d’une langue déjà perfectionnée, mais qui allait à fixer pour sa part une prose encore flottante. […] Il écrivit longtemps pour lui seul et pour le cercle de ses amis particuliers, en présence des sujets qu’il approfondissait et sans se préoccuper du public. […] Fauriel, si elle faisait croire qu’il se borne à retracer les destinées particulières de l’Aquitaine et de la Provence ; j’y ai dégagé ce milieu et comme dessiné ce courant, mais on le perd bien souvent dans la considération de l’ensemble.

/ 2260