Il est vrai que la lourdeur paraît parfois de la puissance… Il avait commencé autrement. […] Quand le livre a paru, quelques optimistes, à la lecture des premières pages, qui sont réellement belles et qui paraissent justes, avaient vu là une si étonnante modification dans les idées présumables de M. […] Mais ils ne peuvent… Ils sont furieux, à ce qu’il paraît. […] Taine a paru, ce livre insolent de cela seul qu’il est impossible d’y répondre, la Bête a réagi et elle va continuer de réagir contre le Taine qu’elle a vanté et exalté naguère comme l’espoir du siècle, — que dis-je, l’espoir ? […] Je viens de le dire, l’effet produit par le second volume des Origines de la France contemporaine, quand il parut, en 1878, fut foudroyant.
Saint-Simon, qui s’est donné carrière en toute rencontre sur le frère aîné de l’abbé et sur les Saint-Pierre, comme il les appelle, indiquant que l’abbé et ses frères étaient cousins germains, par leur mère, du maréchal de Bellefont, ajoute : « Voilà une parenté médiocre, on sait en Normandie quels sont les Gigault (Bellefont). » Mais de loin cela nous paraît être de fort bonne maison, et l’on en jugeait ainsi, même sous Louis XIV, à deux pas de Saint-Simon. […] La première parut innocente et fit sourire le petit nombre de ceux qui la remarquèrent ; la seconde amena un furieux éclat dans un certain public et au sein de l’Académie. […] En fait, ses idées sont simples, en général utiles, et même pourraient devenir praticables à la longue ; c’est sa méthode qui paraît à bon droit bizarre, baroque, puérile et enfantine. […] Une question biographique reste toujours pendante : il n’est pas à croire que Rousseau, dans la note que j’ai citée, et qui paraît se rapporter à un fait accidentel, à un entraînement de l’abbé, ait entendu parler de ces amours d’habitude et si bien réglées qui n’avaient rien de ruineux.
Je sais bien qu’après tout la manière dont les fruits naissent en poésie ne fait rien à l’affaire ;l’essentiel est ce qu’ils sont et ce qu’ils paraissent au goût : mais le mal serait que le goût y découvrît quelque chose du procédé factice, artificiel, qu’un redoublement d’art eût peut-être recouvert, fondu, dissimulé. […] Cette critique de détail, quoique depuis longtemps on ait perdu l’habitude d’en faire, nous a paru indispensable en présence d’une production aussi importante de la maturité d’un poëte de génie. […] En admirant dans le voile l’éclat du tissu, il nous a paru toutefois qu’il y a eu parti-pris de le broder de cette façon pour l’étendre ensuite sur le tout. Cette mythologie d’anges qui a succédé à celle des nymphes, les fleurs de la terre et les parfums des cieux, un excès même de charité aumônière et de petits orphelins évoqués, tout cela nous a paru, dans ces pièces, plus prodigué qu’un juste sentiment de poésie domestique n’eût songé à le faire.
Exploitant avec une passion adroite toutes les fautes, toutes les iniquités, toutes les incohérences de la politique extérieure et intérieure du gouvernement, ils ne lui laissèrent d’autre soutien que l’intérêt de la masse rurale, à qui l’empire paraissait une garantie de paix et de bien-être. […] Un autre normalien, tout voltairien d’esprit et de style, conteur exquis et charmant causeur, d’intelligence plus agile que forte, et plus en surface qu’en profondeur, impertinent, tapageur et gamin, Edmond About843, fut un indépendant agréable à l’empire, qui le protégea, le décora : il y avait un point pourtant sur lequel About ne transigeait pas, c’était la question religieuse ; il représentait l’opinion anticléricale dans le parti bonapartiste, et il combattit toujours vivement le gouvernement lorsqu’il voulut se servir de l’Église ou parut la servir. […] En même temps, le goût littéraire évoluait en tout vers la simplicité849, vers la familiarité, parfois même le débraillé : la causerie sans-façon s’est introduite à la tribune ; insensiblement les magnifiques rhéteurs se sont démodés, ont paru un peu ridicules. […] La tradition des cours publics est reprise avec éclat par Caro851 ; elle paraît si lointaine, que son succès étonne, scandalise, et permet de le couvrir de ridicule.
Paul Verlaine En 1853 paraissaient les Poèmes antiques qui étonnèrent les lettrés et valurent à l’auteur de précieuses amitiés : Alfred de Vigny, Victor de Laprade, plus tard Baudelaire et Banville. […] C’est une vérité commune à tout le monde, mais qui paraît plus sensible dans certaines natures dont l’originalité est nette et le caractère arrêté. […] Les Poèmes barbares ont paru en 1862 ; les deux premiers volumes de la Légende des siècles ont paru en 1859. — En outre, remarquez que les Burgraves, où est visible, par la conception et le verbe, tout le génie épique de Hugo, datent de 1843.
Qu’une goutte de vin tombe dans un verre d’eau ; quelle que soit la loi du mouvement interne du liquide, nous le verrons bientôt se colorer d’une teinte rosée uniforme et à partir de ce moment on aura beau agiter le vase, le vin et l’eau ne paraîtront plus pouvoir se séparer. […] Et maintenant certaines personnes pensent qu’il ne nous paraît vrai que parce qu’on ne considère en mécanique que des vitesses modérées, mais qu’il cesserait de l’être pour des corps animés de vitesses comparables à celle de la lumière. […] C’est pourquoi j’ai dit plus haut que les expériences sur les rayons cathodiques avaient paru justifier les doutes de Lorentz au sujet du principe de Newton. […] Le principe de Mayer. — Du moins le principe de la conservation de l’énergie nous restait encore et celui-là paraissait plus solide.
Quelques années plus tard, la sensibilité a si bien absorbé tout l’homme qu’on le définirait volontiers un être qui sent, et Bernardin de Saint-Pierre propose, en termes formels, de remplacer le fameux argument de Descartes : « Je pense, donc je suis », par celui-ci, qui lui paraît plus simple et plus général : « Je sens, donc j’existe ! […] Un des traits les plus saillants des œuvres qui parurent pendant la période agitée de la Fronde, c’est je ne sais quoi de heurté, de discordant, de difforme, de grotesque. […] Théophile Gautier l’a décrit avec amour48 : « Ce nez invraisemblable se prélasse dans une figure de trois quarts, dont il couvre entièrement le petit côté ; il forme sur le milieu une montagne qui me paraît devoir être, après l’Himalaya, la plus haute montagne du monde ; puis il se précipite vers la bouche qu’il obombre largement, comme une trompe de tapir, ou un rostre d’oiseau de proie ; tout à fait à l’extrémité, il est séparé en deux portions… Cela fait comme deux nez distincts, dans une même face, ce qui est trop pour la coutume… » Les gens de lettres sont alors riches en particularités comiques du même genre. […] Le nervosisme, qui paraît être la grande maladie de notre siècle, a eu certainement sa part dans l’efflorescence éphémère de ce qu’on a nommé la littérature décadente.
Il y a un endroit remarquable pour le sublime dans l’Iliade : c’est celui où Achille, après la mort de Patrocle, paraît désarmé sur le retranchement des Grecs, et épouvante les bataillons troyens par ses cris100. […] Un spectre parut devant mes yeux, et j’entendis une voix comme un petit souffle108. » Il y a là beaucoup moins de sang, de ténèbres, de larves que dans Homère ; mais ce visage inconnu et ce petit souffle sont en effet beaucoup plus terribles. […] On voit la terre, qui nous paraît si vaste, déployée dans les airs comme un petit pavillon, ensuite emportée avec aisance par le Dieu fort qui l’a tendue, et pour qui la durée des siècles est à peine comme une nuit rapide. […] » L’un d’eux étant allé aux champs, vous m’avez dit qu’une bête l’avait dévoré, il ne paraît point jusqu’à cette heure.
Platon vous paraîtra avoir procédé ainsi pour arriver à sa théorie des idées. […] Il paraît bien. […] Cela peut aussi nous paraître très facile à réfuter par une donnée immédiate de la conscience, par cette affirmation de notre être intime que, si nous sentons en nous bien des vices, nous nous saisissons aussi à tel moment comme capable d’une vertu et comme dans une sorte d’impuissance de ne pas céder à son appel. […] Qu’il y a des nuances et que très souvent La Rochefoucauld dit : « toujours », mais qu’assez souvent aussi il dit « quelquefois » ; qu’il est beaucoup moins tranchant au fond qu’il ne paraît l’être au premier regard ; qu’il ne faut pas le voir comme un bloc.