Mais la vraie oraison funèbre, la page immortelle (autant qu’une page humaine peut l’être), c’est cette lettre qu’on vient de lire, écrite dans l’effusion de la douleur par un roi qui ne veut être qu’un homme, un homme affligé, et avec des expressions non cherchées et naïves, dignes par leur tendresse de la jeune et aimable figure qui a disparu. […] [NdA] On peut voir au tome vii des Mémoires de Napoléon (édition de 1830, pages 323-324) le jugement définitif porté sur le prince Henri comme général et sur ses opérations militaires durant la guerre de Sept Ans : La campagne de Saxe du prince Henri a été beaucoup trop vantée, dit Napoléon ; la bataille de Freyberg n’est rien, parce qu’il y a remporté la victoire sur de très mauvaises troupes ; il n’y a pas déployé de vrais talents militaires… Dans cette campagne (celle de 1762) ce prince a constamment violé le principe que les camps d’une même armée doivent être placés de manière à pouvoir se soutenir… La campagne de 1761 est celle où ce prince a vraiment montré des talents supérieurs. […] [NdA] Voir à la page 167 de l’Essai sur la vie du marquis de Bouillé, par M. […] Camille Paganel, a eu sous les yeux « un volume des œuvres de Frédéric, avec des annotations de la main même du prince Henri : à chaque page percent la mauvaise humeur, le sentiment jaloux du vainqueur de Freyberg. » af.
Voltaire, dans sa liste des écrivains français du siècle de Louis XIV, lui accorde du moins ce genre de mérite : « Michel, abbé de Villeloin, composa soixante-neuf ouvrages, dont plusieurs étaient des traductions très utiles dans leur temps. » Un écrivain de ce temps-là même, Sorel, dans sa Bibliothèque française, semble mettre ce fait d’utilité hors de doute, lorsque dans une page laudative, et que Marolles n’eût pas écrite autrement si on la lui eût demandée, il disait : Entre tous les auteurs qui se sont occupés à traduire dans ce siècle-ci, on n’en saurait nommer un qui ait travaillé à plus d’ouvrages et avec une assiduité plus grande qu’a fait M. de Marolles, abbé de Villeloin. […] Tenez à bonheur de n’être pas à son goût, c’est pour vous le meilleur signe du monde28… En est-ce assez pour ruiner et anéantir la page de Sorel, lequel, comme critique, n’a jamais compté ? […] Marolles n’avait pas un regret ni une lacune dans ses recueils ; il souriait et triomphait à chaque page ; il avait tout, ou du moins il était à la veille de tout avoir, et il se répétait tout le jour en feuilletant son trésor : « Cela est bien doux ! […] J’y opposerai seulement une certaine page des mémoires de Marolles où il se représente, sans y être obligé, comme singulièrement attaché à la pudeur, et n’ayant jamais manqué en rien d’essentiel aux devoirs de sa condition, et aussi cette autre page où, déplorant en 1650 la mort d’une petite fille née en son logis et sœur des deux autres personnes dont parle Jean Rou, il la regrette en des termes si touchants, si expressifs et si publics, que véritablement il ne semble pas soupçonner qu’on puisse attribuer sa douleur à un sentiment plus personnel : « Cela fait bien voir, dit-il simplement, ce que peut quelquefois la tendresse de l’innocence sur le cœur d’un philosophe quand il ne s’est pas dépouillé de toute humanité. » — Cette remarque faite pour l’acquit de ma conscience, chacun en croira pourtant ce qu’il voudra.
» Devant elle marchait son étendard ployé, « que portait un gracieux page », et elle avait « sa hache petite en la main ». Voilà bien Jeanne dans toute sa beauté et sa grâce militaire, parlant d’une voix de femme, mais avec le ton du commandement, soit qu’elle s’adressât à ses pages, soit qu’elle donnât ses ordres aux prêtres et gens d’Église. […] Mais ces juges, comme tous les pharisiens du monde, comme ceux qui condamnèrent Socrate, comme ceux qui condamnèrent Jésus, ne savaient pas bien au fond ce qu’ils faisaient, et leur procès-verbal authentique et paraphé devient la page immortelle et vengeresse, l’Évangile de la victime. […] [NdA] Il faut corriger ici ce qui est dit à la page 216 du tome Ier du Procès par ce qui est dit à la page 52 du même tome.
Mais qu’on lise, aussitôt après l’introduction, les quatre ou cinq pages qui terminent son dernier volume, sous le titre de « Conclusion » ; il s’y rend justice hardiment, en même temps qu’il y glisse un mea culpa sincère. […] Les pages où il nous montre ce vieillard, fidèle jusqu’au bout à la mémoire de Louis XIII, ne manquant jamais tous les ans d’aller au service funèbre du feu roi, à Saint-Denis, le 14 de mai, et s’indignant vers la fin d’y être tout seul ; ces pages respirent une véritable éloquence de cœur et sentent la magnanimité de race. […] À toute page, chez lui, les scènes se succèdent, les groupes se détachent, les personnages se lèvent en pied et marchent devant nous. […] Au moment où, dans le Conseil de régence, le duc d’Orléans, soufflé par Saint-Simon, est arrivé à déclarer sa résolution de remettre les bâtards de Louis XIV à leur simple rang de pairs, et où la batterie contre ces favoris déchus se démasque, il faut lire cette page étonnante et voir tous ces nuages d’un brun sombre qui, à l’instant, s’abaissent sur les visages des assistants, des Villars, des Tallard, des d’Estrées, et autres membres du Conseil : toutes les diversités de ce nuageux et de ce sombre y sont marquées.
Les pages que nous avons de lui ne sentent pas la lampe, comme disait cet Ancien, mais le lustre, le lustre allumé sur sa tête dans les salons du xviiie siècle et qui éblouissait moins que lui ! […] Il est dans ces pages intitulées : Tableaux de la Révolution, journal politique national, où, sous la plume de Rivarol, le Journalisme est monté à la hauteur de l’Histoire, et, depuis un siècle tout à l’heure, n’est pas redescendu de cette hauteur… Et je ne crois pas qu’il en redescende ! […] Tel est le mérite de ces pages de Rivarol, tirées si tard, mais enfin tirées de l’ombre et replacées sous nos yeux, et qui révèlent en cet homme, d’une littérature que sa phénoménale conversation a fait oublier, un autre homme qu’on n’y cherchait passait pour l’histoire et les choses sévères de l’histoire. […] VIII Jamais, en effet, l’horreur, le mépris, l’indignation ne se sont plus contenus, plus condensés que dans ces pages d’un journalisme qui est devenu de l’histoire. […] Je viens de lire ces pages concentrées, calmes et profondes, où l’éloquence toujours un peu tribunitienne du journaliste ne s’est pas montrée une seule fois, où l’homme de parti n’a pas poussé une seule fois de ces cris familiers aux partis.
J’aurais aimé à trouver dans son Introduction d’Hippocrate quelque page vivante, animée, se détachant aisément, flottante et immortelle, une page décidément de grand écrivain et à la Buffon, comme il était certes capable de l’écrire, où fut restauré, sans un trait faux, mais éclairé de toutes les lumières probables, ce personnage d’Hippocrate, du vieillard divin, dans sa ligne idéale, tenant en main le sceptre de son art, ce sceptre enroulé du mystérieux serpent d’Épidaure ; un Hippocrate environné de disciples, au lit du malade, le front grave, au tact divinateur, au pronostic sûr et presque infaillible ; juge unique de l’ensemble des phénomènes, en saisissant le lien, embrassant d’un coup d’œil la marche du mal, l’équilibre instable de la vie, prédisant les crises ; maître dans tous les dehors de l’observation médicale, qu’il possédait comme pas un ne l’a fait depuis. […] Il faudrait bien peu pour donner à telle de ces pages de la couleur et de la flamme, de ce qui brille de loin ; mais ce peu eût sans doute paru de trop à l’esprit exact et consciencieux qui tient à ne pas excéder d’une ligne la limite du vrai. […] Littré a là-dessus une belle page. […] J’ai voulu inscrire son nom sur la première page de ce livre, auquel du fond de la tombe il a eu tant de part, afin que le travail du père ne fût pas oublié dans le travail du fils, et qu’une pieuse et juste reconnaissance rattachât l’œuvre du vivant à l’héritage du mort… » C’est ainsi que ce juste et ce sage à la manière de Confucius entend la reconnaissance filiale, et qu’il en motive le témoignage en le consacrant. […] Comte, ç’a été, je l’avoue, un inconvénient littéraire : toutes ces idées générales qu’il déduit d’après le penseur solitaire et dont il lui fait honneur me paraissent le plus souvent vraies ou plausibles, et même grandes, quand il me les traduit et me les interprète ; mais les citations textuelles, toutes les fois qu’il en introduit, répandent du sombre et du terne à travers ses pages.
Mais les pages qui méritent d’être conservées sont nombreuses aussi et étincelantes. […] Je vivais peu en France pendant les belles années de 1828 à 1840 que Musset remplissait de ses pages presque toujours détachées et jetées au vent. […] Une seule fois, je lus jusqu’au bout, parce que la page était politique et parce que j’avais chanté moi-même une ode patriotique sur le même sujet. […] un ami, pour t’arracher aussi d’une main impitoyable quelques pages qui sont du talent, mais qui ne sont pas de la gloire ? […] J’arracherais ensuite avec douleur, mais avec une douleur sans pitié, la moitié des pages de tes deux volumes en vers !
À ce titre, Pepita n’est point la page complète dans l’œuvre de Valera. […] les jolies pages, quelles esquisses ! […] C’est croqué en une page, et le croquis est inoubliable, tant il a de vie et de saveur bohème. […] Filon quelques-unes de ses meilleures pages. […] Une page de vérité vaut toute l’œuvre, des pasticheurs romantiques ou classiques ; or, le Pain du Péché d’abord, mais toute l’œuvre de Théodore Aubanel, abonde en pages de vérité.
Si le hasard m’offre une belle page ignorée, j’en jouis doublement, et par l’admiration qu’elle me cause, et par l’espoir de l’indiquer à mes amis. […] Malheur à l’homme personnel qui lira cette page avec dédain ! […] Je donnerais volontiers la meilleure de mes pages pour celle-là. […] Cette Lettre est pleine de sens ; il y a plus de substance dans une de ses pages, que dans tous les volumes des détracteurs de Sénèque. […] Je renvoie à mon auteur, que je n’ai pas résolu de copier page à page.