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584. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iii »

Le Père jésuite Pupey-Girard, aumônier titulaire, près du groupe des brancardiers de la .. […] Le Père jésuite Jean Brémond (Jean-Marie-Luc), aumônier volontaire de la .. […] … » L’un d’eux surgit en haut du parapet : il est dans le civil Père aux Missions étrangères, Auvergnat de naissance et s’appelle Montchalin. […] Il écrit a son père : « Je pense que vous ne serez pas mécontent de votre fils qui vous aime et a cherché à vous imiter. » Le Conseil de guerre l’acquitte, mais il est mis en non-activité.‌

585. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Il s’en prend aux fils et héritiers des capitaines jadis en renom, qui n’ont point répondu à son appel et qui ne l’aident point à élever son monument en l’honneur des pères ; il leur en fait honte comme à des descendants dégénérés. […] La mémoire de votre père et les prières de votre roi depuis trois heures sont-elles évanouies, avec la révérence qu’on doit aux paroles d’un ami mourant ? […] Le duc de Mayenne, interrogé un jour par des amis de d’Aubigné sur la manière dont s’était passé le combat d’Arques et sur ce qui avait précipité la victoire ; après quelques essais d’explication, et se sentant trop pressé, finit par répondre : « Qu’il dise que c’est la vertu de la vieille phalange huguenote et de gens qui de père en fils sont apprivoisés à la mort. » D’Aubigné, qui prend au pied de la lettre la réponse du duc de Mayenne, s’est donné pour tâche dans son Histoire de raconter les exploits et de produire les preuves de cette vertu guerrière, d’en retracer l’âge héroïque dans ses diverses phases : c’est sa page à lui, c’est son coin dans le tableau de son siècle ; et il l’a traité avec assez d’impartialité en général, avec assez de justice rendue au parti contraire, pour qu’on lui accorde à lui-même tous les honneurs dus finalement à un champion de la minorité et à un courageux vaincu.

586. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre V. Les esprits et les masses »

Il y a à cette heure beaucoup de bonne destruction de faite ; toute la vieille civilisation encombrante est, grâce à nos pères, déblayée. […] Les principes combinés avec la science, toute la quantité possible d’absolu introduite par degrés dans le fait, l’utopie traitée successivement par tous les modes de réalisation, par l’économie politique, par la philosophie, par la physique, par la chimie, par la dynamique, par la logique, par l’art ; l’union remplaçant peu à peu l’antagonisme et l’unité remplaçant l’union, pour religion Dieu, pour prêtre le père, pour prière la vertu, pour champ la terre, pour langue le verbe, pour loi le droit, pour moteur le devoir, pour hygiène le travail, pour économie la paix, pour canevas la vie, pour but le progrès, pour autorité la liberté, pour peuple l’homme, telle est la simplification. […] ils t’appartiennent, ils sont tes fils et tes pères ; tu les engendres et ils t’enseignent.

587. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Beaufort » pp. 308-316

C’est qu’il faut d’abord avoir le sens commun, avec lequel on a à peu près ce qu’il faut pour être un bon père, un bon mari, un bon marchand, un bon homme, un mauvais orateur, un mauvais poëte, un mauvais musicien, un mauvais peintre, un mauvais sculpteur, un plat amant. […] Allez voir le laocoon tel que les sculpteurs l’ont exécuté, un père assis qui souffre, un enfant debout déchiré qui expire ; un autre enfant debout qui oublie son péril et qui regarde son père ; trois figures non groupées, trois figures isolées, liées par les seules convolutions d’un serpent.

588. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Ainsi, il était né royaliste, comme ses pères, et il laissa là l’opinion de ses pères, lui, l’homme de la race et de la famille, comme si ce n’était pas le commencement d’un parricide moral, pour une âme haute, que de n’avoir plus l’opinion de son père !

589. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

De son père, elle tient la dissimulation ; de sa mère, quelques saillies d’esprit baroques. […] Quant à des mortifications plus hautes, de celles qui allaient plus loin que la chair et ses frissons, elle dit, à l’heure de sa mort, qu’on remportât le crucifix qui avait servi à son père pour mourir. Elle trouvait que le baiser mis là par son père avait quelque chose de trop humain encore, et elle ne voulut pas, en expirant à la même place, adoucir l’horreur de sa fin !

590. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il fait un peu ce qu’il veut, étant orphelin de père et de mère. […] Notez que Racine a pris Oreste avant le temps où il venge sur sa mère le meurtre de son père. […] Ni son Iphigénie n’injurie son père comme fait celle d’Euripide, ni elle ne se pose ensuite en héroïne qui sauve son peuple. […] L’Iphigénie de Racine ne supporte même pas que son fiancé parle sévèrement de son père. […] Mon père y tient l’urne fatale… Ainsi, au moment le plus douloureux du drame, Phèdre nous fait ressouvenir que Jupiter est son bisaïeul, le Soleil son aïeul et Minos son père.

591. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Molière, notre père, avait soin de nourrir ses enfants. […] — Tromper mon père, je n’oserais, mais tromper Thaïs !  […] Si je bats mon père, ainsi le veut la Rhétorique ! […] Diafoirus père et fils pour M.  […] Il est le père du génie français.

592. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Si sa mère objecte que la littérature est « mal vue », et constituera peut-être à son « établissement » futur un empêchement rédhibitoire, le père réplique qu’il faut savoir vivre avec son siècle, que la plume est un riche instrument quand on est malin comme le petit, que les histoires de littérateurs de brasserie sont des contes à dormir debout, que la Société des Gens de lettres est le plus beau des syndicats « parce qu’il est intellectuel », et que son garçon, doué certes du talent de M. Thomas Grimm (au moins), saura se créer une aussi belle situation que ce distingué polygraphe. — D’ailleurs, c’est bien le moins que le français rembourse au fils ce que, en dix ans de répétitions, le latin fit débourser au père.

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