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296. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

— Allons, répéta mon père, déguerpis ! […] jura mon père. […] Le Père. — 1886. […] Peut-être un père de famille ! […] demande-t-on à la mort d’un père.

297. (1932) Le clavecin de Diderot

Or, en vérité, ce dont il meurt, c’est d’amour pour son père. […] Ne fallait-il point en conclure que j’étais de ceux qui eussent préféré tuer leur Clytemnestre de mère, plutôt que leur Laïus de père. […] Le père, le plus vieux que soi, c’est la société tout entière. […] Mais oui, le père était arrivé à la force du poignet. […] Par ailleurs, en épilogue au complexe d’Œdipe, Antigone ne se sacrifie-t-elle point à son père aveugle.

298. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Quant à elle-même, portant et cachant son mal, ce mal, dit-elle, dont on n’ose souffrir, dont on n’ose ni vivre ni mourir, elle découvre tout au fond de son cœur, un jour, qu’il n’y a qu’un remède, un consolateur ; et comme elle a en elle de cette flamme et de cette tendresse qui transportait les Thérèse et les Madeleine, comme elle a sucé la croyance avec le lait, elle regarde enfin là où il faut regarder, et elle s’écriera dans des stances qui se peuvent lire, ce me semble, après certain sermon de Massillon : La couronne effeuillée J’irai, j’irai porter ma couronne effeuillée Au jardin de mon père où revit toute fleur ; J’y répandrai longtemps mon âme agenouillée : Mon père a des secrets pour vaincre la douleur. J’irai, j’irai lui dire, au moins avec mes larmes : « Regardez, j’ai souffert… » Il me regardera ; Et sous mon front changé, sous mes pâleurs sans charmes, Parce qu’il est mon père il me reconnaîtra. […] ô père !

299. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Tu sais combien je les aime : mon père, ma mère et mes frères, mes sœurs.‌ […] Henri Gounelle, qui devait tomber le 15 juin 1915 dans la tranchée de Galonné, écrit le 8 juin à son père :‌ Je pars demain aux tranchées. […] Je n’appartiens plus à mon père, à ma fiancée, à mes études, à mes goûts. […] Et, dans une de ses dernières lettres, le caporal Georges Groll, secrétaire de l’Union chrétienne des jeunes gens de Paris, et qui va mourir à l’ennemi près de Souchez, le 9 juin 1915, écrit à son père, M. 

300. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Son père, encore vivant, est un peintre spirituel, estimé, et connu de ceux des artistes de Paris dont les débuts ne sont pas de trop fraîche date. […] Celui-ci se sentait peintre en effet, et aurait voulu en commencer l’apprentissage incontinent : le père tint bon et exigea qu’avant de s’y livrer, son fils eût achevé le cours entier de ses études. […] La femme reste sans protecteur ; il l’épouse, il devient père, il est heureux ; il écrit à son ami de Suisse, confident de ses anciennes douleurs : « Envoyez-moi donc vos bossus, nous leur trouverons femmes… » Ceci me choque. […] Prévère, le digne pasteur, avait été pour lui un bon père. […] Cellérier, aujourd’hui courbé sous les ans et les travaux, le père du recteur actuel de l’Académie, et dont les sermons, plusieurs fois réimprimés, sont bien connus des protestants.

301. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Aussi les Pères de la foi flattaient-ils l’empereur, et l’empereur favorisait-il les Pères de la foi ; le cardinal Fesch, oncle de Bonaparte et archevêque de Lyon, était l’intermédiaire de cette faveur mutuelle ; mais ce cardinal, homme de peu d’esprit et de beaucoup d’obstination, voyait dans les Pères de la foi des missionnaires du pape prêts à reconstituer la catholicité romaine avec son indépendance et sa suprématie. […] De là des dissentiments entre l’empereur et son oncle, qui se terminèrent peu de temps après par l’expulsion des Pères de la foi. […] Le premier jour, nous allâmes dîner et coucher chez le père d’un de nos camarades, M.  […] Jenin le père nous attendait avec des guides pour le lendemain, et des granges pleines de paille et de foin odorant pour la nuit. […] C’était une bonne pâte d’homme, le vrai père de sa fille, et que sa femme ne trompait pas, parce qu’il n’en était pas besoin.

302. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

On me conta la façon dont mon père, dans son enfance, fut guéri de la fièvre. […] Mon père partageait les mêmes sentiments. […] Ton père était comme tous les marins. […] Le caractère de mon père ne ressemblait nullement au sien. Mon père était plutôt doux et mélancolique.

303. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

Il ne tient pas à lui… M. le dauphin, qu’on appelait monseigneur, père du duc de Bourgogne, commandait l’armée d’Allemagne, et avait, sous ses ordres, et pour conseil, MM. les maréchaux de Duras, de Boufflers et d’Humières. […] Lequel valait le mieux pour toi d’être l’appui de ton vieux père qui se meurt de douleur, de ta femme qu’on cherche à séduire depuis vingt ans quoiqu’elle n’en vaille pas la peine, de ton fils que les princes voisins vont dépouiller, de gouverner tes sujets avec sagesse, de nous rendre heureux en nous laissant pratiquer sous nos cabanes des vertus que tu aurais pratiquées dans ton palais ? […] Pourquoi mettre dans l’esprit d’un enfant que son grand-père, et peut-être son père, sont impitoyables. Je dis son père, car les enfans trouvent tout le monde vieux. […] Le froid imitateur, le plagiaire même d’un grand écrivain peut d’ailleurs n’être ni mauvais mari, ni mauvais père, ni ivrogne, etc., enfin ne faire nul tort à la société, que de l’excéder d’ennui.

304. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Nos pères avaient, à mon avis, plus de respect pour les nations : tout à fait dans les temps anciens les rois étaient de race divine ; dans les temps modernes on a cru, d’après l’autorité de l’Écriture sainte, que Dieu lui-même se mêlait de choisir les princes des peuples : il y avait alors une religion sociale ; un roi n’était pas traîné à l’échafaud par ses propres sujets ; il ne tombait pas du trône à la présence d’un chef de bande : la royauté avait ses martyrs, et la patrie ne périssait jamais : le roi était la patrie devenue sensible ; la royauté était une des libertés de la nation, et la plus importante de toutes. […] Le monarque, père des Français, voulait leur persuader que tous les liens n’avaient pas été brisés entre eux et lui ; il voulait les réconcilier en même temps avec les autres peuples, qui venaient de reconquérir le sentiment de leur existence nationale. […] Nos armées, sur les frontières, étendaient un rideau de gloire sur tant de calamités, sur des forfaits qu’elles ne protégèrent jamais de leurs armes victorieuses : elles ressemblèrent aux deux enfants de Noé jetant un voile sur l’ivresse de leur père. […] Le père de famille est revenu au milieu des siens ; il est revenu, envoyé par la Providence, pour consacrer nos droits, pour nous remettre en pleine possession de tant de belles prérogatives que nous étions menacés de perdre, à cause du mauvais usage que nous en avions fait ; dès lors nous avons pu jouir sans trouble d’une émancipation de fait, qui est devenue, par cette haute investiture, une émancipation légale. […] Fermons un instant les yeux sur le funeste vertige des cent jours, et transportons-nous par la pensée à l’époque où nous revîmes enfin, après tant d’années, le père de la patrie.

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