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850. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Parlant de correction, il avait dit : Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, Polissez-le sans cesse et le repolissez. […] J’ai employé la moitié de ma vie à composer cet ouvrage, je devrais passer l’autre à le corriger. » Boileau lui-même n’en eût pas voulu tant. […] Les exemples manquent-ils donc, soit d’ignorants chez qui la propriété est de génie, soit d’ouvrages de puristes où la langue bronche à chaque instant ? […] Ce qu’est la Correspondance de Voltaire à ses ouvrages en prose, ses Poésies légères le sont à ses œuvres poétiques ; c’est sa correspondance en vers. […] Versificateur par nature, le commerce de Virgile le fit poète une fois par reflet, et le plus original de ses ouvrages est une traduction.

851. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Le docteur Reuchlin dans son ouvrage sur Port-Royal, l’Académie française en proposant l’Éloge de l’auteur des Pensées, M.  […] Sans me permettre de contredire cette vue, qui se lie étroitement à la croyance, je ferai seulement remarquer que tel n’était point exactement le dessein primitif de Pascal, et que, tout en insistant au début sur les preuves morales intérieures, il n’aurait rien négligé, dans son ouvrage, de ce qui pouvait saisir l’imagination des hommes et déterminer indirectement leur persuasion. […] La mienne s’attache à vous depuis longtemps, c’est-à-dire à vos ouvrages ; et quoique vous m’accusiez avec douceur de juger des hommes par leurs livres, je veux bien vous donner lieu de me le reprocher encore, et vous avouer que c’est votre pensée intime, votre vrai moi, qui m’attache souvent dans vos écrits.

852. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

Sénèque (que je ne juge ici que par ses ouvrages), Tacite, Épictète, Marc-Aurèle, quoique dans des situations différentes, et avec des caractères que l’on ne peut comparer, furent tous inspirés par l’indignation contre le crime. […] Sous la tyrannie des empereurs, il n’était ni permis ni possible de remuer le peuple par l’éloquence ; les ouvrages philosophiques et littéraires n’avaient point d’influence sur les événements publics. […] Les écrits polémiques, ceux qui doivent agir sur l’opinion du moment et sur l’événement du jour, n’auraient jamais pu être d’aucune utilité, d’aucune influence avant l’usage de la presse ; ils n’auraient jamais été assez répandus pour produire un effet populaire : la tribune seule pouvait atteindre à ce but ; mais on ne composait jamais un ouvrage que sur des idées générales ou des faits antérieurs propres à l’enseignement des générations.

853. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Une sensibilité rêveuse et profonde est un des plus grands charmes de quelques ouvrages modernes ; et ce sont les femmes qui, ne connaissant de la vie que la faculté d’aimer, ont fait passer la douceur de leurs impressions dans le style de quelques écrivains. […] Le seul avantage des écrivains des derniers siècles sur les anciens, dans les ouvrages d’imagination, c’est le talent d’exprimer une sensibilité plus délicate, et de varier les situations et les caractères par la connaissance du cœur humain. […] Toutes les fois que le cours des idées ramène à réfléchir sur la destinée de l’homme, la révolution nous apparaît ; vainement on transporte son esprit sur les rives lointaines des temps qui sont écoulés, vainement on veut saisir les événements passés et les ouvrages durables sous l’éternel rapport des combinaisons abstraites ; si dans ces régions métaphysiques un mot répond à quelques souvenirs, les émotions de l’âme reprennent tout leur empire.

854. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre V : Rapports du physique et du moral. »

Outre les ouvrages dont nous avons parlé, M. Bain a publié un livre : On the study of character including an estimate of phrenology, 1861, dans le but de raviver les études analytiques sur le caractère humain, a qui semblent avoir suivi le déclin de la phrénologie. » Après avoir passé en revue les très rares travaux consacrés à la science du caractère avant Gall (Théophraste, la Bruyère, Fourier), et après avoir consacré une moitié de l’ouvrage à la critique détaillée et impartiale des classifications phrénologiques, M.  […] Bain dans l’examen des variétés fort nombreuses de ce type et des précédents ; vu, qu’à tout prendre, son ouvrage est plutôt une esquisse d’éthologie qu’un travail définitif.

855. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Edmond About » pp. 63-72

Et About, qui est un homme d’esprit, semble l’avoir compris ; car c’est à la personnalité qu’il a visé dans son ouvrage. […] car, sur le fond des choses, l’ouvrage d’Edmond About ne nous apprend absolument rien. […] Nous n’aurions pas parlé si sévèrement de ce volume, nous n’aurions pas attaché le plomb de notre critique à cette gaze que le premier vent emportera sans avoir besoin de la déchirer, si, par-dessus la tête et l’ouvrage d’About, nous n’avions vu toute une plaie d’Égypte, nous n’avions aperçu le long zigzag de tous les touristes de France venant apporter leurs notes de voyage à toute bibliothèque qui se croira obligée de les accepter !

856. (1929) La société des grands esprits

C’est net, et tout l’ouvrage est un long hymne d’admiration et d’amour. […] De nombreux ouvrages lui ont été consacrés chez nous. […] Rien à faire, que de souper avec le roi, et de lui corriger ses ouvrages. […] Les textes abondent dans tous ses ouvrages. […] La valeur littéraire de l’ouvrage n’y était ‘pour rien, ou presque rien.

857. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Il les menait l’été à la Chesnaye, maison de campagne solitaire où il composait ses ouvrages en tenant ses jeunes acolytes dans une espèce de couvent rural et religieux ; il revenait à Paris l’hiver. […] L’ouvrage parut au tocsin de la révolution de Juillet. […] Je lui demandai seulement sur sa seule parole de me rendre ce qu’il voudrait de cette somme importante, quand le mauvais effet de la révolution de Juillet aurait laissé mon ouvrage reprendre son cours naturel ; deux ans après, il me rapporta de lui-même les 25,000 francs dont j’avais cru devoir l’indemniser. […] « Tranquillisez-vous, dis-je aux conservateurs qui m’en parlaient, je connais l’ouvrage, je l’ai eu dans mon secrétaire. […] Il entreprit aussi, grâce aux annonces perpétuelles et sans frais de ses journaux, le monopole de la traduction de la Bible et l’édition de plusieurs ouvrages mystiques.

858. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Parmi les recueils de lettres, un seul est marqué de ces qualités qui font lire pour eux-mêmes les ouvrages d’esprit : ce sont les Lettres de Mme de Sévigné. Parmi les Mémoires, ceux de Saint-Simon sont seuls écrits avec cette force de pensée et d’expression qui élève les Mémoires au rang des ouvrages d’art. […] Aussi, pour le rang à donner aux deux recueils, je m’en rapporte plus volontiers à un autre juge excellent des ouvrages de l’esprit, Royer-Collard, lequel, sur la fin de sa belle vie, lisait chaque soir, après une page de Tacite, quelque lettre de Mme de Sévigné. […] Ainsi a fait plus d’un homme de génie parmi ceux qui ont traité de matières de spéculation comme Descartes, ou qui ont fait des ouvrages d’art proprement dits. […] Non que la grammaire ait jamais rien gâté aux bons écrits ; mais on ne lit guère les ouvrages dont elle est le seul mérite.

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