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398. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Rassemblez ces traits de vertu, d’humanité, d’amour du bien général, épars dans vos ouvrages, et composez-en un tout qui fasse aimer votre âme autant qu’on admire votre esprit. Voilà mes vœux de cette année ; ils ne sont pas au-dessus de vos forces, et vous trouverez dans votre cœur, dans votre génie, dans votre mémoire si bien ornée, tout ce qui peut rendre cet ouvrage un chef-d’œuvre. Ce n’est pas une pédanterie que je vous demande, ni une capucinade, c’est l’ouvrage d’une âme honnête et d’un esprit juste. […] J’ai lu avec soin les principaux ouvrages où il est question de lui comme cardinal membre du conclave de 1769, et depuis comme ambassadeur à Rome pendant plus de vingt ans ; ces ouvrages, qui contiennent des fragments ou même des séries de lettres et de dépêches de Bernis durant cette dernière moitié de sa vie, sont : l’Histoire de la chute des Jésuites, par notre regrettable confrère le comte Alexis de Saint-Priest ; Clément XIV et Les Jésuites, par M.  […] Quant au rôle que lui-même eut à remplir dans cette affaire de la suppression des Jésuites, qui dura quatre ans avant de se consommer, il est parfaitement exposé dans l’ouvrage de Theiner, que je ne veux d’ailleurs toucher que par ce point-là.

399. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

L’ouvrage, bien entendu, était dédié au roi, qui gratifia aussitôt l’auteur d’une pension. […] Il y en a peu néanmoins qui aient le courage de lutter contre la multitude : ils attendent à juger d’un ouvrage que le public ait prononcé ; ils recueillent les voix et se rangent du parti dominant. […] En vain ces mêmes rivaux s’obstinent à l’assiéger avec des épigrammes injurieuses, des satires infâmes, des critiques insolentes, on ne peut réussir à lui faire démentir ce caractère de douceur, de modestie et de charité, vertus qui lui sont plus précieuses que la réputation de ses ouvrages. […] Tel est celui de Saint-Évremond en plusieurs de ses ouvrages. Les mots y sont presque toujours dans une attitude contrainte et forcée ; il faut souvent aider à la lettre pour les entendre, et je suis persuadé que s’ils avaient la liberté de se plaindre, ils avoueraient qu’ils se trouvent bien plus en presse et plus mal à leur aise dans sa prose et dans d’autres ouvrages pareils, qu’ils ne le sont dans les bons vers.

400. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Sauf un petit nombre d’endroits qui portent la marque du moment où l’ouvrage parut, les jugements de Jomini sur les hommes de la Révolution sont sains et droits, et je dois confesser que je m’en accommode beaucoup mieux que de bien des jugements plus récents mis en circulation et en honneur par des historiens célèbres. […] Mais, si l’ouvrage de Jomini me semble juste et suffisant sur la politique, il devient supérieur dès que l’histoire militaire commence. […] Jomini, dans cet ouvrage, s’est donné le plaisir de faire parler sur son propre compte Napoléon et de lui prêter à son sujet les expressions indulgentes qu’il aurait lui-même désirées. […] L’auteur, parlant en son nom, n’aborde pas seulement la guerre, il traite aussi la question politique ; il s’y abandonne même sur ce terrain à plus de digressions qu’on n’en trouve dans ses précédents ouvrages ; il y fait de la polémique : c’est un tort et un défaut. […] Cet ouvrage est resté secret.

401. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Ses ouvrages littéraires sont nombreux, divers, nés au gré des mille circonstances : ses œuvres dites complètes ne les renferment pas tout entiers. Mais à travers tout, ce qui importe le plus, l’homme est là pour nous guider et nous rappeler ; il reparaît en chaque ouvrage et dans les intervalles avec sa nature expressive et bienveillante, avec son esprit net, judicieux et fin, son tour affectueux et léger, sa morale perpétuelle, touchée à peine, cette philosophie aimable de tous les instants qui répand sa douce teinte sur des fortunes si différentes, et qui fait comme l’unité de sa vie. […] Dans un intéressant ouvrage publié en 1801 sur les dix années de règne de Frédéric-Guillaume, M. de Ségur a touché les circonstances de cette négociation délicate où il crut pouvoir se flatter, un très-court moment, d’avoir réussi. […] La Politique de tous les Cabinets de l’Europe sous Louis XV et sous Louis XVI, contenant les écrits de Favier et la correspondance secrète du comte de Broglie, avait déjà paru en 93 ; mais M. de Ségur en donna une édition plus complète, accompagnée de notes et de toutes sortes d’additions qui en font un ouvrage nouveau où il mit ainsi son propre cachet. […] M. d’Hauterive, l’année précédente, avait publié son ouvrage de l’État de la France à la fin de l’an VIII.

402. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

L’ouvrage amusa bien du monde dans le temps par la singularité du sujet, & par celle du génie de l’auteur, l’abbé Boileau. […] Malgré cette précaution, à peine l’ouvrage est-il devenu public qu’il cause un scandale affreux. […] Mais l’ouvrage ne vit pas le jour. […] On lut sa traduction de l’Histoire des flagellans avec le même esprit, qu’on lit les ouvrages les plus licencieux.

403. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 440-443

Tout le monde connoît ses Philippiques, Ouvrage aussi plein d’énergie que de siel & d’atrocité, dont la poésie ne fait pas pardonner les monstrueux écarts. […] la Grange de Checieux, mort à Paris en 1774, Auteur d’un Ouvrage de Politique, intitulé la Conduite des François justifiée, accueilli du Public dans le temps, & qui méritoit de l’être. […] Qu’on ne la regarde pas comme un de ces Ouvrages approfondis, médités avec soin, & toujours irréprochables dans leurs maximes : ce sera assez de convenir qu’elle est écrite avec facilité, & qu’elle contient des avis dont le sexe peut tirer de l’utilité.

404. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

Le Parnasse réformé, & la Guerre des Auteurs, qui en est la suite, eurent beaucoup de succès dans leur nouveauté, & seroient encore aujourd’hui des Ouvrages piquans, si la plaisanterie & l’ironie qui y dominent étoient d’un meilleur goût. […] Malgré le goût du Siecle pour les choses frivoles, on a accueilli, avec autant d’admiration que de reconnoissance, le savant Ouvrage qu’il a publié sous le titre d’Histoire véritable des temps fabuleux, dans lequel il nous apprend que tout ce qu’Hérodote, Manéthon, Eratosthène & Diodore de Sicile racontent de l’Egypte & des Egyptiens, n’est qu’une imitation défigurée & pleine d’erreurs des endroits de l’Ecriture-Sainte, qui concernent cette nation & la contrée qu’elle habitoit. […] Au reste, M. l’Abbé Guérin se propose de donner une suite à son Ouvrage.

405. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 150-153

Nous connoissons de lui plusieurs Ouvrages de Poésie qui nous ont paru très-estimables, mais dont la gloire semble le toucher peu. […] Le Tableau historique des Gens de Lettres, dont il a déjà publié plusieurs volumes, fait désirer qu’il puisse donner à cet Ouvrage toute son étendue. […] Voilà ce qui rend une Histoire littéraire le plus difficile peut-être de tous les Ouvrages ; car, indépendamment des recherches, du discernement, de l’impartialité, de l’honnêteté même, il faut encore une adresse plus qu’humaine pour dire la vérité sans offenser les oreilles délicates : Nul n’est content de sa fortune, Ni mécontent de son esprit.

406. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 308-311

Ses Ouvrages historiques sont ceux qui ont eu plus de succès. […] Cet Ouvrage donne une idée succincte de tous les principaux événemens arrivés depuis Clovis jusqu’à Louis XIV. […] Millot paroît plus fait pour les Ouvrages d’analyse, que pour ceux qui exigent de l’imagination & du sentiment.

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