/ 2639
875. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre IV. Suite du parallèle de la Bible et d’Homère. — Exemples. »

N’oublions pas de remarquer avec quelle bonté Joseph console ses frères, les excuses qu’il leur fournit en leur disant que, loin de l’avoir rendu misérable, ils sont au contraire la cause de sa grandeur. […] Il ne faut pas oublier le chien qui court annoncer à de vieux parents le retour d’un fils chéri ; et cet autre chien qui, resté fidèle parmi des serviteurs ingrats, accomplit ses destinées, dès qu’il a reconnu son maître sous les lambeaux de l’infortune.

876. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Après un long silence d’une résignation presque dédaigneuse, le capitaine d’Arpentigny réimprime son livre oublié et le présente de nouveau au public, avec le calme d’un homme qui sait ce qu’on lui a refusé une première fois et qui a le droit d’insister pour qu’enfin on le prenne ! […] Les écrivains au-dessus du métier, les écrivains de phrase apprise, ne sont pas déjà si communs au xixe  siècle pour qu’on oublie de signaler un homme qui a un style à lui, brillant et solide.

877. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Buloz — dit Vapereau dans cette langue originale qu’on lui connaît — débuta dans la littérature par des traductions de l’anglais. » Mais Vapereau a oublié de nous dire les titres des ouvrages que Buloz a traduits, et dont il nous aurait été si doux de rendre compte. […] C’était un entrepreneur de littérature qui s’oubliait… Ce que je dis là publiquement ici, tout le monde le sait et se le chante à l’oreille depuis vingt-cinq ans.

878. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Madame de Gasparin oublie, elle, son protestantisme, dans l’amour et à force d’amour. Mais le comte de Gasparin n’oublie jamais le sien, dans sa haine contre l’Église romaine… Certes !

879. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Ne l’oubliez pas : il est si bien à eux, qu’ils l’ont laissé s’acharner tout à son aise contre les doctrines plus ou moins mortes de MM.  […] M. l’abbé Mitraud est un de ces esprits qui croient au développement futur ou possible sur la terre d’une justice et d’une liberté absolues, et qui commencent par oublier les conditions de la nature de l’homme et les idées qu’il faut avoir de la liberté et de la justice, car la liberté a ses trois limites de nombre, de mesure et de poids qu’aucune théorie ne saurait briser, et la Justice a son glaive à côté de sa balance, le glaive qui, par la rigueur du retranchement, rétablit l’égalité des proportions !

880. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Bonhomme n’a garde d’oublier qu’elle appelait sans se gêner Madame Louise : « Une folle, qui n’entrait au couvent que pour tracasser toute la cour au nom du ciel. » Mais Honoré Bonhomme, qui n’est pas duc, se contente seulement de regretter, dans sa petite condition de Bonhomme, que l’amazone et la sybarite « n’aient pas été mieux conseillées et qu’elles ne se soient pas dirigées elles-mêmes ». […] Ne voulant être dispensée de rien, marchant sur son titre de princesse, voulant qu’on oubliât la princesse, ayant honte d’être princesse — dit la carmélite inconnue, qui a de ces traits, — comme on a honte d’être fille des champs.

881. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Gustave Flaubert » pp. 61-75

Ayant vécu en province longtemps, il y a trouvé plus en relief qu’à Paris, où il existe aussi, mais moins complet, un genre de femmes oublié par Balzac, qu’il s’est mis à peindre avec un détail infini, dans une étude consommée. […] Son style a, comme son observation, le sentiment le plus étonnant du détail, mais de ce détail menu, imperceptible, que tout le monde oublie, et qu’il aperçoit, lui, par une singulière conformation microscopique de son œil.

882. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

Je vous en loue, mais vous avez oublié vos principes sur la colère. […] Parce qu’un moment après, l’animal bienfaisant avait oublié le service rendu, le bestiaire était-il dispensé de s’en souvenir ? […] Ne me laisseras-tu pas oublier mon malheur ? […] N’oublions jamais que le serviteur peut valoir mieux que son maître. […] On oublie qu’il a fait un Essai.

883. (1924) Critiques et romanciers

oubliez-vous les vanités du raisonnement ? […] Les vieux l’avaient oubliée : les gamins en gardaient la rancune. […] Je lui ai inventé une vie pour l’écarter de la mienne et j’ai pris ensuite le parti de le faire connaître aux autres pour mieux parvenir à l’oublier… » Disons, pour consentir à l’oublier. […] Ai-je l’air d’un homme qui oublie ou qui pardonne ? […] Oubliée : et même on ne l’a pas sue.

/ 2639