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804. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

M. de Voltaire & M. d'Alembert qui pensent trop souvent d'après ce Poëte, ont beau dire qu'on doit s'attacher à sa Langue, & renoncer aux Langues mortes, dans lesquelles, selon eux, il est impossible de bien écrire, ils ont oublié, sans doute, que c'est en étudiant la Langue de Virgile, d'Horace, de Cicéron & de Tacite, celle d'Homere, de Sophocle, de Démosthenes, & de Thucydide, qu'on peut se former le goût pour bien écrire dans la sienne.

805. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Joseph Reinach n’ont pas oublié le temps où elle les appelait ses enfants. […] Bientôt il oubliera le cadavre sanglant que le Tibre a roulé. […] Et le plaisir de la chasse te fera-t-il oublier le soin de ton salut ? […] Et puis il ne faut pas oublier que la beauté est une des vertus de ce monde. […] Sans cesse attaché à ce trésor, je ne saurais oublier la main qui me l’a donné.

806. (1802) Études sur Molière pp. -355

Nos comédiens blessent certainement l’un et l’autre, lorsque Cathos et Madelon oublient que Molière leur prescrit des ajustements propres à peindre leur ridicule ; et lorsque Lagrange et Ducroisi n’ont ni le costume du temps où la pièce fut faite, ni celui de nos jours. […] c’est son faible. — Dimanche a joué bien naturellement, j’ai cru voir un marchand de la rue Saint-Denis. — Oui, c’est dommage qu’il n’y ait pas de rue Saint-Denis en Sicile. — Molière, dans ce rôle, n’aurait-il pas oublié lui-même où il avait placé la scène ? […] L’inimitable mademoiselle Dangeville, remplie de grâces, d’esprit et de naturel, en débitait les tirades de manière à faire oublier qu’à force de justesse, de raison, de philosophie, elles sortent un peu du genre des soubrettes. […] madame, oubliez-vous que vous êtes malade ?  […] Quelle différence avec ces représentations où l’on voit journellement l’esclave courir après l’esprit, la gentillesse, pour éclipser le dieu ; et celui-ci oublier son illustre origine, pour ne nous faire voir que la grossièreté du mangeur d’ail !

807. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il n’oublie pas de donner à sa femme le titre d’usage ; il est furieux en termes officiels et choisis ; il ne se commettra jamais avec un insolent. […] Chacun semble s’oublier pour se donner à lui et l’adorer. « Tous les yeux, dit Louis XIV lui-même, sont fixés sur lui seul, et c’est à lui seul que s’adressent tous les voeux. […] Ainsi Saint-Simon, voyant le roi mourir, oubliait les injustices du despote, pour contempler avec respect la sérénité généreuse du mourant. […] Ainsi l’on se respecte soi-même, et par exemple l’on n’oublie jamais ce que l’on doit à son estomac. […] Nous oublions la grossièreté, la ladrerie, la stupidité de ce pauvre peuple.

808. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Elle s’exagère, elle poursuit les ornements, elle oublie l’ensemble pour les détails, elle lance ses clochers à des hauteurs démesurées, elle festonne ses églises de dais, de pinacles, de trèfles en pignons, de galeries à jour : « Son unique souci est de monter toujours, de revêtir l’édifice sacré d’une éblouissante parure qui le fait ressembler à une fiancée178. » Devant cette merveilleuse dentelle, quelle émotion peut-on avoir sinon l’étonnement agréable ? […] Mais les yeux s’oublient à suivre les ondoiements et les enroulements de sa filigrane infinie ; la rose flamboyante du portail et les vitraux peints versent une lumière diaprée sur les stalles sculptées du chœur, sur l’orfévrerie de l’autel, sur les processions de chappes damasquinées et rayonnantes, sur le fourmillement des statues étagées ; et dans ce jour violet, sous cette pourpre vacillante, parmi ces flèches d’or qui percent l’ombre, l’édifice entier ressemble à la queue d’un paon mystique. […] Les songes de l’amour, pour rester vrais, ne doivent pas prendre un corps trop visible, ni entrer dans une histoire trop suivie ; ils ont besoin de flotter dans un lointain vaporeux ; l’âme où ils bourdonnent ne peut plus penser aux lois de la vie ; elle habite un autre monde ; elle s’oublie dans la ravissante émotion qui la trouble et voit ses visions bien-aimées se lever, se mêler, revenir et disparaître, comme on voit, l’été, sur la pente d’une colline, des abeilles voltiger dans un nuage de lumière et tourbillonner autour des fleurs. […] Le poëme n’est plus, comme dans la littérature environnante, une simple procession, mais un tableau où les contrastes sont ménagés, où les attitudes sont choisies, où l’ensemble est calculé, en sorte que la vie afflue, qu’on s’oublie à cet aspect comme en présence de toute œuvre vivante, et qu’on se prend d’envie de monter à cheval par une belle matinée riante, le long des prairies vertes, pour galoper avec les pèlerins jusqu’à la châsse du bon saint de Cantorbéry. […] Même dans ses contes de Cantorbéry, il se répète, il se traîne en développements naïfs, il oublie de concentrer sa passion ou son idée.

809. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Si j’en oublie, que ceux-là me le pardonnent. […] On trouvera dans la seconde édition tout ce que nous avons pu oublier dans la première. […] Buloz, et tu m’oublies ! […] Alphonse Karr et Dujarrier, qui nous l’ont transmis, ce précieux détail que nous avions oublié. […] Nous ne le pensons pas ; les découvertes que nous signalons sont présentes à toutes les mémoires et ne peuvent être oubliées de ces messieurs.

810. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monselet, Charles (1825-1888) »

. — Oubliés et dédaignés (1886). — Les Amours du temps passé (1887). — De A à Z (1888). — Poésies (1889).

811. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pichat, Laurent = Laurent-Pichat, Léon (1823-1886) »

C’est par là qu’il rentre dans la plénitude et la pureté de sa nature, trop longtemps faussée, et qu’on oublie les idées qu’on déteste et que souvent il exprime, pour ne se souvenir que des sentiments qu’on adore.

812. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

Ces quatre-z-étudiants oublièrent leurs études avec une demoiselle de Bullier.

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