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610. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Milton »

Mais le bonheur de rencontrer un manuscrit, oublié et authentique, d’un grand homme, ne recommence pas tous les jours… Quand Chateaubriand nous donna ses quatre grandes pages sur Milton, il l’avait traduit où il allait le traduire, mais après Chateaubriand, le vieux lion littéraire qui essaya d’imprimer ses ongles sacrés sur le poème intraduisible de Milton, y aurait-il quelqu’un d’assez hardi pour vouloir casser les siens sur ce marbre ? […] et inflexible Tête-Ronde dont le temps a fait une tête de mort comme des autres, dans le charnier de l’Histoire où elle aurait été oubliée, si elle n’avait été qu’une tête politique et religieuse, et que l’historien, qui n’est, en somme, qu’un fossoyeur, n’aurait peut-être pas reconnue en la roulant sous sa bêche ?

611. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Au bout seulement de quelques années, les livres mal écrits ne se lisent plus et sont oubliés. […] Sue, ont tout pris aux Liaisons dangereuses de Laclos et à la Delphine de Mme de Staël, les deux plus beaux livres du dix-huitième siècle ; mais le style, le style a été oublié.

612. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Il ne faut pas oublier que, par arrêt du parlement, son innocence fut reconnue ; mais c’était après la mort du cardinal, et sa tête, en attendant, était tombée sur l’échafaud. […] D’ailleurs je cite ici le cardinal de Richelieu au tribunal de la justice et de l’humanité : on les a trop oubliées quand il a fallu juger des hommes en place.

613. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 147

On peut & on doit oublier Mazet, qui est un recueil d’indécences & d’équivoques grossieres.

614. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 535

Cet Auteur, si bien fêté, eut peu après des Rivaux qui firent oublier ses Essais : son nom eût éprouvé le même sort, si ce Poëte ne faisoit époque dans l’Histoire de notre Théatre.

615. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

En le lisant, je l’avais oubliée. […] Cousin réagissaient (ne l’oublions jamais !) […] Dumas n’a rien appris et a tout oublié, et que M. Janin n’a rien oublié et a tout appris. […] Il oublia, en apparence, ses hochets et ses goûts d’enfant.

616. (1925) La fin de l’art

Ce piédestal, déterré avec l’obélisque proprement dit, fut embarqué avec lui jusqu’à Alexandrie où on l’oublia, sans doute volontairement, et où il est peut-être encore. […] Est-ce que les oubliés n’ont pas droit à quelque considération en faveur de leur voisinage ? […] Bientôt même on ne se le demande plus et, comme il n’exprime plus une seule idée contemporaine, on le néglige puis on l’oublie. Hormis d’un petit groupe qui lui savait gré d’avoir accepté son hospitalité, Henri Rochefort était parfaitement oublié, après avoir joué à la surface des choses un rôle qui donne l’illusion d’être considérable. […] L’hygiène sociale ne doit pas faire oublier l’hygiène individuelle dont le premier commandement est une saine nourriture.

617. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 138-139

Il ne faut pas oublier que plusieurs Auteurs ont puisé dans cet Ouvrage bien des petits faits qu’ils nous ont donnés ensuite, d’un air avantageux, comme des découvertes.

618. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 305

Ont-ils oublié ce qu’ils ont dit tant de fois, qu’un bon Historien ne doit être d’aucune Secte, d’aucun parti ; qu’il faut qu’il soit exempt de tout préjugé, de toute passion, & qu’il n’ait d’autre but que la vérité ?

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