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656. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens III) Henri Rochefort »

Premièrement, je n’ose pas pousser l’indiscrétion jusque-là. […] Notez que le genre de plaisanterie qui lui est naturel implique, même quand il est inoffensif, une attitude d’insurrection, et qu’il contient en puissance, si j’ose dire, tout un infini de révolte.

657. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

. — Je fus étonné, ajoute-t-il en passant, non pas que la reine eût désiré tant de facilités, mais qu’elle eût osé se les procurer. » Cette simple phrase, jetée en courant, est pleine d’insinuations, et les ennemis n’ont pas manqué de la relever. […] Mais j’ose conjecturer que la publication de ces pièces confidentielles, si elle a lieu un jour, ne fera que confirmer l’idée que la réflexion et une lecture attentive des mémoires peuvent donner dès à présent.

658. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Il y a encore en lui l’artiste amateur qui, dans les genres à la mode qui passent, en saisit un, l’essaie, s’y exerce, s’y déploie et y réunit peut-être plus qu’il n’ose croire : c’est ainsi que M. de Rémusat a fait, depuis près de trente ans, plusieurs drames historiques, philosophiques, qui enlevèrent les applaudissements du monde d’élite qui en entendit la lecture, et dont l’un au moins, le drame d’Abélard, obtiendrait, j’en suis certain, le suffrage du public des lecteurs, si l’auteur se décidait à le publier. […] Il le pourrait si aisément, s’il l’osait.

659. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Prenez la prose anglaise à sa grande époque avec des écrivains tels qu’Addison, Johnson, Swift, Richardson, Fielding, leur originalité consiste exclusivement dans la pensée et le tour d’esprit : la langue que parlent ces hommes ingénieux est peu variée, assez monotone dans ses constructions, et parfois même, si j’ose dire toute mon opinion, quelque peu languissante et plate. […] Aimons ce siècle de tout notre patriotisme littéraire, car il nous a fait de nouveau les maîtres de la forme et de la pensée devant les peuples éblouis, car il a une fois de plus imposé notre génie à l’émulation de l’Europe, et, j’oserai le dire, en imprimant à ce génie un caractère plus sympathique et plus humain encore et par là peut-être plus durable.

660. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Nul n’eût osé parler ainsi de Monsieur le premier Président. […] Dites-moi, de nos jours, dans quel royaume de la terre, prince absolu ou roi constitutionnel, un poète comique oserait mettre au jour, une chose à ce point hardie et contraire à toutes les bienséances ? […] — Faites l’analyse de cette torture, si vous l’osez. — Ses entrailles étaient brûlées, et le parterre s’amusait fort, entendant M.  […] Voilà pourtant à quelles misères descendait la noblesse pauvre, et quelles misères Molière osait raconter à la cour même de Louis XIV ! […] Quand, enfin, Sganarelle ose avouer au seigneur Alcantor toutes ses répugnances au mariage projeté, le seigneur Alcantor se retire sans rien laisser paraître de ses chagrins.

661. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Baudelaire.] » pp. 528-529

Je me rappelle dans quelle situation douloureuse d’esprit et d’âme j’ai fait Joseph Delorme, et je suis encore étonné, quand il m’arrive (ce qui m’arrive rarement) de rouvrir ce petit volume, de ce que j’ai osé y dire, y exprimer.

662. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Ghil, René (1862-1925) »

Mais il doit y avoir de subtiles distinctions dans leurs théories, où je n’ose m’aventurer.

663. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Quelle porte n’ouvre-t-on pas aux railleries des profanes, lorsqu’on ose se faire des martyrs de cette nature, et qu’on expose nos mystères à des idées d’une imagination aussi dépravée !

664. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre XI. Le Guerrier. — Définition du beau idéal. »

Il est étrange, et cependant rigoureusement vrai que tandis que nos pères étaient des barbares pour tout le reste, la morale, au moyen de l’Évangile, s’était élevée chez eux à son dernier point de perfection : de sorte que l’on vit des hommes, si nous osons parler ainsi, à la fois sauvages par le corps, et civilisés par l’âme.

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