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253. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

La vraie psychologie de l’humanité consisterait à analyser l’une après l’autre ces vies diverses dans leur complexité, et, comme chaque nation a d’ordinaire lié sa vie suprasensible en une gerbe spirituelle, qui est sa littérature, elle consisterait surtout dans l’histoire des littératures. […] La psychologie ordinaire ressemble trop à cette littérature qui, à force de représenter l’humanité dans ses traits généraux et de repousser la couleur locale et individuelle, expira faute de vie propre et d’originalité. Je crois avoir puisé dans l’étude comparée des littératures une idée beaucoup plus large de la nature humaine que celle qu’on se forme d’ordinaire. […] Mais il y a quelque chose de bien plus beau encore, c’est l’impression qui résulte de ces salles, de la pose ordinaire des personnages, du style général des tableaux, du coloris dominant. […] C’est le point de vue d’où chaque œuvre est conçue qui peut être critiqué, bien plutôt que l’œuvre elle-même ; car tous ces grands auteurs sont parfaits à leur point de vue, et les critiques qu’on leur adresse ne vont d’ordinaire qu’à leur reprocher de n’avoir pas été ce qu’ils n’étaient pas.

254. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Nous allions le voir, nous lui exposions très nettement l’inutilité, pour lui, de lire notre pièce, une pièce qui ne rentrait pas dans le cadre ordinaire du répertoire des Français. […] Voici seulement ce que j’ai voulu faire entendre, c’est que mon frère et moi, débutant au théâtre, et désireux d’être joués, nous avions essayé de faire une pièce jouable, une pièce cherchée parmi les combinaisons théâtrales ordinaires, trouvant déjà assez brave d’avoir risqué l’acte du bal masqué, un acte qui avait le mérite de la nouveauté, et d’un esprit original, avant que cet esprit fût devenu l’esprit de tout le monde, avant qu’il eût servi, tout un hiver, aux engueulements des bals de l’Opéra de la rue Le Peletier. […] Dans cette crainte, aujourd’hui que, des deux collaborateurs, je suis resté seul avec une énergie un peu défaillante, je ne me sens pas le courage d’entreprendre les démarches, de subir les taquineries, les ennuis, les petites tortures morales, qu’un fabricateur de livres rencontre d’ordinaire près d’une direction théâtrale, quand au bout d’une réussite si chèrement achetée peut se dresser le désespérant veto 27. […] Peut-être, il n’y eut là, qu’une rencontre assez ordinaire entre des fabricateurs de pièces à la recherche d’une originalité quelconque. […] Coupart nous retournait avec les condoléances ordinaires.

255. (1901) Figures et caractères

Elle l’exprime d’ordinaire par plusieurs marques apparentes. […] Sa phrase, courte d’ordinaire se presse, déferle. […] Celle de Trelawnay ne fut pas ordinaire. […] D’ordinaire nous tardons moins. […] La sienne surenchérit sur les rigueurs ordinaires.

256. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Se croire fait pour une grandeur surhumaine conduit à se trouver, au cours de la vie ordinaire, ridiculement petit. […] » réplique Chateaubriand avec son amertume ordinaire, et il proteste que ce qu’il a dit là n’est que la vérité. […] Et voilà le secret ordinaire des peintres de la nature, même des plus grands. […] Il est, d’ordinaire, si inhabile à les peindre qu’il semble incapable de les concevoir. […] Ce défaut ordinaire des artistes était en lui à !

257. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Grenier, Édouard (1819-1901) »

Du Musset de Mardoche, du Musset « cavalier régence », comme on disait en 1840… Tel, a son ordinaire, M. 

258. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

Ce défaut est assez ordinaire aux Biographes ; ils ont plus de zele pour leur Héros, que de jugement & de goût.

259. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 427-429

Son Histoire de Malthe, quoiqu'abondante en rapports avec ses objets favoris, n'a plus la même vigueur ni le même intérêt, dès qu'il est question d'entrer dans les détails ordinaires.

260. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gide, André (1869-1951) »

Camille Mauclair Il dit, comme une chose de tous les jours, le navrement du « tous les jours », et je crois bien que, depuis Laforgue, personne n’avait eu cette façon exquisément désespérée et paisiblement prête aux larmes de trahir sa lassitude de l’ordinaire et du prévu.

261. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 75-77

Cette Traduction nous a procuré des richesses dramatiques ; & ces richesses, pour n’être pas dignes d’être mises en comparaison avec les nôtres, n’en offrent pas moins au Lecteur mille beautés à admirer, malgré l’irrégularité ordinaire aux Pieces Angloises.

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