Il débuta par une déférence marquée pour mon opinion sur la question que nous traitions et qui était relative aux colonies. […] Il publie le recueil de ses Opinions et Discours, ses Lettres sur la Révolution ; il s’acquitte d’une dette de conscience et n’a pour le lendemain que les plus tristes présages. […] C’était mon opinion, et le roi, depuis son retour de Varennes, avait pris confiance en moi ; mais la reine, en m’honorant de sa bienveillance et en ne doutant pas de la pureté de mon dévouement, ne voulait rien tenter par les constitutionnels, quoiqu’elle fût en rapport et en négociation avec quelques-uns des principaux. […] Le roi, au contraire, aimait mes opinions politiques, il les partageait ; mais dans leur application il me trouvait trop tranchant, trop pressé de prendre un parti décisif ; il voulait user la démocratie ; il regardait le républicanisme comme une chimère qui ne pouvait durer ; la reine et Madame Élisabath pensaient de même ; tous les rapports qui leur arrivaient des provinces annonçaient une amélioration sensible dans l’opinion publique !
Elle dispute François Ier jusqu’en 1534 au catholicisme scolastique : et c’est à peine à la fin si le roi peut défendre cette sœur plus compromise encore par sa bonté que par ses opinions. […] Il ne faut pas s’arrêter non plus à ce qu’il fut arrêté en 1526, poursuivi en 1532, décrété et obligé de fuir à la fin de 1534 : il y a des exemples de gens persécutés pour des opinions qu’ils n’ont pas ; et c’était peut-être la riposte des théologiens aux épigrammes, des gens de justice à l’Enfer. […] Mais à quels motifs cédait cet aimable homme, quand il prenait des opinions, je ne dis pas bien dangereuses, mais surtout bien sévères pour sa gentille frivolité ? […] Les opinions de la Réforme ont été pour Marot une philosophie libérale et raisonnable.
Cependant, dans la position indépendante, désintéressée et laborieuse où l’auteur a voulu rester, dégagé de toute haine comme de toute reconnaissance politique, ne devant rien à aucun de ceux qui sont puissants aujourd’hui, prêt à se laisser reprendre tout ce qu’on aurait pu lui laisser par indifférence ou par oubli, il croit avoir le droit de dire d’avance que ses vers seront ceux d’un homme honnête, simple et sérieux, qui veut toute liberté, toute amélioration, tout progrès, et en même temps toute précaution, tout ménagement et toute mesure ; qui n’a plus, il est vrai, la même opinion qu’il y a dix ans sur ces choses variables qui constituent les questions politiques, mais qui, dans ses changements de conviction, s’est toujours laissé conseiller par sa conscience, jamais par son intérêt. Il répétera en outre ici ce qu’il a déjà dit ailleurs8 et ce qu’il ne se lassera jamais de dire et de prouver : que, quelle que soit sa partialité passionnée pour les peuples dans l’immense querelle qui s’agite au dix-neuvième siècle entre eux et les rois, jamais il n’oubliera quelles ont été les opinions, les crédulités, et même les erreurs de sa première jeunesse.
Malgré les maux infinis que les opinions religieuses ont faits à l’humanité, malgré les inconvénients d’un système qui met la confiance des peuples entre les mains du prêtre, toujours rival dangereux du souverain, qui donne un supérieur au chef de la société et qui institue des lois plus respectables et plus saintes que les siennes ; elle est persuadée que la somme des petits biens journaliers que la croyance produit dans tous les États compense la somme des maux occasionnés entre les citoyens par les sectes et entre les nations par l’intolérance, espèce de fureur maniaque à laquelle il n’y a point de remède81. […] Nous avons, au reste, annoncé d’avance que nous étions loin de partager toutes les opinions contenues dans ce morceau ; nous n’avons voulu que les faire connaître, autant que le permettent les convenances que nous nous sommes imposé de respecter. » (Note de M.
Suivant le sentiment du chancelier Bacon, elles n’en épousent aucun dans la crainte que l’envie de justifier ce systême ne fascinât les yeux des observateurs, et ne leur fit voir les expériences, non pas telles qu’elles sont, mais telles qu’il faudroit qu’elles fussent pour servir de preuves à une opinion qu’on auroit entrepris de faire passer pour la verité. […] Si la conformité d’opinion n’est pas établie parmi eux aussi-tôt qu’il semble qu’elle devroit l’être, c’est que les hommes en opinant sur un poëme ou sur un tableau, ne se bornent pas toujours à dire ce qu’ils sentent et à rapporter quelle impression il fait sur eux.
Le mouvement des esprits, qui est l’opinion, peut soulever la société, mais il faut que la religion reste immobile comme Dieu même. […] En un mot, notre religion, notre langue, nos mœurs, nous constituent chambre des pairs de la grande société européenne ; comme, par les opinions, nous remplissons dans cette même société les fonctions de chambre des communes.
Il fut bien reçu à L’Opinion nationale par Guéroult, et il y publia, si je ne me trompe, tout ce qu’il a, jusqu’ici, publié. […] Il fourmilla d’observations sur elles, et il apporta même un jour, dans ses deux mains, sa fourmilière à L’Opinion nationale, où Guéroult le laissa faire ses expériences sur les âmes, qui ne sont point viles (animas viles), des fourmis.
Je sais que l’opinion contraire est généralement accréditée ; mais cette opinion ne soutient pas l’examen. […] Le poète parle à Moriani ; c’est du moins l’opinion généralement acceptée parmi les compatriotes de Giusti. […] En exposant les motifs de mon opinion, je ne crois pas avoir fait une chose absolument inutile. […] Les opinions accréditées aujourd’hui sur le théâtre anglais sont presque toutes puisées dans son travail. […] Augier, ce n’est donc pas avec la prétention d’exprimer une opinion définitive.
D’après l’exposition plus ou moins franche des faits, le public était obligé d’en apprécier la vérité et l’importance ; de juger de la situation des affaires et de se former par lui-même une opinion. […] Tant que son talent ne fit que poindre, il ne professa pas hautement les opinions singulières qu’il manifesta ensuite sur les arts et sur la manière dont il prétendait qu’on dût les pratiquer. […] On sait ce qui arrive ordinairement dans une école, et que les opinions du maître, exagérées par ses élèves, même les plus intelligents, sont bientôt dénaturées par les niais. […] Les élèves français à l’école de Rome étaient, ainsi que leurs maîtres les académiciens de Paris, divisés d’opinions. […] À peine les premiers troubles de la révolution eurent-ils éclaté, que la différence des opinions politiques se fit sentir entre les deux époux.