Le critique accompagne néanmoins ses observations de ménagement & de beaucoup de politesses ; mais il mit, dans la suite, plus de chaleur & de méthode dans un discours, sur la traduction des poëtes, placé à la tête de celle de Virgile. […] M. d’Alembert, dans ses Observations sur l’art de traduire, condamne aussi les traductions en prose.
Elles auraient fait comme Mme Craven, si elles avaient voulu écrire délibérément un livre, construire un roman qui n’eût pas été leur histoire, combiner enfin une œuvre d’invention ou d’observation. […] L’auteur, qui n’a ni invention nouvelle ni observation profonde à son service, y combine, ou plutôt y recombine tous les faits connus des romans vertueux, ayant le même train d’amours malheureux, contenus ou transparents, de dévouements et de dévotions.
Une observation qui n’a pas été assez faite, — peut-être parce qu’elle était trop facile à faire, — c’est que, placés à tant d’années déjà du xviiie siècle, nous n’avons pas encore son histoire. […] Cette observation, que la Critique ne pouvait omettre quand il s’agissait d’un ouvrage qui commence avec le xviiie siècle, Ernest Moret l’a faite, comme nous, dans sa préface, et de la même plume il a pourtant écrit modestement au front de son livre : Quinze ans du règne de Louis XIV 15.
Elle avait bien des défauts et nous les reconnaissons… Pédante si l’on veut, quelquefois sans grâce et précieuse, esprit faux en philosophie, bas-bleu à ravir l’Angleterre de l’éclat enragé de son indigo, madame de Staël, par la distinction de sa pensée, par la subtilité de son observation sociale, par son style brillant d’aperçus, par ses goûts, ses préoccupations, ses passions même, tendait vers la plus haute aristocratie, vers la civilisation la plus raffinée. […] Scribe comme Robespierre, trop scribe même (l’observation est de Michelet), et comme lui, eût-il pu ajouter, une pharisienne, un sépulcre blanchi… — mais blanchi !
C’est dans le high life pur, incompatible, sans aucun mélange, aux habitudes duquel il appartient par sa naissance et ses relations, que Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Après avoir lu ce mâle début de Lawrence dans l’observation du cœur humain et de la vie des classes élevées en Angleterre, je suis convaincu que je tiens là — non pas entièrement venu, mais très apparent déjà, — un maître dans l’ordre du roman, et, s’il n’a pas la conscience de cela, il faut que la Critiqué la lui donne.
Georges-Alfred Lawrence a fait mouvoir les personnages de son livre et concentré ses observations. […] Lawrence dans l’observation du cœur humain et de la vie des classes élevées en Angleterre, je suis convaincu que je tiens là, — non pas entièrement venu, mais très-apparent déjà, — un maître dans l’ordre du roman, et, s’il n’a pas la conscience de cela, il faut que la Critique la lui donne.
Il a de l’humour et de l’observation, ce n’est pas douteux, mais il n’a assez de l’une ni assez de l’autre pour avoir une personnalité dans l’une ou dans l’autre. […] Insupportable, nous l’avons dit déjà, par le sujet et la manière ; insupportable par la monotonie de son trait, qui est toujours le même ; insupportable par la vulgarité de son observation, qui ne s’élève jamais, quoiqu’il ait essayé, dans la seconde partie des Ames mortes, de peindre des gens qui ne sont pas simplement des radoteurs ou des imbéciles ; insupportable enfin par sa description de la nature, qui nous reposerait du moins de cette indigne société de crétins nuancés dans laquelle il nous fait vivre, et qu’il nous peint toujours à l’aide du même procédé : la comparaison de l’objet naturel avec le premier engin de civilisation venu.
Si nous réclamons une certaine répartition des richesses ou des libertés, c’est que nous avons adopté, en dehors de toute observation scientifique, une certaine idée de la valeur des besoins ou des devoirs des hommes. […] À cette question, il semble que l’observation scientifique devrait répondre.
Car le meilleur support d’une forme plastique, c’est encore l’observation passionnée du monde réel. […] L’observation de la réalité fut toujours pour lui un moyen, non un but. […] Et leur talent est bien aussi celui de Charles Demailly : … Talent nerveux, rare et exquis dans l’observation, toujours artistique, mais inégal, plein de soubresauts, et incapable d’atteindre au repos, à la tranquillité des lignes, à la santé courante des œuvres véritablement grandes et véritablement belles9. […] Il ne faut pas, quand on juge un roman, même de ceux qui reposent sur l’observation du monde réel, pousser trop loin la superstition de la vraisemblance psychologique. […] Ils y mettent non seulement toute l’acuité de leur observation et tout le relief de leur style, mais encore (étant à cent lieues de l’impassibilité de Flaubert) une rage de verve, beaucoup d’esprit, et un esprit agité qui insiste, qui redouble, qui s’amuse, qui jouit de lui-même.