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667. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Havet ne sont point une publication nouvelle. […] Qu’elles appartinssent donc à lui ou à d’autres, les opinions qui donnent la vie à son Étude sur Pascal, et qui n’ont été jusqu’ici dépassées par aucune vue nouvelle, méritaient l’attention d’une Critique, qui a bien le droit de se demander si ce sont là les derniers mots qu’on puisse dire sur Pascal, et s’il y aura même jamais un dernier mot à dire sur cet homme qui fait l’effet d’un infini, à lui seul !

668. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Il n’a pas les ardentes ambitions d’un Montanus ; il ne se rêve pas le Paraclet ; il ne veut pas fonder une religion nouvelle, pas même rétablir l’ancienne pureté du Christianisme. […] n’est pas cependant beaucoup plus clair que le bégayant Brid’oison quand il faut prononcer ce terrible mot d’imposteur sur la tête d’un homme qui sembla toujours un homme de bien, ou donner les raisons d’admettre cette hallucination, qui dura, sans s’interrompre une minute, de cinquante-huit à quatre-vingt-cinq ans, dans une tête aussi calme quand elle écrivait la Doctrine de la vie pour la Nouvelle Jérusalem, que quand elle écrivait, dans son livre du Règne animal, les chapitres sur les entrailles et sur les organes pectoraux.

669. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Walckenaer a publié un livre exact, ramassé partout où il y avait un renseignement à prendre, et dans lequel il a répété, en digne érudit, c’est-à-dire en cultivateur exclusif de la faculté de la mémoire, toutes les formules de l’admiration classique sur La Fontaine, sans une phrase nouvelle ni un aperçu nouveau. […] Ainsi, l’originalité de l’invention, dans chacune d’elles, ou de l’imitation, qui est une invention nouvelle, et qui tue, sous une supériorité accablante, l’invention qu’il veut imiter.

670. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

… (forme nouvelle !) […] V Dans tous les cas, ce n’est pas une question nouvelle que cette infirmité des plus forts, proportionnelle, quand elle existe, à leur puissance.

671. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Armand Pommier » pp. 267-279

La Critique, qui doit tout comprendre et tout embrasser, excepté le faux, la Critique, qui doit même se réjouir de ce que la science ait investi l’art d’une force nouvelle, devait non-seulement applaudir à l’influence physiologique dans le roman, et dans le roman de la moralité la plus spirituelle, mais elle devait même encourager, sous toute réserve, le genre spécial du roman, qui allait fatalement tendre à se constituer, et qu’on peut appeler le roman purement physiologique. […] Tenté par toute voie d’invention nouvelle, Balzac, l’innovateur, a, dans un de ses derniers romans27, un roman de sa maturité, fait un emploi tout moderne du somnambulisme, et malgré sa puissance d’illusion, malgré le don qui était en lui de vivifier des chimères, il a troublé l’harmonie d’une de ses plus délicieuses créations.

672. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Dans la nouvelle salle de l’Eden-Théâtre, si convenable à des concerts comme à des représentations, M.  […] Tandis que Gurnémanz oint la tête de l’initié du Christ, Kundry en nouvelle Madeleine, s’agenouille, lui lave les pieds, les arrose d’une huile précieuse et les essuie de ses longs cheveux. […] Les chœurs sont la partie la plus nouvelle et la plus originale. […] Cette phrase, nullement ironique : « Les jeunes hommes comprenaient le Seigneur exactement aussi peu qu’un chien fidèle comprend son maître ; mais ils l’aimaient, l’écoutaient — sans le comprendre — et ils ont fondé une nouvelle Religion. » (p. 118). […]   La librairie académique Didier va publier prochainement Le Drame Musical, par Édouard Schuré, nouvelle édition, augmentée d’une étude sur Parsifal(2 vol. in-12, à 3 fr. 50).

673. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Il devait s’écouler bien des siècles avant qu’une science nouvelle revendiquât son autonomie. […] Mais voici une science nouvelle qui grandit, aidée du calcul et de l’expérience, qui accumule des faits et cherche des lois, qui observe au lieu de raisonner, et qui bientôt se sent assez forte pour affirmer son indépendance : c’est la physique. […] Nous avons vu que dans tout ordre de connaissance, lorsque le nombre des faits et des observations accumulés est assez grand, il se produit, par la nature même des choses, une tendance à l’autonomie, et que la nouvelle science laissant à la métaphysique le soin de discuter ses premiers principes, se constitue sur des bases qui lui sont propres, d’une solidité suffisante pour son but, quoique souvent ruineuse pour qui les examine en philosophe. […] Les progrès des sciences physiques et naturelles, de la linguistique et de l’histoire ont révélé des faits inattendus, suggéré des aperçus tout nouveaux, à ceux du moins qui n’ont point de goût pour une psychologie immobile et scolastique : études sur le mécanisme des sensations, sur les conditions de la mémoire, sur les effets de l’imagination et de l’association des idées, sur les rêves, le somnambulisme, l’extase, l’hallucination, la folie et l’idiotie, recherches jusqu’ici inconnues sur les rapports du physique et du moral, conception nouvelle de la nature morale (psychologique), de l’humanité résultant de l’étude approfondie de l’histoire et des races, les langues nous offrant comme une psychologie pétrifiée. […] Si nous allons maintenant de la psychologie abstraite à la psychologie concrète ; si, laissant l’analyse pour la synthèse, nous recherchons non plus les lois générales, mais les lois dérivées ; si nous essayons de déterminer comment ces lois, par leurs croisements, déterminent les variétés psychologiques, nous rencontrons une science nouvelle, celle du caractère, ou, comme l’appelle M. 

674. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Thierry qui nous annonçait en même temps la bonne nouvelle, et l’entrée en répétitions d’Henriette. […] La voici : « MM. les étudiants en droit sont invités à se rendre ce soir lundi au Théâtre-Français pour siffler la nouvelle pièce, Henriette Maréchal. […] Et pour moi une langue nouvelle, c’est presque l’unique renouvellement dont est susceptible le théâtre. […] Voici la route de Bellevue, et, sur cette route, nous rencontrons tenant par la main un joli enfant, la jeune fille, jeune femme aujourd’hui, que l’un de nous a eu, au moins pendant huit jours, la très sérieuse pensée d’épouser… et qui nous rappelle du vieux passé… Il y a des années qu’on ne s’est vu… On s’apprend les morts et les mariages… et l’on nous gronde doucement d’avoir oublié d’anciens amis… Puis nous voilà dans la maison de santé du docteur Fleuri, causant avec Banville, et croisant dans notre promenade, le vieux dieu du drame, le vieux Frédérick Lemaître… « … Dans tout cela, par tous ces chemins, en toutes ces rencontres, au milieu de toute notre vie morte que le hasard ramène autour de nous et qui semble nous mener à une vie nouvelle, nous roulons, les oreilles et les yeux aux bruits et aux choses comme à des présages bons ou mauvais, et prêtant à la nature le sentiment de notre fièvre… En rentrant : rien. » Une semaine après, nous apprenions que notre pièce n’était ni reçue ni refusée, que Beaufort voyait un danger dans la mise à la scène de la petite presse… qu’il attendait. Cette nouvelle qui, quelques jours auparavant, eût été un vrai chagrin pour nous, ne nous causait qu’une assez médiocre déception.

675. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Cette éloquence vive, forte, grande, pleine, aisée, qui coule par-tout chez lui de source, est précisément celle de l’auteur d’Emile & de la nouvelle Héloïse ; mais il semble que dans l’Orateur Génévois il y a plus de philosophie que dans l’Orateur d’Athènes. […] C’est l’attention qu’a eu M. l’Abbé Auger, auteur d’une nouvelle traduction, publiée à Rouen 1768. […] Il m’envoie vous dire, que si vous voulez vous sauver, il faut lui offrir trois choses, une lune nouvelle, un disque de soleil, & la quatriéme partie d’une rose. […] La nouvelle lune, dit-il, est un croissant, c’est-à-dire, un C. […] Il y a peu de ces traits qui peignent d’un mot, de ces expressions de génie qui présentent une vérité commune sous une face toute nouvelle.

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