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332. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les derniers rois »

« Si j’avais eu besoin de consolation, j’en aurais trouvé une bien douce dans une nouvelle faveur que le gouvernement de la France vient de m’accorder. […] Ainsi le Brésil vient d’inaugurer brillamment, et de la façon la plus piquante, une nouvelle espèce de révolutions : celles où les peuples seront polis et les monarques résignés.

333. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Ensuite ce n’était pas une autorité assez grande que M. de Coulanges pour que sa femme apprît à madame de Sévigné, comme une nouvelle, qu’il trouvait madame Scarron aimable et de bonne compagnie. […] Remarquez enfin dans la lettre de madame de Coulanges le mot qui commence la phrase qui suit la nouvelle : « Cependant, dit-elle, elle est plus occupée de ses anciennes amies qu’elle ne l’a jamais été. » Cependant vient bien après l’approbation d’un homme tel que le roi ; mais quel ridicule serait égal à celui de madame de Coulanges disant : M. de Coulanges mon mari trouve madame Scarron de fort bonne compagnie, et cependant elle veut toujours bien nous regarder !

334. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

A-t-il ajouté quelque lumière nouvelle aux travaux de l’Allemagne savante ? […] Il est encore si près de Dieu, qu’il ne sait quel nom donner à la joie nouvelle qui lui arrive. […] Jocelyn, en écrivant pour sa sœur le tableau de sa vie nouvelle, n’a omis aucun des traits du presbytère. […] Avant de s’aventurer dans une amitié nouvelle, elle s’interroge ; elle ne livre pas sans coup férir la place où elle s’est fortifiée. […] Il traduit presque littéralement un sonnet de Buonarroti, une page de la Vie nouvelle.

335. (1902) Le critique mort jeune

À la vérité, cette attitude de l’esprit critique qui s’incline devant la coutume et les mœurs de son pays n’est pas précisément nouvelle. […] Et il n’a pas de repos qu’il ne s’en soit assimilé la substance au point de pouvoir la couler dans une forme nouvelle, la recréer pour dire vrai. […] Il me semble que l’ampleur de la nouvelle parure ne fait pas oublier ce que le premier texte avait de tragique dans sa concision et peut-être son obscurité. […] Le rebut de la nature et les plus vils des mortels. » (Nouvelle Héloïse, partie V, lettre XIII.) […] (La nouvelle de la mort prématurée de M. 

336. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Pour satisfaire à cette condition qu’on exige de lui, le drame tente sur lui-même une épreuve nouvelle. […] D’un autre côté, le vieux fonds gaulois subsiste toujours, et la politesse nouvelle n’en a pas encore triomphé. […] Une société nouvelle était née, qui grandissait tous les jours, non pas précisément encore athée, ni même délibérément incrédule, mais déjà libertine, indifférente, ou toute laïque. […] Une philosophie nouvelle, celle de Locke et de Condillac, la philosophie de la sensation, comme on l’appelle d’ailleurs assez improprement, aurait alors suscité une nouvelle littérature : celle de Voltaire et de Montesquieu, de Diderot et de Rousseau, de d’Alembert et de Condorcet. […] Le livre eut un autre mérite : ce fut de donner aux études historiques une direction nouvelle.

337. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Une nouvelle génuflexion le plia ; il se signa à voix haute, joignit les mains devant la poitrine, commença le grand drame divin, d’une face toute pâle de foi et d’amour…. […] Ceux qui hésitaient entre l’ancienne et la nouvelle école trouvèrent cette négligence un peu bien injuste. […] … Il saura toujours assez tôt la mauvaise nouvelle ; son patron refuse de le reprendre… Les bons ouvriers ne manquent pas, dit-il ; inutile de faire travailler les mauvais ! […] Les uns se plaignent de ce que la pièce n’est pas absolument nouvelle : comme si l’on inventait du nouveau tous les jours ! […] Et tout à coup, un audacieux en pose une nouvelle : L’ivrogne boira-t-il ou ne boira-t-il pas ?

338. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Nous le verrons, en 1804, combiner une refonte générale des connaissances humaines ; et ses derniers travaux sont un plan d’encyclopédie nouvelle. […] Le sentiment de la nature vivante et champêtre lui créait en ces moments toute une nouvelle existence dont il s’enivrait. […] Celui-ci quitta Lyon qui ne lui offrait plus que des souvenirs déchirants, et arriva dans la capitale, où pour lui une nouvelle vie commence. […] Je vois avec peine qu’à trente ans vous entriez dans une nouvelle carrière. […] Mais en quoi consistait l’appropriation du moyen à la science nouvelle ?

339. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Il jugeait, comme il avait tout jugé, trop légèrement, cette nouvelle phase de la révolution ; il voulait prendre les devants sur l’opinion, se faire craindre, peut-être apprécier ; il méditait un éclat de tribune, dont le retentissement rejaillirait sur son amie et ferait cesser les ménagements que le gouvernement avait encore pour elle. […] L’intérêt, quoique allongé par des dissertations étrangères au sujet, mais analogues au temps comme dans la Nouvelle Héloïse de J. […] La nouvelle du meurtre du duc d’Enghien lui arriva à Berlin ; sa haine contre le meurtrier s’en réjouit autant que sa pitié s’en affligea pour la victime. […] Un ancien Jacobin s’écria, en apprenant cette nouvelle : « Tant mieux ! […] Il fit pour la littérature ce que le Génie du Christianisme de M. de Chateaubriand avait fait pour le catholicisme ; il fit plus, car dans son livre de l’Allemagne madame de Staël inaugurait une force nouvelle dans le domaine de l’intelligence et de l’art.

340. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVI. La littérature et l’éducation publique. Les académies, les cénacles. » pp. 407-442

On peut affirmer, du reste, que l’Académie, institution aristocratique, autoritaire et centralisatrice, qui a été un grand instrument d’unification pour la langue française, voit son influence décroître dans la France nouvelle. […] Mais aussi laissez passer une vingtaine d’années, parfois plus, parfois moins ; voici qu’une nouvelle insurrection détrône à leur tour les vainqueurs insolents de la veille. […] C’était l’avènement d’une nouvelle école. […] Il annonçait ainsi qu’une nouvelle façon de concevoir la beauté réclamait son droit à la vie et à la lumière. […] Tant il est vrai que les partisans de chaque formule nouvelle se font leur place enrayant d’un trait de plume les fidèles attardés de la formule qui n’est plus à la mode.

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