L’homme de génie peut devenir un homme puissant, et sous ce rapport, les envieux et les sots le ménagent ; mais une femme spirituelle n’est appelée à leur offrir que ce qui les intéresse le moins, des idées nouvelles ou des sentiments élevés : sa célébrité n’est qu’un bruit fatigant pour eux. […] Les hommes d’esprit, étonnés de rencontrer des rivaux parmi les femmes, ne savent les juger, ni avec la générosité d’un adversaire, ni avec l’indulgence d’un protecteur ; et dans ce combat nouveau, ils ne suivent ni les lois de l’honneur, ni celles de la bonté. […] Un homme peut, même dans ses ouvrages, réfuter les calomnies dont il est devenu l’objet : mais pour les femmes, se défendre est un désavantage de plus ; se justifier, un bruit nouveau.
Quelques retouches conviendraient au décor l’année suivante, pour donner aux mondains tout ensemble la sensation du nouveau et celle du recommencement. […] » car tous les pires ont été faits, et le nouveau sera forcément du mieux.) […] Si ces artistes n’avaient rien apporté de nouveau, ils n’auraient pas gagné la curiosité, l’admiration et la gloire.
Antipas fut soucieux et inquiet 908 ; il employa la ruse pour écarter le nouveau prophète de ses domaines. […] Que dut-elle être pour le fondateur d’un monde nouveau ? […] C’était un esprit nouveau qui apparaissait dans le monde et qui frappait de déchéance tout ce qui l’avait précédé.
On se flattoit qu'en se formant sur les vrais modeles, son goût acquerroit les qualités nécessaires à un bon Ecrivain ; que son imagination renonceroit aux idées gigantesques ; qu'il perdroit l'habitude de peser sur les mots ; qu'il mettroit plus de liaison dans ses phrases, moins d'appareil dans ses réflexions, plus de nombre, d'aisance & de naturel dans son style ; qu'il se déferoit enfin d'un ton de prétention & de pédantisme, qui sentoit trop le nouveau venu de l'Université *. […] Revenez ensuite au Texte, & vous apprendrez que Maurice écartoit les barrieres du préjugé pour reculer les limites de son art, qu'après avoir trouvé le bien il cherchoit le mieux, qu'il s'élançoit au delà du cercle étroit des événemens, & créoit des combinaisons nouvelles, imaginoit des dangers pour trouver des ressources, étudioit sur-tout la science de fixer la valeur variable & incertaine du Soldat, & de lui donner le plus grand degré d'activité possible. Dans l'Eloge du Chancelier Daguesseau, après avoir dit, en parlant des Loix qui furent faites pour le Peuple, lorsque nos Rois l'eurent délivré de la tyrannie des Nobles, que cette nouvelle partie de la législation choquoit les principes ou les abus de la législation féodale, qui, à son tour, réagissoit contre elle, que les nouveaux droits des Peuples se heurtoient contre les droits usurpés par les Nobles, que les Loix n'offroient qu'un édifice informe & monstrueux que l'on prendroit pour un amas de ruines entassées au hasard ; il poursuit en ajoutant, que cet immortel Chancelier crut qu'au lieu de renverser tout à coup ce grand corps, il valoit mieux l'ébranler peu à peu ou le réparer insensiblement sur un plan uniforme & combiné dans toutes ses parties.
Mais on y cherche en vain la hure de saumon que le duc d’Albe préférait à des milliers de grenouilles, le document inattendu, nouveau, considérable, qui révèle tout à coup un esprit ou un caractère, inaperçu jusque-là, dans la société qu’on étudie. […] Seulement, nous croyons qu’alors, dans cette vaste galerie qui s’appelle l’histoire d’une société, il y aurait — si on recommençait de la construire sur nouveaux frais et de la peindre — deux frères mosaïstes qui feraient leur pan de lambris ou de plafond avec une distinction très rare, et que la Critique devrait apprécier. […] Les mœurs nouvelles et les passions de ce peuple qui renversait ses coutumes, les engoûments, les soulèvements, les déchirements et les résistances de l’opinion, à cette époque de bouleversement suprême, ils ont pensé, avec raison, que toutes ces choses sombres et terribles entraient dans le programme de leur histoire.
Joseph de Maistre43 I Deux nouveaux volumes de Joseph de Maistre, — de Joseph de Maistre, pour cette fois, tout seul, et bien lui-même, sans addition, sans omission et sans adultérisation d’aucune sorte, ainsi qu’Albert Blanc (de Turin), comme il signait alors, nous l’avait donné dans deux autres volumes « qu’on n’a point discutés », dit aujourd’hui M. […] Ces nouvelles lettres, qui vont de 1811 à 1817, ne sont point, du reste, une découverte dans le talent de Joseph de Maistre. […] La Correspondance diplomatique, interrompue en 1811, dans ces deux premiers volumes qui nous donnèrent un de Maistre d’invention encore plus que de découverte, va, avec les deux volumes nouveaux, de 1800 à 1817 ; c’est-à-dire qu’elle embrasse en définitive les plus grands événements du siècle qui a changé la Tradition européenne.
Et ceci devient évident quand Doré arrive au Nouveau Testament, bien moins varié que l’Ancien au point de vue dramatique, bien moins fécond en effets extérieurs. […] Son Nouveau Testament, où ce qu’il y a de plus beau a été inspiré par l’Apocalypse : la Vision de saint Jean, qui rappelle ce qu’il y a de plus grandiose, de plus pathétique et de plus fulgurant dans l’Ancien, son Nouveau Testament n’a guères de touchant que Jésus guérissant les malades, et encore la tête, l’incompréhensible tête de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour tous les artistes, et sur laquelle les plus grands n’ont eu que des lueurs, Doré, qui la change chaque fois qu’il la recommence, la manque toujours.
Et notez que ce serait là un livre tout à fait nouveau, tout à fait digne du dix-neuvième siècle et des progrès du dix-neuvième siècle, car avant le dix-neuvième siècle un pareil livre était impossible. […] Elle n’a donc servi, disons le mot, que chez des coquines, et cette particularité seule ôte au livre toute nouveauté, toute profondeur et toute portée, rien n’étant plus connu et plus rabâché sur les théâtres, dans les livres et dans les journaux de ce temps, que l’existence de ces dames, qui n’a rien, du reste, de bien compliqué, puisque c’est toujours le même luxe extravagant et gâcheur, la même manière de tromper et de voler leurs hommes, la même abjection d’âme et de langage, le même mutisme de sens moral et d’autres sens, et enfin la même stupidité souveraine, que je ne reprocherais pas cependant à un observateur tout-puissant de peindre encore, s’il en tirait des effets nouveaux et des choses nouvelles !
On verse le vin nouveau dans de vieilles outres ; peu s’en faut que déjà elles ne se rompent. […] Il se poursuivait au travers des phases nouvelles qu’inauguraient les circonstances. […] Ses nouvelles sont indifféremment signées de Londres, de Paris ou d’Oxford. […] Le fait n’est pas aussi nouveau qu’il paraît d’abord. […] Déjà quelques poètes ont accordé leur lyre et préludent à de nouveaux chants.