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484. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville »

Le nouveau volume que M.  […] Mais les scènes, chez lui, ont besoin d’être préparées et comme expliquées d’avance ; il est de ceux qui croient devoir disposer la pensée avant de parler aux yeux : « Vous saurez donc, dit-il en écrivant à sa mère (25 décembre 1831), que les Américains des États-Unis, gens raisonneurs et sans préjugés ; de plus, grands philanthropes ; se sont imaginé, comme les Espagnols, que Dieu leur avait donné le Nouveau Monde et ses habitants en pleine propriété. […] avec quel bonheur je me représentais sa joie en me serrant de nouveau dans ses bras ! […] Royer-Collard est un véritable ornement de ce volume nouveau. […] Il n’avait cessé de songer à cette idée principale et maîtresse dont il pourrait se faire le chef auprès des générations nouvelles, et qu’il pourrait inscrire sur son drapeau : « Mon plus beau rêve en entrant dans la vie politique, écrivait-il à son frère, homme monarchique et catholique, était de contribuer à la réconciliation de l’esprit de liberté et de l’esprit de religion, de la société nouvelle et du Clergé. » Mais cette réconciliation s’en alla en fumée avant qu’il eût pu en rallier les éléments et en formuler la doctrine.

485. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Mais ici s’impose un nouveau choix, et de nouvelles éliminations vont se faire. […] Sur les principes qu’on vient de voir repose cette défiance de la nouveauté, qu’on peut remarquer dans l’Art poétique, et qui va s’éclairer pour nous d’un jour nouveau. […] « Qu’on ne dise pas, notait Pascal, que je n’ai rien dit de nouveau. […] Si, en effet, « rien n’est beau que le vrai », et si le charme, le je ne sais quoi qui transporte dans les ouvrages de l’esprit « consiste principalement à ne jamais présenter au lecteur que des pensées vraies et des expressions justes », on ne doit pas prétendre à tout prix trouver du nouveau, ni se décourager de n’en pas rencontrer. […] La poésie en effet, depuis l’origine, peint l’homme, le type éternel de l’homme : qui n’en veut plus, et veut du nouveau, ne peut faire que des « monstres ».

486. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Nouvelles voies ouvertes à la littérature française. […] —  Les deux antiquités remises en honneur. — Nouvelles voies ouvertes à la littérature […] Les mêmes livres qui restituaient à l’esprit français ses vrais guides ouvraient devant lui des horizons nouveaux. […] Sous sa main, la langue, parmi quelques pertes, s’enrichit, et pareille à l’arbre dont parle Virgile, si par moments son nouveau feuillage l’étonne ; elle le reconnaît comme sorti du tronc commun. Un nouveau style vient ajouter aux plaisirs qui nous viennent des choses de l’esprit.

487. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

N’y a-t-il entre elles que des différences de généralité et de complexité, ou l’apparition d’un nouveau groupe marque-t-il réellement l’introduction d’un nouveau principe philosophiquement irréductible ? […] L’intuition mathématique est donc bien quelque chose de nouveau ; mais n’est-elle que cela ? […] Dans notre siècle, on tend de nouveau à éliminer les qualités et à ramener le physique au mécanique. […] L’esprit poursuit la réduction de tout ce qui apparaît comme nouveau et hétérogène. […] Est-ce encore la nécessité et rien d’autre qui supporte ces lois d’un aspect nouveau ?

488. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

. —  Le nouveau public et le goût nouveau. —  Théories dramatiques de Dryden. —  Son jugement sur l’ancien théâtre anglais. —  Son jugement sur le nouveau théâtre français. —  Son œuvre composite. —  Disparates de son théâtre. —  L’Amour tyrannique. […] On voulait jouir, et jouir d’une façon nouvelle ; car un nouveau monde, celui des courtisans et des oisifs, s’était formé. […] Il faut que ce nouveau monde soit tout imaginaire ; s’il ne l’était qu’à demi, personne n’y voudrait monter. […] En attendant, il triomphe avec un gros rire : « Voilà des nouvelles pour vous, cours, mon officieux eunuque. […] Au milieu de la dispute théologique se développent des paysages ; il voit « de nouveaux bourgeons fleurir, de nouvelles fleurs se lever, comme si Dieu eût laissé en cet endroit les traces de ses pas et réformé l’année.

489. (1894) Propos de littérature « Bibliographie » pp. 144-146

Épisodes, Sites et Sonnets, (1891), réimpression des Sites et des Épisodes, augmentée de pièces nouvelles. […] Les Cygnes, nouveaux poèmes, (1890-1891) ; ce volume paru en 1892 chez Vanier contient le précédent, et de nombreuses pièces ajoutées, parmi lesquelles le Tombeau d’Hélène ; mais il n’a rien de commun avec les premiers Cygnes (1885-1886) indiqués plus haut.

490. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 131-133

« Vous ne sauriez croire avec quel acharnement il vous poursuit : il n’a pas tenu à ses sollicitations que je n’aie repris la plume contre vous, non seulement pour attaquer vos nouvelles Productions, mais votre personne…. […] La jalousie, au lieu de déprimer les talens, leur donne un nouveau lustre, Merges profundo pulchrior evenit.

491. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Des tribus frankes (on ne peut dire précisément lesquelles) avaient de nouveau passé le Rhin et commis en Belgique les dévastations déjà accoutumées. […] Par le fait des invasions germaniques, trois nouveaux idiomes furent introduits en Gaule, le gothique au sud-ouest, le burgunde au sud-est, et le francique au nord. […] Burguy a voulu venger Raynouard des injustes dédains par lesquels les nouveaux venus remercient trop souvent leurs devanciers en chaque carrière. […] L’autre, dû aux notaires et aux moines, alors que les langues nouvelles commençaient à s’écrire, est dénué d’importance. » La haute période du bas-latin était une époque encore vivante. […] Burguy, fournira un nouveau point de départ et une nouvelle base solide aux travailleurs.

492. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Un concours de causes peut obscurcir de nouveau la réflexion et faire revivre les instincts des premiers jours. […] Les langues, en effet, ne se créent pas de procédés nouveaux, pas plus qu’elles ne se créent de racines nouvelles. Tout progrès pour elles consiste à développer tel ou tel procédé, à faire dévier le sens des radicaux, mais nullement à en ajouter de nouveaux. […] Jamais l’homme réfléchi ne se met à combiner arbitrairement des sons pour désigner une idée nouvelle, ni à créer une forme grammaticale pour exprimer un nexe nouveau. […] Élever et cultiver les esprits, vulgariser les grands résultats de la science est le seul moyen de faire comprendre et accepter les idées nouvelles de la critique.

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