Mme de La Vallière, devenue sœur Louise de la Miséricorde, reçut solennellement le voile noir des mains de la reine. […] Mme de Sévigné avait d’abord commencé par plaisanter là-dessus comme les meilleures personnes du monde ne peuvent s’empêcher de faire : « On dit qu’elle (Mme de La Vallière) a parfaitement bien accommodé son style à son voile noir, et assaisonné sa tendresse de mère avec celle d’épouse de Jésus Christ. » Mais quand elle fut allée elle-même à la grille et qu’elle eut vu Mme de La Vallière, elle n’eut plus qu’un cri d’admiration pour une simplicité si véritablement humble et si noble encore : Mais quel ange m’apparut à la fin !
Mais j’aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres, Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures. […] Dans son recueil d’aujourd’hui, il y a une espèce de chant prophétique, intitulé : 1852, où résonnent bien des promesses magnifiques et creuses : Voici la fin de la misère, Mangeurs de pain noir, buveurs d’eau !
Si l’on franchit quinze cents colonnes, voici « les bras — la coupe — les pièges — le siège — le trône de la volupté ; voici des yeux noirs comme du jais — des yeux à demi-voilés par de longues paupières — des yeux dont on arrache le bandeau fatal — des yeux qui se détachent — des yeux qui se repaissent — des yeux qui se fondent en pleurs — des yeux qui lancent des éclairs », et plusieurs de ces images furent belles, mais elles ne le sont plus, puisqu’elles ne sont pas nouvelles. […] A Lyon, m.dcc.lix. — Ce livre a été refait récemment et, le croira-t-on, pour guider dans les sentiers de la vertu littéraire les jeunes disciples de l’Apollon noir.
La comédie éclate dans les larmes, le sanglot naît du rire, les figures se mêlent et se heurtent, des formes massives, presque des bêtes, passent lourdement, des larves, femmes peut-être, peut-être fumée, ondoient ; les âmes, libellules de l’ombre, mouches crépusculaires, frissonnent dans tous ces roseaux noirs que nous appelons passions et événements. […] Et, au fond de ce drame prodigieux, sur la bruyère déserte, au crépuscule, pour promettre aux meurtriers des couronnes, se dressent trois silhouettes noires, où Hésiode peut-être, à travers les siècles, reconnaît les Parques.
À quelque noir destin qu’elle soit asservie, D’une étreinte invincible il embrasse la vie, Et va chercher bien loin, plutôt que de mourir, Quelque prétexte ami pour vivre et pour souffrir. […] Les ombres, d’un rouge mêlé de noir, sont également épaisses depuis le haut jusqu’au bas de la figure, et conséquemment ne font point fuir les objets.
Il fait noir comme dans un four ; Le ciel s’est habillé ce soir en scaramouche, Et je ne vois pas une étoile Qui montre le bout de son nez. […] En scandant, par exemple, les vers hexamètres, nous nous arrêtons sur la dernière syllabe des dactyles ; cependant cette dernière syllabe est une brève ; c’est comme si dans une mesure composée d’une noire et de deux croches, on s’arrêtait et on appuyait sur la dernière croche ; on scande nos vers comme si les dactyles au lieu d’être une longue suivie de deux brèves, étaient deux brèves suivies d’une longue.
nous n’entendons pas seulement un gouvernement, mais une époque, — rechercher comme le botaniste cherche dans la fleur le point noir qui doit la faire périr, rechercher le point d’erreur ou de faiblesse par lequel tout ce qui semblait si vivant devait s’altérer et durer si peu, qu’à quelques années de distance, c’était fini ou à peu près de ce qui paraissait éternel, n’est-ce pas là un magnifique sujet d’histoire, plus beau, selon nous, et plus tentant pour une forte pensée, que l’histoire d’une époque qui eût construit des œuvres durables et accompli tout son destin ? […] Il oublie Beyle, un scélérat d’idées, je le sais, mais l’écrivain qui a pensé avec tant de vigueur le Rouge et Noir et la Chartreuse de Parme, cet homme qui, avec ses noirceurs et ses perversités, brille d’une lueur sombre et dure au premier rang des puissances littéraires de son époque.
Trop professeur, trop rédacteur des Débats pour donner, comme Le Siècle, dans la bourde légendaire sur Galilée, sur sa persécution, son cachot noir, sa torture, sa rétractation à genoux avec le Pur si muove ! […] Il n’a trouvé, enfin, en Galilée, qu’un pauvre caractère, qui n’avait rien de ce qui fait le grand homme quoiqu’il fût un formidable mathématicien, un de ces êtres infirmes qu’on punit maternellement, comme un vieil enfant plein de génie, mais aussi d’obstination et de désobéissance, en lui donnant pour noir cachot un palais Italien, au centre d’une belle terre italienne de douze arpents sur laquelle il pouvait promener ses soixante-quinze ans et ses gouttes, en y ajoutant pour geôliers son ami, l’archevêque de Sienne, et ses propres filles, à lui, Galilée, ses filles qu’il adorait, deux religieuses qui lui parlaient de Dieu, ce dont il avait très probablement grand besoin.
Je me méfie toujours des inspirations d’un esprit qui, exalté par le labeur intense d’une journée, se met à vaticiner au milieu de la nuit noire, sur l’avenir de notre société. […] Il y parle, avec une fierté de palikare, de ses cheveux noirs, de son œil ardent, de la force de son esprit, du pouvoir de ses chants. […] La messe noire, la souillure de l’hostie, et puis le chanoine Docre, qui dit la messe de Satan pour les fidèles du Diable ! […] Mais, secouant la tête, il poursuivit d’un autre ton, en reprenant le fil de ses idées premières : — « La messe noire ! […] Quelque chose que je pourrais jeter aux pieds de l’homme qui se moque de mes labeurs, — oui, quelque chose qui me réconfortât dans mes moments d’humeur noire.