Et tout cela est évidemment un peu fumeux, comme il est naturel sous la plume d’un tout jeune homme, mais vivant et attachant. […] On découvre que l’enfant infirme est le fils naturel de noble et puissante demoiselle Isabelle de Saint-Audéol, petite-fille ou petite-nièce des bons vieux. […] Julius trouve son frère naturel dans un hôtel garni, où il vivait avec une certaine Carola. […] Par suite de ce trébuchement du Saint Siège, tout le reste à la fois chavirait. « Quoi de plus naturel ? […] André Gide avait au moins une notion de la lumière, puisqu’elle imaginait le chant des oiseaux comme un de ses effets, ainsi que la chaleur qui caressait ses joues, et puisqu’il lui paraissait tout naturel que l’air chaud se mît à chanter, de même que l’eau bout près du feu.
Avec la même grâce et le même style, il tempêtera contre son cocher en pleine rue, dans le royaume dont il est gouverneur, et tout cela sans conséquence, parce que la chose est dans son naturel et que tout le monde s’y attend. […] Il s’emporte ; mais est-ce que dans ses colères vous apercevez un naturel haineux et méchant ? […] Le charmant maître de maison qui veut plaire, qui sait plaire, qui n’a horreur que de l’ennui, qui ne se défie point de moi, qui ne se contraint pas, qui est toujours lui-même, qui pétille d’idées, de naturel et d’enjouement ! […] Cette simplicité et ce naturel étonnent en des vers. […] Néanmoins il fit encore cette objection : pourquoi leur père leur aurait-il défendu de porter un manche à balai sur leurs habits, avertissement qui ne semblait pas naturel ni convenable ?
Faute d’une théologie naturelle, on s’en tient à la théologie positive, et l’on demande à la Bible la métaphysique que ne donne pas la raison1365. […] Il ne condamne point les actions de Strafford ou de Charles ; il les explique ; il montre dans Strafford le naturel impérieux, le génie dominateur qui se sent né pour commander et briser les résistances, qu’un penchant invincible révolte contre la loi ou le droit qui l’enchaîne, qui opprime par une sorte de nécessité intérieure, et qui est fait pour gouverner comme une épée pour frapper. […] Ces beaux et solides esprits forment une famille naturelle, et les uns comme les autres ont pour trait principal l’habitude et le talent de passer des idées particulières aux idées générales, avec ordre et avec suite, comme on monte un escalier en posant le pied tour à tour sur chaque degré. […] Tous les artifices qui sont la défense naturelle du faible sont plus familiers à cette race subtile qu’à l’Ionien du temps de Juvénal, ou au juif du moyen âge. […] Mais pour ceux qui, en dépit de son aspect repoussant, avaient pitié d’elle et la protégeaient, elle se révélait plus tard à leurs yeux sous la belle et céleste forme qui lui était naturelle, accompagnait leurs pas, exauçait tous leurs désirs, remplissait leur maison de richesses, les rendait heureux dans l’amour et victorieux dans la guerre.
Qu’était-ce que ce patriotisme singulier qui effaçait quelquefois tous les sentiments naturels ? […] Comme le fils est le continuateur naturel et obligé du culte, il hérite aussi des biens. […] Les Douze Tables prononcent que, à défaut de fils et d’agnats, legentilis est héritier naturel. […] Elle naquit dans les différentes intelligences par un effet de leur force naturelle. […] Il était bien naturel qu’un homme armé d’une telle puissance fût accepté et reconnu comme chef.
Ce n’est pas indifféremment que l’œil d’un enfant contemple dès ses premiers jours de belles et nobles images, et c’est ainsi qu’on a judicieusement expliqué l’aptitude naturelle des Italiens à saisir la beauté pittoresque. […] Il est donc bien naturel que la musique soit si populaire et qu’elle exerce sur les hommes de notre temps une si grande influence. […] il n’en comprend pas même les oublis, et il appelle hypocrisie ce qui est sécheresse naturelle et égoïsme fatal. […] Goethe y est entré de plain-pied comme dans sa demeure naturelle, non en vertu d’un titre chevaleresque ou mystique, mais comme le représentant le plus accompli des classes moyennes et de leur manière de penser et d’agir. […] Chaque nouveau voyageur pose scrupuleusement son pied sur l’empreinte laissée par le pied de son prédécesseur, qui semble aussi sacrée pour lui que l’empreinte du pied de Bouddha pour les naturels de Ceylan.
Ponsard a fait une digression, toute naturelle dans sa bouche, sur la tragédie : elle est morte comme genre ?
Des paysages francs, naturels, des scènes prises sur le fait, une grande vérité de traits et un grand art d’expression dédommagent de l’action un peu absente, et recommandent, à première vue, cette étude qui est, du moins, une haute et noble tentative.
La ville où l’on séjourne a beau être embrouillée, inégale, tortueuse, sans ordre et sans plan, pleine de carrefours, de tréteaux de charlatans, de passages et de ruelles, de monuments inachevés dont le pierres encombrent les places, d’arcs de triomphe sans chars ni statues de vainqueurs, de clochers et de coupoles sans croix : quand le soleil est couché, quand, du haut des collines prochaines, le voyageur qui n’est pas entré dans cette ville, et qui n’y a pas vécu, l’aperçoit à l’horizon dessinant sa silhouette déjà sombre sur le ciel encore rougi du couchant, il la voit toute différente ; il y distingue des étages naturels, des accidents dominants, des masses imposantes et combinées ; les édifices, que la distance et l’obscurité achèvent et idéalisent à ses yeux, lui apparaissent selon des hauteurs bien diverses.
À l’origine, le poète prédomina un peu, puisque, dans l’aube rose de l’adolescence, il est naturel que l’imagination surtout fermente, flambe, fleurisse, feu et fleurs !