Presque tous les siens réunissent à la morale & au sentiment la chaleur & la correction du style. […] d’Arnaud, sont autant de Cours de Morale mise en action de la maniere la plus propre à faire impression, & qui peuvent être utiles à toutes les Nations policées.
S'il avoit eu soin d'unir la morale à la force comique ; de suivre les regles indispensables de la Comédie, destinée par son institution à instruire & à corriger ; de donner aux travers qu'il expose, les couleurs qui en font sentir & détester la difformité ; de punir sur la Scene les Personnages vicieux qu'il y introduit ; en un mot, de travailler à rendre les hommes meilleurs, autant qu'il s'appliquoit à les amuser : il est certain qu'il auroit droit de prétendre à une gloire plus brillante & plus solide que celle dont il est en possession. […] Ce n'est point par des déclamations insipides ; par un étalage de morale empoulée, gigantesque ; par des tableaux d'un coloris aussi forcé que rebutant ; par des sentimens alambiqués ; par une Métaphysique quintessenciée & confuse ; par des maximes parasites, jetées au hasard & avec affectation, que nos prétendus Comiques pourront se flatter d'égaler les Grands Hommes, en prenant une route opposée à celle qui les a conduits au succès.
Il n’a en lui nulle mesure morale de ses relations avec les autres hommes. […] Au troisième acte, Constantin était dans la morale éternelle : il est, aux deux derniers, dans la morale traditionnelle et historique. […] J’ai loué la morale très sûre, et même austère, de M. […] Cherchons une aventure morale d’homme de cinquante ans. […] Sa biographie morale est simple.
Après tout, la philosophie morale de La Rochefoucauld n’est pas si opposée à celle de son siècle, et il profita de la rencontre pour oser être franc. […] Otez de la morale janséniste la rédemption, et vous avez La Rochefoucauld tout pur. […] Le tond en est de morale chrétienne ou de pure civilité et usage de monde ; mais la forme surtout fait défaut ; elle est longue, traînante ; rien ne se termine ni ne se grave. […] Essais de Philosophie morale, 1837. […] Mais une grave affection morale, un grand trouble de sensibilité était intervenu vers 1829, et avait produit une vraie déviation dans l’ordre de mes idées.
On connaissait l’homme, on ne connaissait pas les hommes ; on n’avait pas pénétré dans l’âme ; on n’avait pas vu la diversité infinie et la complexité merveilleuse des âmes ; on ne savait pas que la structure morale d’un peuple et d’un âge est aussi particulière et aussi distincte que la structure physique d’une famille de plantes ou d’un ordre d’animaux. […] Cette seconde idée, à son tour, dépend d’une troisième plus générale encore, celle de la perfection morale, telle qu’elle se rencontre dans le Dieu parfait, juge impeccable, rigoureux surveillant des âmes, devant qui toute âme est pécheresse, digne de supplice, incapable de vertu et de salut, sinon par la crise de conscience qu’il provoque et la rénovation du cœur qu’il produit. […] La nation s’est installée à demeure au milieu de vaincus exploités et menaçants, comme les anciens Spartiates, et l’obligation de vivre à la façon d’une bande campée a tordu violemment dans un sens unique toute la constitution morale et sociale. […] Chacune d’elles a pour cause directe une disposition morale, ou un concours de dispositions morales ; cette cause donnée, elle apparaît ; cette cause retirée, elle disparaît ; la faiblesse ou l’intensité de cette cause mesure sa propre intensité ou sa propre faiblesse. […] C’est donc principalement par l’étude des littératures que l’on pourra faire l’histoire morale et marcher vers la connaissance des lois psychologiques, d’où dépendent les événements.
« La question, ainsi posée et acceptée, est exactement la même pour le principe de la vie morale que pour le principe de la vie corporelle. […] J’ajoute la loi des lois, la loi morale de la création intelligente et libre. […] Mais il est Dieu, et par conséquent il agit en tout d’une manière incompréhensible à notre misère morale. […] Il ne cherche point sa loi morale alors dans la science, qui ne peut rien lui dire que de matériel. […] Le christianisme en a simplifié pour nos siècles la formule morale.
Mais c’est ainsi que chaque individu a son histoire, quoique les bases de l’organisation physique et morale soient les mêmes chez tous. […] S’agit-il de la morale ? […] Enfin, elle ne saurait avoir de valeur morale pour l’avenir, dans la mesure où il est inconnu. […] Comme la supériorité que la société a sur lui n’est pas simplement physique, mais intellectuelle et morale, elle n’a rien à craindre du libre examen, pourvu qu’il en soit fait un juste emploi. […] Celle-là seulement mérite ce nom qui correspond à quelque supériorité sociale, c’est-à-dire intellectuelle ou morale.
Il faudra en venir là pour l’éducation morale. […] Toutes les incohérences de la morale politique et mondaine ne tiennent-elles pas dans ce mot ? […] La composition, la vérité, la morale n’y. trouvent pas leur compte, mais qu’importe ? […] Tout est sérieux quand la morale s’en mêle. […] Il a donné sa mesure dans ses journaux d’observation morale et dans ses romans inachevés.
On a reproché quelquefois à Montesquieu les historiettes dont il égaye encore plus qu’il ne les appuie ses graves sujets ; mais il savait, l’habile homme et le grand artiste, que même en telle matière il est souvent vrai de dire que le conte fait passer la morale avec lui. […] Lanjuinais : « Vous appartenez, et je me permets de dire, nous appartenons à une famille intellectuelle et morale qui disparaît. » Je reconnais le droit de le dire à celui qui parle ainsi, comme je le reconnaissais à M. […] On s’incline, on salue ; mais la vraie philosophie politique et morale, qui accompagne l’homme tel qu’il est et non tel qu’on veut qu’il soit, passe outre, poursuit sa marche, et n’abdique jamais. […] Il y a donc dans cette suite d’épanchements d’une âme jeune et mûre, beauté morale, élévation constante, mais aussi tension très sensible, et qui se traduit même par des mots.