Hugo, Vigny, Gautier, Banville, Leconte de Lisle, l’ont faite souverainement intelligente et sympathique, soit qu’elle déroule la légende des siècles, soit qu’elle s’éprenne de beauté grecque et païenne, soit qu’elle traduise et condense les splendides ou féroces imaginations religieuses qui ont ravi ou torturé l’humanité, soit enfin qu’elle exprime des sentiments modernes par des symboles antiques. […] S’il est un poète qui soit bien d’aujourd’hui, qui soit moderne jusqu’aux entrailles, c’est lui. […] Je trouve tout cela dans Kaïn, et c’est par là qu’il est si complètement moderne Sans parler davantage de l’âpre et généreuse pensée qui est au fond de cette belle histoire symbolique, le passé surgit aux regards de Thogorma avec une précision si poignante et dans un détail si arrêté qu’on n’y peut rien comparer, sinon les plus belles pages de Salammbô. […] Ainsi rien n’est plus moderne, sous ses formes bouddhiques, grecques ou médiévales, que la poésie de M.
C’est une fantaisie étrange que de traiter d’entomologiste l’homme qui a écrit l’introduction de l’Histoire de la littérature anglaise, les chapitres sur Milton et sur Shakespeare, les dernières pages de l’Intelligence ou le parallèle de l’homme antique et de l’homme moderne dans le troisième volume (je crois) des Origines de la France contemporaine. […] Quand le poète nous a dit que cette eau est suave et fortifiante, que tel parfum est discret comme la pudeur, ou léger comme l’espoir, ou chaud comme un baiser, et que les « arbres somptueux » portent des « fruits nouveaux », il est au bout de ses imaginations ; et nous sentons bien que ce ne sont là que des mots et que, moins timoré ou plus franc, il eût simplement transporté dans son Paradis les coulis du café Anglais et les meilleurs produits de la parfumerie moderne, ou qu’il se fût contenté de mettre en vers cet admirable conte de l’Ile des plaisirs, où le candide Fénelon exhorte les enfants à la sobriété en les faisant baver de gourmandise. […] Il sait ce qu’ont pensé et découvert les philosophes anciens et modernes, d’Empédocle à Schopenhauer, et d’Euclide à Claude Bernard. […] A part cette inconséquence d’ailleurs inévitable comme toutes les autres les trois grands morceaux sur la Philosophie antique, sur la Philosophie moderne et sur les Sciences, sont de pures merveilles.
Peu à peu les nations se rallient à cette forme moderne et populaire de l’époque créée par Richard Wagner. […] Le numéro de janvier 1885 contient les articles suivants : 1° Richard Wagner : motifs extraits de ses écrits. — Cet article composé de passages pris aux livres de Wagner, expose comme quoi il faut juger toute œuvre en tenant compte du milieu où elle a été produite ; 2° Sur Jacob Grimm, en mémoire du 4 janvier 1785 — Jacob Grimm est le philosophe allemand qui s’est le premier attaché à l’étude de l’esprit germanique ; 3° Etudes sur l’éternité, par Philipp van Hertefeld ; 4° Sur l’architecture théâtrale, par Friedrich Hofmann. — Cette étude montre que Wagner a repris l’idée du théâtre grec ; elle compare le théâtre de Bayreuth aux théâtres anciens et modernes ; 5° Observations sur Parsifal : explication de passages douteux ; 6° Un dialogue de fin d’année, au sujet du nouveau calendrier wagnérien ; enfin les communications nouvelles, etc. […] Le wagnérisme est une forme moderne qui se propage, et doit renouveler l’art français. […] La question de la traduction, travail linguistique important, est, selon Cécile Leblanc (Wagnérisme et création en France, Honoré Champion, Paris 2005), l’aspect le plus moderne des travaux de la revue.
Il est un art plus qu’exclusivement allemand ; il est une nécessité de l’esprit moderne : il ne peut donc prospérer que là où cette nécessité est sentie. […] Mais, presque en même temps, revenait à la surface de la vie européenne le démon de la politique, sous son costume du révolutionnaire moderne. Le monde politique de 1830 à 1880 faisait l’art à son image ou lui marquait sa place dans les boudoirs et les théâtres d’opérette ; le monde moderne cherchait son idéal ailleurs que dans l’art idéal : les poètes romantiques n’avaient aspiré qu’à faire avant tout et librement l’art idéal vivant, mais la vie, devenue encore plus libre, avant tout se consacrait à la politique, non à l’art. […] Ils ne savent pas que cet art ne vient point du tout de l’Allemagne moderne, mais de l’empire des Aryens, dont ils sont eux-mêmes les descendants.
* * * — Les tragédies de Ponsard ont le mérite artistique d’un camée antique — moderne. […] Bougival, l’atelier du paysage de l’école française moderne. […] * * * — La loi moderne, le Code, dans la réglementation des choses intéressant la société actuelle, n’a oublié que l’honneur et la fortune. […] Quant à la fortune d’aujourd’hui, qui est presque toute dans des opérations de bourse, de courtage, d’agiotage, de coulisse ou d’agences de change, rien n’a été prévu pour la protéger ou la défendre, cette fortune moderne : nulle réglementation de ces trafics journaliers ; les tribunaux incompétents pour toutes transactions de bourse ; l’agent de change ne donnant pas de reçu.
Homme moderne, quoiqu’il ait besoin d’échapper à la préoccupation moderne, — l’individualisme du Contrat social, de Rousseau, — il a trouvé une situation et il l’a exploitée, mais il s’est circonscrit, il s’est calfeutré dans cette situation. […] costumés avec le caoutchouc du siècle, baissés de trente-six crans, et transposés du ton féodal dans le ton moderne et bourgeois ; et les événements de ce poëme, en strophes de prose, sont de même transposés et baissés, et les détails aussi, et toutes choses enfin de ce livre, échoué sans naufrage ! […] Il y a des duels, les duels, la seule chose poétique des romans modernes avec la platitude, s’accroissant chaque jour de nos mœurs, mais poétiques à trop bon marché, quand l’auteur qui se les permet n’en relève pas le lieu par trop aisément commun, par quelque chose qui leur donne du caractère, et, pour Dieu !
Sainte-Beuve disait lui-même qu’on ne peut encore aujourd’hui, et tant que les Mémoires de M. de Talleyrand n’auront pas été publiés, écrire un travail complet sur celui qui résume le mieux en lui, dans les temps modernes, tous les sens du mot grec Ὑποκριτής.
. — De la Grèce moderne (1830). — Ahasvérus (1833). — Napoléon, poème (1836). — Prométhée, poème (1838). — Allemagne et Italie (1839). — L’Épopée indienne (1839). — De Indiæ, poésies (1839). — Le Génie des religions (1842). — Les Jésuites (1843). — Mes vacances en Espagne (1846). — Révolutions d’Italie (1848)
Les mêmes sentimens l'ont porté à s'élever contre les Philosophes modernes dans des Epîtres moins mauvaises que ses Odes, mais toujours foibles, & dans les Discours préliminaires placés à la tête de ses divers Ouvrages de Poésie.