Non pas à la manière de la belle Camille de La Fontaine, qui devient probablement une bonne femme de ménage, mais réhabilitée suivant le goût moderne, c’est-à-dire pleurant énormément et tombant d’une attaque de nerfs dans une syncope. […] Il n’est pas seul de sa famille, et toute une création moderne en remontant à Obermann et au chaste héros de Volupté, le reconnaît pour son parent. […] c’est pour arriver à elle que le pittoresque est devenu moyen principal dans la poésie et que tous les inconvénients du genre didactique ont envahi les livres modernes. […] Il s’y est pris un peu sur le tard, et lorsque son esprit bien imbu des idées modernes, ne se portait plus en avant franchement, et sans bagage d’idées préconçues. […] Sainte-Beuve, nous oserions l’accuser d’avoir l’esprit trop moderne, d’être trop imbu d’idées étrangères au goût antique pour ne pas s’égarer et égarer avec lui ceux qui l’écoutent.
La meilleure édition, qui est aussi la seule moderne, est celle de Marty-Laveaux. […] Il n’existe pas d’édition moderne des œuvres de J. […] Il existe cependant une édition moderne de la Mort de César, Marburg, 1886. […] Il n’y a pas de rééditions modernes de Du Bartas. […] Nous ne connaissons pas d’édition moderne de Du Vair.
Mais parler d’un centenaire de la philosophie moderne, du positivisme ou du socialisme, serait un assez étrange langage. […] Il y a longtemps que ces idées, si chaudes sous la plume de l’écrivain, se sont refroidies pour ses modernes lecteurs. […] Ce périple, à son propos, dans la Bretagne des vieux âges et la Bretagne moderne ne tient pas, de ma part, à une méthode générale et pour tous les cas. […] C’est un réquisitoire contre la civilisation moderne et une apologie de la civilisation médiévale, d’où suit le conseil de chercher le remède à la crise qui tourmente la civilisation moderne épuisée, dans un retour aux principes de la civilisation médiévale. […] L’invasion du matérialisme dans les institutions sociales et politiques et dans les relations des peuples est la suprême calamité des temps modernes.
Quant au nom, il est moderne ; mais, pour la chose elle-même, nous voyons qu’elle est très ancienne. […] N’est-ce pas précisément ce que la république représentative offre aux publicistes modernes de plus rationnel et de plus parfait ? Seulement les modernes instituent des rois héréditaires au lieu de consuls temporaires, pour éviter le danger des transitions dans le pouvoir monarchique. […] Quel écrivain lui comparerez-vous dans les temps modernes ? […] Nos tribunes modernes de Londres et de Paris ont son émotion, mais elles n’ont pas sa philosophie.
L’âme est la littérature moderne ; l’âme, c’est l’homme sous les mots ; l’âme est la muse souveraine et convaincue des écrivains qui remuent les masses et le monde. […] Rousseau la décrit comme le génie de la jeunesse sait seul décrire un pressentiment de l’amour dans un paysage de la moderne Arcadie. […] Une seule page de ce livre est d’un philosophe, d’un poète et d’un sage ; c’est celle où, au commencement d’un chapitre, véritable vestibule d’un panthéon moderne, Rousseau décrit l’horizon, la vie, la pensée d’un pauvre prêtre chrétien enseignant à un village, où il est exilé, le culte et la charité d’une communion universelle. […] Dans les temps modernes, Bacon avait passé sa vie dans les hautes magistratures ; Machiavel, dans les négociations diplomatiques, dans les conseils de sa république, dans les conciliabules des factieux, dans les mystères de l’ambition et des crimes de César Borgia, dans la confidence des papes et des Médicis, dans les tumultes des camps et du peuple. […] Quelles lettres de crédit apportées à la démocratie moderne, que ce livre érotique et orgueilleux des Confessions, dont la seule vertu est l’impudeur !
Le moderne Art, — notre Art, — a été institué au dix-septième siècle. […] L’Art moderne est né au jour où, la société moderne étant constituée, les artistes, libres de traditions anciennes, ont pu l’exprimer, intégralement : le seizième siècle fut l’époque des essais, le dix-septième siècle l’époque, glorieuse, de l’accomplissement. — Depuis, l’Art moderne, comme toutes choses vivantes, a passé par la triple évolution de la thèse, de l’antithèse et de la synthèse. […] Le Prix de Rome. — Mais, monsieur, nous avons des Sociétés nationales de musique, et tous les compositeurs modernes affirment les tendances exclusivement françaises de leur art. […] Lisez nos romans de chevalerie, qui vivent encore dans l’esprit populaire ; dépouillez-les des ornements médiocres dont ils furent enjolivés, et, une fois restitués dans leur simplicité première, transformez-les de nouveau, selon les inévitables lois du théâtre moderne. […] Pièces modernes, 6 planches.
Delacroix est décidément le peintre le plus original des temps anciens et des temps modernes. […] — Du reste il a toujours eu à son service un talent de facture ferme et solide, en même temps que très-facile, qui lui donne dans l’école moderne une place honorable et presque égale à celle de Guerchin et des Carrache, dans les commencements de la décadence italienne. […] Et, en effet, cela nous paraissait bien un peu allemand, et, les regardant curieusement, et avec le plaisir qu’on a à voir toute œuvre de bonne foi, nous songions à toutes ces célébrités modernes d’outre-Rhin qu’éditent les marchands du boulevard des Italiens. […] — Au vent qui soufflera demain nul ne tend l’oreille ; et pourtant l’héroïsme de la vie moderne nous entoure et nous presse. — Nos sentiments vrais nous étouffent assez pour que nous les connaissions. — Ce ne sont ni les sujets ni les couleurs qui manquent aux épopées. […] Nous sommes d’autant plus fier de notre avis, que nous le savons partagé par un des grands peintres de l’école moderne.
Artiste supérieur en quelques parties, incomplet par d’autres, mais si distingué par son principal cachet et qui mérite de vivre, quel est le rôle de Léopold Robert dans le travail moderne et dans le renouvellement de l’art ? […] Il qualifie quelque part cette peinture des Italiens modernes d’un seul mot : « On dirait de la peinture d’ennuyés. » Ici il en cherche la cause : J’y ai cependant fait une observation que je ne peux m’empêcher de vous communiquer, celle de n’y avoir trouvé aucun tableau un peu original : tous ne sont que de faibles réminiscences des ouvrages anciens et modernes, et rien de véritablement senti sur la nature. […] On voit le côté par lequel Léopold Robert confine et tient à l’école des modernes rénovateurs.
Je ne pousserai pas plus loin, ni auprès de plus modernes, ma question qui deviendrait indiscrète : « Lisez-vous, avez-vous lu Homère ? […] Gandar explique mieux qu’on ne l’avait fait encore comment Ronsard n’a pu triompher des différences essentielles qu’offre chez les Anglais et chez les modernes le genre qu’il prétendait embrasser avec audace et renouveler dans toute sa variété. Le poète lyrique du xvie siècle chercha aussi, comme l’ancien Thébain, à enchaîner ses rythmes à la musique, et à leur donner ces ailes qui font courir une parole chantante sur les lèvres des hommes : mais il eut beau s’efforcer, sa tentative interrompue, son échafaudage ne sert qu’à marquer sa ruine et à mieux faire mesurer l’infinie distance qu’il y a entre cette ode publique chantée et presque jouée de Pindare, et cette emphase moderne toute métaphorique, plus apparente ici dans une langue roide, neuve, et tout exprès fabriquée. […] Ronsard sans doute était né poète, autant ou plus que pas un des modernes, je ne dis pas seulement Français, mais encore Espagnols et Italiens.