J’aime la retraite, la vie simple et privée ; cependant j’en ai presque toujours mené une contraire à mon goût… Une mauvaise santé, et des chagrins vifs et répétés, ont déterminé au sérieux mon caractère naturellement très gai. […] La grande maxime de Mlle d’Ette, qui est aussi celle de tout le xviiie siècle, la voici : « Ce n’est que l’inconstance d’une femme dans ses goûts, ou un mauvais choix, ou l’affiche qu’elle en fait, qui peut flétrir sa réputation. […] Francueil se refroidit, ou plutôt il se dérange ; il court les soupers, il s’enivre tout de bon, il n’est plus aussi exact ni attentif auprès de son amie : les mauvaises mœurs du temps l’ont gagné.
Sorti de cette forte souche bourgeoise, mais ayant reçu en propre de la nature une inclination des plus expansives, Diderot fut le mauvais sujet de la famille, et il en devint la gloire. […] On a dit de lui qu’il était singulièrement heureux en deux points, « en ce qu’il n’avait jamais rencontré ni un méchant homme, ni un mauvais livre ». Car si le livre était mauvais, il le refaisait, et il imputait, sans y songer, à l’auteur quelques-unes de ses propres inventions à lui-même.
Il y a quelques années, on aurait hésité à prendre pour texte sérieux ces Mémoires qui passaient pour un assez mauvais livre et des plus amusants. […] Elle ajoute bien quelques mots de mauvais augure, mais qui ne se sont pas vérifiés. […] Sa mauvaise tête l’a entraîné dans un parti qui ne devait pas être le sien.
Le peu de notes qu’on a publiées de lui, et où il fait son portrait, ont donné à sa physionomie une vie et un naturel qui est mieux que de la majesté : « Plutarque me charme toujours, disait-il ; il y a des circonstances attachées aux personnes qui font grand plaisir. » Né le 18 janvier 1689, au château de La Brède, près de Bordeaux, il sortait d’une famille de robe et d’épée, de bonne noblesse de Guyenne : « Quoique mon nom ne soit ni bon ni mauvais, disait-il, n’ayant guère que deux cent cinquante ans de noblesse prouvée, cependant j’y suis attaché. » Son père, qui avait servi, après s’être retiré de bonne heure, soigna fort son éducation ; le jeune Montesquieu fut destiné à la magistrature. […] Il reconnaît lui-même qu’il était peu propre aux emplois et à ce qu’on appelle une profession ou un état : Ce qui m’a toujours donné une assez mauvaise opinion de moi, disait-il, c’est qu’il y a fort peu d’états dans la république auxquels j’eusse été véritablement propre. […] Ainsi un mauvais principe de philosophie, l’ignorance d’une cause physique, engourdit dans un moment toutes les forces de deux grands empires ».
Comment Platon, qui blâme dans le pathétique de la tragédie grecque une peinture de douleurs ou de crimes mauvaise pour les âmes, n’aurait-il pas eu quelque louange d’exception ou quelque regret marqué pour le poëte dont il aime d’ailleurs la gravité religieuse, et qu’il n’avait pas banni comme Homère de sa république idéale ? […] C’était, nous l’avons dit, cette satire effrénée d’Archiloque, ce dithyrambe de la haine, qui souvent portait une sorte d’enthousiasme dans les passions mauvaises, l’orgueil, la convoitise, l’envie ; pouvoir odieux, mais plus faible que la liberté, le talent et la vertu réunis. […] et Voltaire, à Potsdam, aurait pu la citer à Frédéric, que tout bas il accusait de rappeler Denys de Syracuse, à double titre de despote et de mauvais poëte.
Il opine du mieux qu’il lui est permis par la bouche de M. de Caumartin : ne trouvons pas mauvais qu’à son tour il se délasse. […] D’Alembert, parlant de ces vers de Fléchier, par lesquels l’orateur avait préludé à ses succès de chaire, a dit ingénieusement : « Rien n’est plus utile à un orateur pour se former l’oreille que de faire des vers, bons ou mauvais, comme il est utile aux jeunes gens de prendre quelques leçons de danse pour acquérir une démarche noble et distinguée. » (Éloge de Fléchier.) — Se rappeler aussi ce que dit Pline le Jeune en ses Lettres (liv.
Et d’abord nous partirons d’un fait incontestable et qui, jugé diversement, interprété en bonne ou en mauvaise part, saute du moins à tous les yeux. […] Nous examinerons dans un prochain article16 l’influence de ce dernier fait, et si, même en l’acceptant comme nécessaire, il n’y aurait pas moyen d’en corriger les mauvais résultats.
Voyez-vous un bon ou un mauvais signe en cette maîtrise de tous les arts, y compris celui d’écrire, par la critique moderne ? […] C’est nous qui le faisons ; s’il est mauvais, ce sera de notre faute.
Le monde semblera renversé ; l’état actuel étant mauvais, pour se représenter l’avenir, il suffit de concevoir à peu près le contraire de ce qui existe. […] Le royaume de Dieu sera comme un grand coup de filet, qui amène du bon et du mauvais poisson ; on met le bon dans des jarres, et on se débarrasse du reste 347.