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590. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

La nature nous avait bien doués, les événements nous ont mal servis : tant pis pour eux. […] Mais la fatalité, qui poursuivait Joseph, tournait tout à mal. […] Sa fierté à lui, honorable et vertueuse, s’accommoderait mal de ces transactions coupables ou de ses méprisantes légèretés. […] Tous les maux humains ne se traduisent-ils pas en douleurs ? […] Je vous écrivis en effet alors une épître en vers, qui exprimait très mal mes pensées, qui me donnait un air protecteur de critique, tandis qu’au fond de l’âme j’étais ému et enthousiasmé d’amitié et d’admiration.

591. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Plusieurs fois, les Mysiens s’étaient réunis pour l’attaquer, mais n’avaient pu l’atteindre, et le mal qu’il leur faisait s’accroissait de jour en jour. […] Il fit donc venir Cyrus et lui dit : « Enfant, sur la foi d’un vain songe, j’en ai mal usé avec toi ; ta bonne fortune t’a sauvé : sois joyeux. […] Quant à Astyage personnellement, Cyrus ne lui fit aucun mal, et le garda constamment près de lui jusqu’à sa mort. […] Lorsqu’un enfant vient de naître, tous ses parents, rangés autour de lui, pleurent sur les maux qu’il aura à souffrir depuis le moment où il a vu le jour, et comptent en gémissant toutes les misères humaines qui l’attendent. À la mort d’un de leurs concitoyens, ils se livrent au contraire à la joie, le couvrent, en plaisantant, de terre, et le félicitent d’être enfin heureux, puisqu’il est délivré de tous les maux de la vie.

592. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Enfin ascension dans un étroit escalier tournant, semblable à l’escalier de la colonne Vendôme, et où Mme de Galbois commence à se trouver mal. […] C’est mal écrit, quand on emploie deux de qui se régissent ; exemple, la fameuse phrase faisant le désespoir de Flaubert : une couronne de fleurs d’orangers. C’est mal écrit, lorsqu’on place assez près de l’autre, dans une phrase, deux mots commençant, par la même syllabe. […] Dimanche 7 mars Zola en entrant chez Flaubert se laisse tomber dans un fauteuil, et murmure d’une voix désespérée : — Que ça me donne du mal, ce Compiègne… que ça me donne du mal ! […] Et sous cette lumière de migraine, Hugo continue à boire du champagne et à parler comme si rien de ce qui fait mal aux autres, n’avait de puissance sur sa robuste constitution.

593. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Et qu’elle fait mal. Et que ça fait mal, d’avoir mal. […] Et que ça marche mal. Ça a toujours marché très mal. […] D’un homme mal élevé.

594. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

oui, pas mal le temps ! […] J’m’en fiche encore pas mal… Ah ! […] Ils s’en moquent pas mal, eux ? […] TITI., dans la foule. — Pas mal. […] Vous avez donc l’caractère mal fait ?

595. (1925) Comment on devient écrivain

Il écrit naturellement mal, comme d’autres écrivent naturellement bien. […] Le mal n’est pas nouveau, dira-t-on. […] Elle doit être la peinture du mal et du bien. […] Si vous choisissez mal, ne vous étonnez pas de ne pas avoir de succès. […] Le meilleur discours du monde, s’il est mal dit, ne produit aucun effet.

596. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Nous comprenons mal tant de sous-entendus et d’allusions à des personnages oubliés. […] Ces grandes pensées finissent mal. […] Éloa est le mythe du mal. […] Née de la pitié du Christ, non de sa colère, ou de sa justice, ou de son sacrifice, Éloa ne connaît devant le mal du monde que le sentiment du Christ devant le mal humain, la pitié. Le mal n’est pas un froid absolu, c’est un climat.

597. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Mais y en eût-il davantage, où serait le mal ? […] dit-elle, c’est mal ce que vous faites là. […] Les vieux tricots des femmes n’étaient pas mal non plus. […] Conclusion : disons un peu de mal du Théâtre-Libre et pensons-en quelque bien. […] Elles se sont élevées toutes seules, c’est-à-dire assez mal.

598. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Je vous suis mal connu. […] Ferai-je le mal qu’on approuvera, ou le bien qui sera désapprouvé ? […] Quel mal ai-je fait ? […] Il crut le mal, comme il le croirait aujourd’hui ; il est méchant, mais il est encore plus sot. […] C’est qu’il n’y a plus de mal à leur faire : ils sont morts.

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