Que ce soit encore le confortable, la chaleur resserrée de quelque gai petit logis de pauvre, l’originale maison, par exemple, que le pécheur Peggotty s’est faite dans une vieille barque ensablée à deux pas du long grondement de la mer grise, le style de l’écrivain encore se contourne et se complaît avec des airs de souriante satisfaction. […] Dans les livres antérieurs, les tableaux sont plus nettement poussés au grotesque ou au noir et, de la sorte, certains intérieurs poudreux et obscurs où le fantastique se mêle facilement au réel, la maison sinistre et taciturne d’un vieil usurier dans Nicolas Nickleby, le sombre et sordide bureau d’Antoine Chuzzlewitt, saillent avec une étrange vigueur. […] Tels sont encore, dans La Petite Dorrit, le vieux Flintwinch, qui promène si bizarrement son torticolis de pendu réchappé par l’atmosphère ténébreuse de la maison Clennam, ou cet aventurier presque de race, Rigaud, dont les mains blanches et sales sont étrangement soupçonnées d’avoir étranglé une femme dans un endroit écarté, près de Marseille. […] Micawber, les conflits de miss Betsy Trotwood avec les âniers qui traversent la pelouse en face de sa maison, les capitulations successives de David devant sa tyrannique logeuse, font la gaîté de David Copperfield. […] Micawber, sa mère la femme geignarde, bavarde et sans tête qu’est Mme Nickleby, Charles Dickens fut élevé avec des frères et sœurs qui ne le valaient guère, d’abord à Chatam, au bord de la mer, puis dans une de ces désolantes petites maisons basses qui forment les faubourgs de Londres.
Si Boileau avait voulu faire une épigramme, il n’aurait pas choisi autrement son texte ; mais, quand Boileau écrivit cette satire ou ce lieu commun sur la noblesse, il était jeune, il avait besoin d’appui et de protection en Cour : Dangeau s’offrait, brillant, fastueux, obligeant, bon prince, aimant les lettres, faisant de mauvais vers et goûtant les bons ; Boileau le prit sur l’étiquette et le caressa même par son faible ; il le traita tout net de grand seigneur et d’homme issu d’un sang fécond en demi-dieux : « Les plus satiriques et les plus misanthropes, a remarqué à ce propos Fontenelle, sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs. » Vingt ans plus tard, La Bruyère, qui n’avait pas, il est vrai, besoin de Dangeau, et qui avait pour lui la maison de Condé, n’était pas si facile ni si complaisant ; le portrait de Pamphile, de l’homme de cour qui se pique avant tout de l’être et qui se guinde, s’étale et se rengorge avec complaisance, est en grande partie celui de Dangeaua. […] Soulié, Dussieux, de Chennevières, Mantz, de Montaiglon, qui, par une coalition désintéressée et fraternelle, se sont entendus pour nous donner cette fois, avec l’aide d’une honorable maison de librairie, une édition complète du Journal de Dangeau. […] Comme il était grand maître de l’ordre de Saint-Lazare, il se chargea généralement de l’entretien et de l’éducation de vingt jeunes gentilshommes, qu’il fit chevaliers de cet ordre, et les rassembla dans une maison de la rue de Charonne, en bon air, avec un jardin, mur mitoyen du couvent de Bon-Secours. Il y établit un principal instituteur qui choisissait les autres, ce qui n’empêchait pas le marquis et l’abbé de Dangeau, son frère, de venir de temps en temps inspecter la manutention et l’ordre de la maison. […] Quoique la maison que le marquis de Dangeau avait établie fût originairement et particulièrement destinée à des élèves chevaliers, il avait permis qu’on y admît d’autres enfants dont les parents payaient la pension, ne fût-ce que pour exciter l’émulation commune.
En 1892, il habitait au Croisic, sur le quai, devant le port, une vieille maison d’armateur. […] … » Le maître de la maison lui frappait amicalement sur l’épaule : « Ah ! […] Sa maison était pourvue de bons meubles. […] Cette maison est la seule des demeures parisiennes de Balzac qui subsiste encore. […] Nerval séjourna dans cette maison en 1853-1854.
Pour les découvrir, il faudrait partir des phénomènes les plus grossiers, par exemple, des serpens, des oiseaux, des arbres, des maisons, des papillons ; il est certain qu’un serpent, qu’un arbre, qu’une maison serait ridicule sur le dos d’une femme.
A seize ans, elle fit des siennes et prit son essor : « elle quitta la maison paternelle et suivit une compagnie de soldats qui passait par Lyon, allant rejoindre l’armée française que François 1er envoyait en Roussillon, sous le commandement du Dauphin, pour mettre le siège devant Perpignan. […] Il est certain qu’elle eut une jeunesse fort émancipée et à demi virile, et qu’elle trancha de l’amazone ; mais ensuite, et quelles que fussent les chansonnettes et les propos légers, tels que ceux que nous venons de lire, il paraît bien qu’elle vécut à Lyon fort considérée, fort entourée de tout ce qu’il y avait de mieux dans la ville, et de tout ce qui y passait de voyageurs savants et distingués qui se faisaient présenter chez elle : car elle avait une maison, un salon ; on y faisait de la musique, on y lisait des vers, on y causait de sciences et de belles-lettres. […] tu es trop mère pour parler convenablement dans ta propre cause. » — Vénus choisit Apollon, « encore que l’on ait semé par le monde, dit-elle, que la maison d’Apollon et la mienne ne s’accordaient guère bien. » Diane, en effet, et les Muses sont les vierges par excellence. […] Quand ils entrent en leur maison, ils craignent que quelqu’un les regarde. Incontinent qu’ils sont entrés, barrent leur porte, serrent les fenêtres, mangent salement sans compagnie, la maison mal en ordre ; se couchent en chapon, le morceau au bec.
Il reste dans la même ville (à Séville), mais il est tantôt dans la maison de Chimène, tantôt dans celle de don Diègue, tantôt dans le palais du roi, tantôt dans la rue : le premier acte renferme ainsi trois changements, le second trois, le troisième deux, le quatrième deux, le cinquième quatre, de compte fait. […] Les premières scènes qui se passent dans la maison du comte et de Chimène sont de pure confidence. […] Dans le drame espagnol, cette même infante qui a commencé par chausser à Rodrigue les éperons de chevalier, cette princesse tant respectée et admirée de lui, et qui lui voudrait un peu moins de respect avec un peu plus de tendresse, a une existence bien distincte, bien définie ; elle passe par des péripéties frappantes et qui intéressent ; elle sauve Rodrigue et le protège quand on le poursuit après la mort du comte ; elle a le temps de renaître à l’espérance lorsque lui-même, partant pour combattre les Maures à la tête de ses cinq cents amis, il la salue galamment à ce balcon de sa maison de plaisance, d’où elle l’a reconnu. […] Don Diègue reste seul, exhale son désespoir, déplore son infamie qui fait contraste à sa gloire passée, et, s’adressant à cette épée devenue inutile, il la rejette par ces beaux vers que chacun sait : « Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre…… » Dans la pièce espagnole, c’est lorsqu’il est rentré dans sa maison où ses fils remarquent sa douleur sans en savoir d’abord le motif, que don Diègue, leur ayant dit de sortir, essaye s’il pourra encore manier le fer ; car devant le comte il n’avait pas d’épée et ne portait que son bâton qu’il a brisé de rage. […] Ce Rodrigue après lequel on court est dans la maison où on ne le cherche pas, la maison même de celui qu’il vient de tuer, dans l’appartement de Chimène.
Mademoiselle Gagny place en ville dans des maisons recommandables les plus âgées de ces filles, les aidant de ses conseils et les rappelant à elle quand elles ne sont pas heureuses. […] bâties de pièces incongrues, arrachées aux démolitions de la grande ville ; ce qui n’empêche pas qu’au milieu de ces tristes cabarets de barrière, de ces maisons qu’on dirait abandonnées ou hantées par le mal, éclatent tout à coup, par endroits, un champ de verdure qui vous sourit, de fraîches cultures que n’atteint pas la vulgarité environnante ? […] Cette faveur n’eut d’autre résultat que de resserrer de plus en plus les liens d’affection qui les unissaient à leur maîtresse ; elles restèrent comme servantes dans la maison où elles avaient été esclaves. […] Tous admirent qu’elle puisse suffire à tant de soins dans une maison aussi désemparée. […] Son frère, perclus, qui n’a pas un mouvement, reçoit d’elle une instruction et des sentiments religieux qui le consolent ; un vieux grand-père, dans la misère, est adopté ; la mère, devenue paralytique, une jeune sœur, victime d’un accident, sont soignées, remplacées ; l’intempérance du père est limitée ; grâce à Emmeline, tout va pour le moins mal possible dans la plus triste des maisons.
Je traduirai ici le passage même de cet auteur anglais, Joseph Spence, qui avait visité Lesage dans un voyage en France : Sa maison est à Paris, dit Spence, dans le faubourg Saint-Jacques, et se trouve ainsi bien exposée à l’air de la campagne. […] Le jardin est seulement de la largeur de la maison, laquelle donne d’abord sur une sorte de terrasse en parterre plantée d’une variété de fleurs les plus choisies. […] C’est dans le cabinet de droite, en descendant, qu’il a écrit Gil Blas, ou du moins une partie de Gil Blas, car il est douteux que Lesage ait occupé durant trente ans la même maison. […] La petite maison de la haute ville de Boulogne, où il passa ses derniers jours, et que j’ai tant vue et regardée dans mon enfance, était certes moins riante et moins jolie. […] En dernier lieu, et pendant un grand nombre d’années, Lesage habita une petite maison au haut du faubourg Saint-Jacques.
Vous êtes cloué toute la journée à la maison ! […] Au fond d’un vallon, une maison de garde allumait ses vitres. […] Il fallut s’arrêter aux premières maisons qui se rencontrèrent : c’était entre Angoulême et Libourne. […] Est-ce un moulin que ma maison ? […] Savéli rapporte le corps de Fédotia à la maison de son père.