Elle l’introduisit à Saint-Cyr, maison où elle avait rassemblé l’élite des jeunes filles nobles du royaume. […] Le roi, son fils, son petit-fils, la cour entière assistèrent dans la maison de madame de Maintenon, à Saint-Cyr, à la cérémonie où le génie de l’éloquence consacrait le génie de la poésie. […] Le roi la fit découvrir dans Paris et enfermer dans une maison de fous. […] On la transféra, après plusieurs interrogatoires, dans une maison cloîtrée de Vaugirard, sous la surveillance du curé de Saint-Sulpice. […] Quand il devint trop étroit, Fénelon leur ouvrit son séminaire et loua des maisons dans la ville.
Elle eut l’habileté de gagner ses procès, de conquérir en quelque sorte son bien et celui de ses enfants, et c’est alors qu’elle se livra à ses goûts, en établissant à Paris une maison qui rassemblait des gens de lettres, des gens du monde, et qui, insensiblement, se trouva l’une des premières et la plus en vue vers la date de 1710-1733, durant plus de vingt ans. […] Sa maison était honorable pour ceux qui y étaient admis. […] Aussi, ceux qui avaient leurs raisons pour trouver mauvais qu’il y eût encore de la conversation quelque part, lançaient-ils, quand ils le pouvaient, quelques traits malins contre la maison de Mme de Lambert. […] Je retrouve quelques-uns des mêmes reproches, non pas chez un ennemi, mais sous la plume d’un ami, M. de La Rivière, le même qui fut le gendre de Bussy-Rabutin, et qui s’était retiré, dans sa vieillesse, à la maison de l’Institution de l’Oratoire. […] J’ai été vingt-cinq ans sans entrer dans sa maison, hors une fois que j’allai la voir pour la préparer à son voyage de l’éternité (c’est-à-dire pour la faire confesser)… Elle m’a pourtant conservé son estime et son amitié jusqu’à la fin… Elle venait me voir et m’écrivait de temps en temps : mes réponses tiraient toujours sur sa conscience.
Tel est l’Auteur de l’Histoire de la Maison de Bourbon, & de celle de Montmorency, plus ancienne, mais moins illustrée. C’est dans les Ouvrages généalogiques de Duchesne, qu’il a puisé la plus grande partie des faits qu’il rapporte sur cette derniere Maison.
Asti ressemble à Mâcon, au luxe près des belles maisons, que l’emphase italienne appelle palais. […] Il me présenta dans différentes maisons, particulièrement chez les ministres des autres puissances. […] Il y avait alors dans les possessions flamandes de la maison d’Autriche des abbayes pourvues de dotations considérables, et dont les dignités, c’est-à-dire les revenus, appartenaient de droit à la plus haute aristocratie de l’empire. On choisissait les abbesses, les supérieures, parmi les princesses des maisons souveraines, et pour mériter le titre de chanoinesse il fallait montrer dans sa famille, tant en ligne maternelle que paternelle, au moins huit générations de nobles. […] Il parle du Piémont et de ses souverains en Coriolan vengeur ; il passe son temps librement en sigisbé assidu et toléré dans la maison de son ami.
C’est dans une maison de la rue des Colonnes communiquant avec le théâtre. […] Cette femme, je l’étudie, parce que pour moi, elle est physiquement et moralement le type de la fille de maison, qu’elle y ait été ou non. […] Dans cette pension, il était blessé par un petit démocrate en sabots, et on le rapportait à la maison dans une couverture. […] » Et je compris qu’il parlait des maisons de prostitution de la route de Vincennes : « Eh bien ! […] On cause des sœurs qui soignent les malades, de celle qui vient de quitter la maison, après avoir fermé les yeux de M.
Il était de fière et forte race, descendant des anciens ducs et rois de Bretagne, allié et apparenté aux principales maisons souveraines : « Je me contenterai, écrit à ce sujet un de ses anciens biographes, de dire seulement une chose assez belle et assez particulière, c’est qu’en quelque lieu de l’Europe qu’il allât, il se trouvait parent de ceux qui y régnaient. » On sait le mot de sa sœur répondant à une déclaration galante de Henri IV : « Je suis trop pauvre pour être votre femme, et de trop bonne maison pour être votre maîtresse. » Né au château de Blein en Bretagne en 1579, Henri de Rohan, l’aîné de sa famille, fut donc élevé avec de grands soins par sa mère veuve, Catherine de Parthenay, qui mit de bonne heure sur lui son orgueil et ses espérances. […] Quant à la noblesse et aristocratie de France, il l’estime, et sans assez de raison peut-être, beaucoup plus heureuse que celle d’outre-mer, « tant parce que celle-ci, dit-il, paie taille comme le peuple, qu’aussi pour la rigueur de justice qui est si ordinairement exercée contre eux, qu’il y en a qui tiennent à beaucoup d’honneur, et prennent la grandeur de leurs maisons par le nombre de leurs prédécesseurs qui ont eu la tête tranchée, au lieu que cela est fort rare parmi nous. » Il parle ici en jeune homme et avant Richelieu. […] Son dessein eût été d’agir militairement, de démanteler les petites places qui ne pouvaient tenir, et de fortifier les principales, Nîmes, Montpellier, Uzès ; « Nous avions, dit-il, des hommes assez suffisamment pour faire une gaillarde résistance ; mais l’imprévoyance des peuples et l’intérêt particulier des gouverneurs des places firent rejeter mon avis, dont depuis ils se sont bien repentis. » Dans ses remarques sur les Commentaires de César, admirant l’influence qu’eut Vercingétorix sur les peuples de la Gaule pour leur faire accueillir les meilleurs moyens de défense : Il a eu, dit-il, le pouvoir de faire mettre le feu à plus de vingt villes pour incommoder leurs ennemis, ce qui témoigne son bon sens… Son grand crédit est remarquable ; car, à des peuples libres, au commencement d’une guerre, avant que d’en avoir éprouvé les mauvais succès et dans l’espérance de pouvoir vaincre sans venir à des remèdes si cuisants, il leur persuade de mettre le feu à leurs maisons et à leurs biens, pour la conservation desquels se fait le plus souvent la guerre. […] Et cependant ce grand homme rapportait à la fortune tous les succès qu’il avait ; car, soit qu’il écrivît à ses amis de Corinthe, soit qu’il haranguât les Syracusains, il disait souvent qu’il savait gré à Dieu de ce que, voulant sauver la Sicile, il s’était inscrit sous son nom ; et dans sa maison, ayant érigé une chapelle à la Spontanéité (à ce qui vient de soi-même), il y sacrifia ; et la maison même, il la dédia au Génie sacré.
Je me chargerai très volontiers de la lettre de Mme la margrave, et je pense qu’elle ferait très bien, dans la lettre qu’elle m’écrira, de mettre les sages réflexions que M. de Voltaire emploie dans la sienne concernant l’agrandissement de la maison d’Autriche… Une lettre, dans le sens voulu, fut écrite par la margrave et adressée non pas au roi, mais au cardinal ; la lettre au roi ne devait venir qu’après qu’on aurait sondé le terrain à Versailles. […] Votre sort décidera du mien ; je ne survivrai ni à vos infortunes, ni à celles de ma maison. […] Quant à la margrave, après avoir fait ses objections à Frédéric, elle n’hésitait pas et se tenait prête à partager et à imiter son sort : « Je suis dans un état affreux, écrivait-elle à Voltaire (le 19 août), et ne survivrai pas à la destruction de ma maison et de ma famille : c’est l’unique consolation qui me reste. » Et le 16 octobre : « Notre situation est toujours la même : un tombeau fait notre point de vue. […] Je ne précipiterai rien, mais aussi me sera-t-il impossible de changer de sentiments… Je suis très résolu de lutter encore contre l’infortune ; mais en même temps suis-je aussi résolu de ne pas signer ma honte et l’opprobre de ma maison… Quant à vous, mon incomparable sœur, je n’ai pas le cœur de vous détourner de vos résolutions. […] Au moins ne pourra-t-on pas dire que j’aie survécu à la liberté de ma patrie et à la grandeur de ma maison, et l’époque de ma mort deviendra celle de la tyrannie de la maison d’Autriche.
Retirée dans une maison qu’elle avait à Meudon, il ne tenait qu’à elle d’y rester, lorsque le matin du 2 septembre, elle reçut un mot d’avis d’une dame anglaise de ses amies, qui l’engageait à revenir à Paris, parce qu’elle pourrait y être fort utile à un malheureux. […] Un jour (c’était dans l’après-midi même du 3 ou 4 septembre), revenant à sa maison de Monceaux et passant devant la maison de Mme Elliott dont il vit les portes ouvertes, il demanda si elle était en ville, et s’arrêta pour lui faire visite. […] À cette époque, le duc de Biron n’avait ni maison ni domicile à Paris ; il avait été dénoncé à l’armée par un des généraux révolutionnaires nommé Rossignol… Le duc, qu’on nommait alors le général Biron, était venu se disculper auprès du ministre de la guerre, et il logeait, pour le peu de temps qu’il devait rester à Paris dans cet hôtel garniu. […] Retirée les jours suivants à sa maison de Meudon, et devenue peu après assez sérieusement malade, elle reçut un matin, par les mains d’un vieux valet de chambre, une lettre du duc d’Orléans, très affectueuse, dans laquelle il regrettait de ne pas oser venir lui-même, et la priait de passer chez lui dès qu’elle serait mieux, « ajoutant que tout le monde l’avait abandonné et qu’il espérait que sa malheureuse situation lui vaudrait un pardon, si elle le croyait coupable ». […] Laurent (de l’Ardèche) dans son livre sur La Maison d’Orléans (page 171).
Entre les sociétés que j’ai citées comme formées de la composition de l’ancienne maison Rambouillet, je n’ai eu garde de citer ni l’hôtel de Nevers, ni l’hôtel de Bouillon, ni l’hôtel de Soissons, qui formèrent une coterie à part, incompatible avec les précieuses, encore plus avec la bonne compagnie, une coterie trop diffamée pour la cour même, et qui appartenait à la classe des sociétés dissolues de la capitale. […] Les souvenirs politiques, les habitudes morales, les relations sociales étaient tout opposées entre ces Mazarins et tout ce qui avait eu quelque rapport avec la maison de Rambouillet, dont il n’existait plus personne, lorsque les sociétés de Nevers et de ses parentes étaient florissantes. […] Le duc de Nevers avait accueilli dans sa maison la femme d’un officier du prince de Condé, qui, durant la Fronde, l’avait trahi pour se dévouer au cardinal. […] Racine ne peut donc avoir eu à se plaindre des intrigues de cette maison, Boileau son ami à l’en venger. […] Et cependant seize années après elle en avait encore des souvenirs déplaisants, en voyant jouer Esther (1689), à Saint-Cyr, par les jeunes élèves de cette maison.