J’aimerais autant qu’au sortir de là, pour compléter l’absurdité, on envoyât les élèves apprendre la grâce chez Vestris ou Gardel, ou tel autre maître à danser qu’on voudra. […] La manière vient du maître, de l’Académie, de l’école et même de l’antique.
Il faut : 1° Créer un nombre suffisant de professeurs et les stipendier de manière qu’ils puissent se livrer tout entiers à l’enseignement ; 2° Établir à côté des écoles un hôpital où les élèves soient initiés à la pratique ; 3° Obliger les maîtres à suivre un ordre fixe et déterminé dans le cours des études. […] Dans le cours des beaux-arts, j’écrivais autant pour les élèves que pour les maîtres ; j’avais à ordonner l’éducation première des enfants.
Quoiqu’il n’ait pas le talent et l’autorité de ses maîtres, cependant ses maîtres le réclament.
Nous avons ouï dire que Guizot, l’illustre maître (et qui l’est trop) de Dupont-White, avait autrefois des joies singulières, des pâmoisons d’Ixion qui presse sa nuée sur son cœur, quand il disait ce simple mot, qui fut du reste toute sa politique : « le gouvernement ! […] Issu de Guizot le doctrinaire, mais avec un tour d’esprit autrement vivant et enflammé que celui de son maître, Dupont-White s’est contenté de recommencer la balançoire connue entre l’idée abstraite de l’État et l’idée abstraite de l’Individu, et de nous refaire, sous une autre forme, la vieille cote mal taillée entre l’autorité et le progrès reprise tant de fois !
Ses soixante dernières pages surtout, sont écrites comme un valet qui, voulant faire fortune, écrirait l’histoire de son maître, à qui il viendrait tous les matins la lire à son lever. […] En louant l’esclave, le grave Sénèque ne pouvait se dispenser de louer le maître.
C’est à la même idée que tenait l’apothéose de leurs prédécesseurs ; la fantaisie de se faire adorer de leur vivant ; les temples qu’on leur élevait dans toutes les parties de l’empire ; la multitude énorme de statues d’or et d’argent, de colonnes et d’arcs de triomphe ; le caractère sacré imprimé à leurs images et jusqu’à leurs monnaies ; le titre de seigneur et de maître que Tibère même avait rejeté avec horreur, et qui fut commun sous Domitien ; la formule des officiers de l’empereur, qui écrivaient, voici ce qu’ordonne notre Seigneur et notre Dieu 50 ; et quand les princes, par les longs séjours et les guerres qui les retenaient en Orient, furent accoutumés à l’esprit de ces climats ; la servitude des mœurs, l’habitude de se prosterner, consacrée par l’usage et ordonnée par la loi. […] Il eût mieux valu dire que sa valeur n’était rien à son humanité ; qu’empereur il fut modeste et doux ; que maître absolu, il donna, par ses vertus, des bornes à un pouvoir qui n’en avait pas ; qu’il n’eut point de trésor, parce qu’il voulait que chacun de ses sujets en eût un ; que les jours de fêtes, il empruntait la vaisselle d’or et d’argent de ses amis, parce qu’il n’en avait point lui-même ; qu’il fut humain en religion comme en politique ; et que, pendant tout le temps qu’il régna, tandis que les autres empereurs, persécuteurs des chrétiens, lui donnaient l’exemple d’une superstition inquiète et féroce, il ne fit jamais, dans ses États, ni dresser un échafaud, ni allumer un bûcher.
Vous me direz en vain que ce genre est bizarre ; Qu’il infesta Paris d’une école barbare ; Que, le maître excepté, ces nouveaux Lycophrons Devraient tenir séance aux petites-maisons ; Que, ne pouvant du maître imiter le génie, À défaut de sa verve, ils ont pris sa manie ; Que, pour être immortel, il faut du sens commun, Et que les temps futurs n’en connaîtront pas un.
Ses goûts de lettré l’éloignaient de la chirurgie ; il prit le parti de ce demi-cloître et ferma les yeux sur les inconvénients de l’avenir, séduit sans doute par une perspective de retraite et d’étude au sein de vastes bibliothèques, par l’idée de ne pas changer de maîtres et de guides, lui timide et qui craignait avant tout le commerce des hommes. […] Judicieux esprit qui n’avait nul besoin d’exagérer l’instrument prétendu infaillible, Daunou n’a jamais cru pouvoir s’en passer ; il en a dissimulé du moins plus d’une fois les inconvénients, varié l’emploi et dirigé les applications aux plus justes objets. « Il est maître en fait de méthodes, » a dit M. […] A partir de ce jour, la France eut un maître, et Daunou, après une honorable résistance, battit en retraite devant lui. […] Daunou, cette fois, dut en vouloir à Bonaparte doublement, à cause de cette faiblesse que le maître lui avait arrachée. […] Daunou comme à un maître et à un chef vénéré.
C’est que l’Encyclopédiste est du premier coup l’individualiste passé maître et l’invidualiste modèle. […] Leur vrai maître est Hobbes. […] Comte, il ne se prive nullement de discuter avec son maître ; et avec une précision et un serré que son maître atteint fort souvent, mais ne garde pas toujours. […] Il détestait son maître, et il le battait sur toi. […] Ô poète, ô maître, ô semeur !