Il me reste à examiner chez MM. de Régnier et Griffin — et l’on voudra bien étendre ces observations à d’autres poètes de ces jours, — des qualités et des défauts qui se rattachent de plus loin à la philosophie, à la méthode ou à la forme qu’ils ont préférées ; ces notes réunies achèveront d’éclairer leur personnalité. […] Cette tendance est la conséquence nécessaire de leurs prédilections pour certaines formes musiques et plastiques ; leurs méthodes d’art la reflètent aussi. […] La logique est sa raison d’être, la proportion est sa méthode ; son but est la pureté impeccable des formes, — leur objectivité, son aboutissement.
L’Essai n’en est pas moins le premier modèle de la critique historique, et si l’exécution n’en vaut pas toujours la méthode, la méthode est la bonne, et l’esprit humain n’en changera pas. […] Mais il nous a prémunis contre lui-même, et c’est grâce à sa méthode que, juges plus désintéressés de la vraisemblance et mieux informés de la vérité des témoignages, nous avons pu relever le moyen âge de ses mépris, et rendre au christianisme sa part dans une civilisation supérieure à celle que Voltaire a rêvée.
On ne s’expliquerait pas l’attachement de tel ou tel philosophe à une méthode aussi étrange si elle n’avait le triple avantage de flatter son amour-propre, de faciliter son travail, et de lui donner l’illusion de la connaissance définitive. […] Si nous cherchons, en effet, comment un corps vivant s’y prend pour exécuter des mouvements, nous trouvons que sa méthode est toujours la même. […] Elle opère par deux méthodes complémentaires — d’un côté par une action explosive qui libère en un instant, dans la direction choisie, une énergie que la matière a accumulée pendant longtemps ; de l’autre, par un travail de contraction qui ramasse en cet instant unique le nombre incalculable de petits événements que la matière accomplit, et qui résume d’un mot l’immensité d’une histoire.
La méthode ou, pour mieux dire, le procédé de Bossuet était autre, non pas qu’il ne lui arrivât sans doute de répéter le même discours ; il y en a qu’on lui redemandait d’une année à l’autre ; mais, dans ce cas encore, il est douteux qu’il les récitât exactement de même. […] Bossuet, en toute sa vie, marche à visage découvert, et rien de lui, rien de ses actions ni de sa pensée n’est dans l’ombre ; il fut en tout le contraire des opinions et des méthodes particulières ; il fut l’homme public des grandes institutions et de l’ordre établi, tantôt l’organe, tantôt l’inspirateur, tantôt le censeur accepté de tous, ou le conciliateur et l’arbitre.
Quoi qu’il en soit, nous y sommes, et il s’agit, bon gré mal gré, d’inaugurer une nouvelle période, une nouvelle méthode de l’Empire : la méthode et la période parlementaires.
La langue Pour la langue, les Romains se faisant d’après les Grecs un vocabulaire philosophique, scientifique et même poétique, indiquaient à la nouvelle école la méthode à suivre : et l’on voit tout de suite le danger. […] 6° Plus originale, plus audacieuse est la méthode si fort préconisée par Ronsard : le provignement des mots : « Si les vieux mots abolis par l’usage ont laissé quelque rejeton, tu le pourras provigner, amender et cultiver, afin qu’il se repeuple de nouveau. » Ainsi de lobbe, on tirera lobber, de verve, verver, d’essoine, essoiner.
Il en a conçu la méthode, les directions, les résultats. […] Là, comme ailleurs, la méthode de Diderot consiste à suspendre sa pensée à la pensée d’autrui, en digressions à perte d’haleine ; les tableaux, les statues offrent un débouché de plus au bouillonnement interne de sentimentalité, de réflexion, d’imagination qui fermente en lui.
Une querelle s’éleva, voici quelques années, entre deux critiques notoires l’un tenait pour la méthode dogmatique, l’autre pour l’impressionniste. […] Une petite feuille si drôle, Le Pal, arborait cette rubrique : « Causeries sur quelques charognes. » La seconde ligne portait : « Hugo, About, Vallès. » II ne faut point s’étonner si par cette méthode on s’attire quelques hostilités.
Donc ne jamais lire le critique d’un auteur avant l’auteur lui-même ; ne jamais relire un auteur qu’après avoir lu un ou plusieurs critiques de cet auteur, voilà, je crois, la bonne méthode de lecture et de relecture. […] On reconnut, vers 1880, l’inanité de cette méthode et de ses résultats ; on mit entre les mains des écoliers des critiques ; on leur fit des cours de littérature très mêlés et même chargés de critique ; on leur fit faire des dissertations sur le stoïcisme dans Montaigne et l’atticisme dans Molière ; — et alors ce fut bien pis.