On ne peut trop s’étonner qu’un homme dont les Poésies annoncent un caractere porté à l’indulgence, & qui en avoit lui-même besoin, se soit livré, avec si peu de réserve, au fiel qui domine dans ses Mémoires & Réflexions sur les principaux événemens du Regne de Louis XIV. Ces Mémoires ne sont, à proprement parler, qu’une satire d’un bout à l’autre.
On ne distinguait pas à l’origine entre l’imagination et la mémoire. Les muses étaient les filles de Mémoire. « On parlait pour dire vrai, on chantait pour dire plus vrai encore. » Mythos, qui plus tard a voulu dire fable, dans la langue homérique signifie discours et vérité. […] Les couleurs se perdent avec le temps, et l’esprit, ne trouvant plus dans la mémoire que des objets décolorés, se ternit. […] M. de Circourt, le plus savant et le plus obligeant des hommes, avait bien voulu autrefois et sur ma prière, dans un temps où je songeais déjà à Bonstetten (1844), écrire tout un mémoire où il avait rassemblé ses riches souvenirs. […] Quant aux mémoires, Bonstetten, cédant enfin aux importunités de ses amis, consentit à jeter sur le papier quelques-uns de ses souvenirs de jeunesse
L’auteur n’a jamais fait réimprimer son premier écrit, auquel il ne rend peut-être pas toute la justice qui lui est due ; il en a repris depuis et rectifié plusieurs des idées principales dans le mémoire sur la Formation territoriale et politique de la France, lu à l’Académie des Sciences morales en 1838. […] Chaque trait de talent et de pensée était vivement saisi au passage, et je me souviens qu’on applaudit fort celui-ci, par exemple (je ne le cite que comme m’étant resté dans la mémoire), lorsque, arrivant à parler de l’ordre des jésuites, l’historien décrivait cette société habile, active, infatigable, qui, pour arriver à ses fins, osait otut, même le bien. […] On avait des histoires écrites par de véritables contemporains, acteurs ou témoins, juges et parties, des mémoires. […] en ses quelques pages les plus sanglantes, et dont les divers temps se gravèrent ineffaçablement du premier jour dans toutes les mémoires encore vierges. […] Les deux volumes de Notices et Mémoires historiques (1843) qui contiennent le tribut payé par M.Mignet à titre de membre et d’organe de deux académies, et particulièrement de celle des Sciences morales et politiques, demanderaient plus d’espace pour l’examen que nous ne pouvons leur en donner ici.
Notre Bussy, dans l’abrégé de ses Mémoires qu’il adressa à ses enfants sous le titre de L’Usage des adversités, a cité cette pièce de Racan, mais en l’altérant notablement. […] Il s’est peint à nous avec sincérité dans ses Mémoires : et, en général, si l’on peut lui reprocher la vanité, on ne lui reprochera pas de manquer d’une certaine franchise et même d’une ingénuité d’aveux qui ne saurait se contraindre à la dissimulation. […] Ses aventures d’amour sont racontées dans ses Mémoires avec gaieté et un naturel extrême. […] Pour commenter en quelque sorte, et démontrer cette supériorité distinctive du talent de Turenne, qui consistait à tirer bon parti d’une affaire déjà compromise, et à la rétablir à force d’habileté de détail, de ténacité et de prudence, Bussy, dans ses Mémoires, se plaît à exposer en ce sens les opérations de la campagne de Flandre de 1656, pendant laquelle Turenne fit preuve de toutes ces qualités combinées qui caractérisent sa première manière militaire. […] Quand j’écrivais cette page, en effet, je ne connaissais le portrait que comme il avait été imprimé dans l’ancienne édition des Mémoires de Bussy, c’est-à-dire avec de nombreuses suppressions, et je n’avais pas lu le texte plus complet qui ne fut donné que dans le Supplément aux mêmes Mémoires.
On a gravé son portrait, avec ces mots d’autant plus glorieux à sa mémoire, qu’ils sont fondés sur la vérité : Pietate an ingenio, poësi an eloquentiâ, modestiâ major an famâ ? Il eut un frere qui se distingua dans l’Académie de Caen, par plusieurs Dissertations & Mémoires intéressans, imprimés dans les Recueils de cette Académie.
L'Histoire des Révolutions de Portugal a une marche presque épique, & seroit un vrai chef-d'œuvre, si l'Auteur eût été plus difficile dans le choix des Mémoires sur lesquels il a travaillé. […] On lui avoit promis des Mémoires sur un Siége qu'il avoit à décrire ; on tarda à les lui envoyer : Je n'en ai plus besoin , dit-il quand on les lui apporta, mon Siége est fait.
Je me souviens néanmoins qu’il montrait déjà son imagination dans ces jeux de l’enfance que George Sand a si bien décrits dans ses Mémoires. […] Sa mémoire le rendit religieux ; la mémoire des enfants n’est qu’image. […] Il aima toujours ces jeux en mémoire d’elle ; il s’y rappelait ses paroles, et un de ses gestes retrouvé lui semblait un bonheur arraché à la tombe ! […] Il a fallu d’abord penser aux jambes, qui souffrent le plus du froid ; je les enveloppe du carrick tourangeau que Grogniart, de boustiquante mémoire, cousillonna.” […] Mémoires de deux jeunes mariées, Ursule Mirouët, une Ténébreuse Affaire.
Si cela était vrai, il faudrait maudire la démocratie ; car c’est le génie qui fait le jour sur les peuples vivants, comme il fait la splendeur sur leur mémoire. […] Il n’est point d’avenir égal à ta mémoire ! […] J’avais lu aussi ses mémoires, qui venaient d’être publiés par la comtesse d’Albany, peu de temps après la mort de son ami. […] À quoi bon des traces sur une terre et dans des mémoires qui ne conservent rien éternellement ? […] Qui n’a lu les mémoires d’Alfieri ?
— Il vient de paraître des Mémoires du maréchal de La Force du temps de la Ligue, de Henri IV et de Louis XIII, qui contiennent, dit-on, beaucoup de choses inédites, lettres de Henri IV et autres ; enfin c’est un supplément utile aux Mémoires de ce temps.